ASDENEMO et muguet. [PV Elias]

ASDENEMO et muguet.

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pv elias

C’était un dimanche pluvieux, de la sorte de ceux qui sont précédés par des jours ensoleillés. La malédiction des élèves. Quelques gouttes osaient défier les vitres de la tour Serdaigle, mais le combat était inégal. Seuls de rares clapotis daignaient être entendu par Atlance et ce fut que lorsque Wizard’o’Rock s’enclencha qu’Atlance ouvrit les yeux. Il s’aperçut bien vite que le temps n’allait pas être aussi clément qu’il l’espérait et il regardait de ce fait son short à muguet avec envie. Il s’était fait une joie hier, avec Elias, de le sortir dans une parodie de cérémonie religieuse. Car le short à muguet était tout un mythe. Quand Atlance le portait, c’était que la journée allait être belle, riche en émotions et surtout mémorable. Hélas aujourd’hui il n’allait pas être question de short à muguet, car le septième année tenait beaucoup trop à ce que Merlin lui avait offert pour les risquer à la première bourrasque venue. De ce fait, la journée commençait très mal.

Il se leva du pied gauche, dans tous les sens du terme. Il cherchait ses pantoufles, mais elles n’étaient pas sous son lit, comme à son habitude. Las, il posa les pieds sur le parquet pour se réjouir d’avance de sauter sur le lit d’Elias endormi. Mais à la place de son ami, c’est des draps en boule qu’il vit. Pas de short, pas de pantoufle et pas d’Elias : c’est la poisse qui venait de frapper. Et cette pluie qui commençait à devenir assommante à force de frapper contre les vitres ! Il se précipita sur sa table de chevet, et sortit sa baguette. En direction des fenêtres il prononça un sortilège informulé, histoire de ne plus avoir à attendre les disputes pluie-vitre. Et il fila du dortoir, en t-shirt de coton blanc et boxer, sans oublier de donner une petite tape sur le visage à celui qui ronflait encore dans le dortoir…

Maintenant il fallait éviter de croiser un professeur. Parce que, évidemment, se balader dans le château de la sorte n’était pas très bien vu. Et Atlance avait beau être apprécié, il aimerait ne pas avoir à justifier ses choix vestimentaires. L’œil noir, le pas lourd et avec la souplesse d’un ivrogne, il avançait dans les couloirs. Et contrairement à son habitude, c’était dur de tirer ses lèvres en un sourire ou de donner à ses jambes l’ordre de s’arrêter pour discuter avec les gens qui lui lancent des « bonjours ! ». Et puis l’absence de pensées. Comme si avant de partir Elias avait fait un trou dans la boîte crânienne d’Atlance, pour le purger de ses pensées. Au pire, ça l’arrange, parce qu’il est pas d’humeur à penser, ni à sourire, ni à parler, ni à rien. Alors il va dans la Grande Salle et puis tant pis si un professeur s’offusque. Il n’aura qu’à dire qu’on lui a volé ses affaires, ou alors qu’il est un Sang Pur (c’est de rigueur ce genre de choses en ce moment)…

Atlance ne s’assoit pas : il se laisse tomber, quitte à le regretter ensuite. Parce qu’il commence à avoir mal aux cuisses. Mais il ne se plaint pas, ne prête même pas attention à ce que son corps dit. Il mâche ses œufs brouillés sans se rendre compte qu’il n’a pas faim et que son estomac de gamine est noué. Il en oublie d’avaler. Alors il mâche machinalement. Ses œufs dans sa bouche se transforment en une pate grisâtre et sans goût, comme la purge d’un chat. Atlance est un gros chat. Et voilà qu’il se décroche la mâchoire en bayant. Il est pointé du doigt par une bande de Serpentard, du genre pro Sang Pur, mais il fait mine de pas les voir, parce qu’il sait que de toute façon il aura oublié dans une dizaine de minute. Et puis il avale enfin. Moment tragique et douloureux. Il fait passer avec de l’eau. Seconde erreur. Car boire de l’eau dès le lever, il déteste ça. Alors il se tourne, se tortille, à la recherche d’Elias. Mais il n’est nulle part. Atlance commence à s’inquiéter. C’est pas son genre de le laisser comme ça sans rien dire. Son esprit commence à se réveiller, il est paniqué d’ailleurs. Les Sang Pur sont tellement sérieux quand ils parlent de vengeance et de souffrances qu’il s’imagine déjà Elias flotter dans le Lac Noir, blanc comme la Mort. Et hop le haut le cœur. Décidemment ces œufs passent très mal. Alors, comme un fou, il se jette hors de la Grande Salle, peu d’élèves ont le temps de mettre un visage sur celui qui a fui comme un brigand. Mais tous l’ont entendu. Faut dire qu’Atlance n’a pas fait dans la discrétion…

Comme le paranoïaque de base, Atlance n’a de cesse de jeter des coups derrière lui, comme pour s’assurer qu’il n’a pas été suivi. S’il n’avait pas peur d’être ridicule, il se serait pincé, histoire de voir s’il dort encore ou pas, de s’assurer qu’il n’est pas dans un cauchemar. Il commence à accélérer, il sent aussi le vent filtrer à travers son boxer. Ca le fait frissonner et même esquisser un sourire : c’est agréable cette petite brise sous ses effets. Et puis il commence à regarder dans toutes les salles qu’il croise, voir si Elias y est. Comme par hasard, c’est dans la dernière qu’il le trouve. Comme si on l’avait posé exprès là bas, en se disant « Atlance fera forcément celle-ci en dernier, histoire de le faire baliser un peu, on a qu’à poser là Elias ». Le pari est remporté haut la main : Atlance a balisé.

― « Elias, putain ! Qu’est-ce que tu fais là ?! J’ai commencé à voir des trolls roder partout avec ces conneries… »

ASDENEMO et muguet

La pluie s’abattait durement sur le carreau. Celà faisait un vacarme d’enfer, ce n’est pourtant pas ce qui me tira du sommeil. Je m’étais endormis en pensant à ces pauvres élèves enfermés à Azkaban à tord. On les accusait d’être les meurtriers du fils Wilkes. Aucune preuve de leur culpabilité n’avait été amenée, seulement du racisme pur et dur. Ce n’était nullement humain d’agir ainsi. À croire que nous étions retournés mille ans en arrière, à l’époque de la chasse à la sorcière. À la différence près que cette fois, c’était ceux d’origines moldus qui étaient chassés par les sorciers et non l’inverse. Vous comprenez maintenant la raison de mon état lorsque je me suis levé?

Dans la tour des serdaigles, en ce dimanche matin plutôt triste, je me levé dans un état second. Je n’étais pas endormi, loin de là, seulement complètement obnubilé par l’idée de génie que m’avait frappé durant mon sommeil. Sommeil plutôt absent vous dirais-je. En vérité, j’étais à la recherche de cette idée de génie qui nous permettrait, à Atlance et à moi, de se battre contre les décrets faramineux du Ministère de la Magie. Je sortis de mon lit à toute vitesse, chaussant les pantoufles d’Atlance au passage, sans même prendre le temps de réveiller mon meilleur ami. J’enfilai un bas de pyjama à carreaux, un motif très écossais selon moi, et sorti du dortoir. Vêtu que de mon bas de pyjama et des pantoufles d’Atlance, je me mis à parcourir les couloirs. Le soleil pointant tout juste à l’horizon, le château était toujours endormis du coup, je ne rencontrai pas âme qui vivent. Il y eut quelques fantômes sur mon chemin, chacun me lançant un regard surpris, mais aucun ne m’adressa la parole. C’est donc dans un silence complet, en dehors du bruit sourd de mes pas sur le sol de pierre, que j’atteignis enfin les cachots. Il faisait froid, un frisson parcourut mon corps à demi-nu, mais j’en avais rien à faire, je devais trouver l’endroit parfait. J’entrai dans chaque cachot, les examinant, puis ressortant. Je fis de même avec les sous-sols, puis les salles du rez-de-chaussée et du premier étage. Le château s’éveilla lorsque j’arrivai au deuxième étage. Je rencontrai quelques élèves qui me saluaient, mais je ne leur portai guère attention. Ce n’était pas dans mes habitudes d’être si peu sociable, mais je devais absolument trouver l’endroit parfait.

Après plusieurs heures de recherche, plusieurs salles, plusieurs regards surpris, plusieurs « bonjour » sans convictions, j’arrivai au sixième étage. À cette étape, beaucoup de gens auraient été complètement désespérés, ce n’était pourtant pas mon cas. J’étais, et avais toujours été très optimiste. Je n’avais pas peur de chercher, de recommencer encore et encore. Si je ne trouvais pas au premier tour, je recommencerais le lendemain et ainsi de suite jusqu’à ce que je trouve mon plaisir. S’il fallait, j’allais faire des recherches, demander à des gens. Peu importe, je devais trouver. Je fis le tour de plusieurs classes, salles et placards à balais, les inspectant minutieusement puis ressortais et recommençait avec la suivante. Ce n’est que lorsque que j’inspectais mon énième classe vide au sixième qu’Atlance débarqua.

« Elias, putain ! Qu’est-ce que tu fais là ?! J’ai commencé à voir des trolls roder partout avec ces conneries… »
Je me retournai, content d’avoir enfin de l’aide. Je regardai le Weasley un instant avant de me remettre à mon inspection. J’en étais à une vieille étagère remplie de vieux livres poussiéreux. Je tirais sur chacun, faisant lever la poussière, question de voir si aucun passage secret ne se dissimulait tout près.

« Enfin! Je t’attends depuis des heures. Viens donc m’aider à trouver, il ne reste plus que deux étages et les tours. Nous devons vraiment trouver ! » ,lui lançais-je sans réfléchir au fait que, peut-être, Atlance n’arriverait pas à me suivre dans cette conversation sans queue ni tête.

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― « Enfin! Je t’attends depuis des heures. Viens donc m’aider à trouver, il ne reste plus que deux étages et les tours. Nous devons vraiment trouver ! »

Atlance ne sait pas trop ce que baragouine Elias, mais au pire il s'en fiche car Elias est là. Il sent peu à peu monter en lui une bouffé de chaleur et de bonne humeur. Un peu comme si le fait qu'ils soient réunis annonçait forcément de bonnes choses. Alors Atlance fit mine de chercher, histoire de ne pas paraître amorphe. Il touchait des livres, essuyait la poussière sur ses vêtements, et avalait sa salive histoire de se débarrasser de sa bouche pâteuse. Atlance déteste avoir la bouche pâteuse.

― « Bon Elias, dis moi au moins : c'est pour la blague qu'on fait ça ? Parce que je saisis pas trop... »

Ah. Il n'aurait pas pensé qu'écouter les déclamations d'Elias serait si dur de bon matin. Alors il fit mine de comprendre, d’acquiescer et lâchait parfois quelque « oui » ou des « ok », histoire de ne pas écarter un peu plus Elias de son but. Et donc Atlance jouait encore la comédie. Il poursuivait sa petite mascarade, à la recherche d'un non être. Il suivait comme son maître Elias. C'était machinal. D'habitude, les deux garçons étaient plus du genre complémentaires... mais pas aujourd'hui. Alors l'un suivait l'autre, et voilà tout. Atlance mimait plus au moins son ami, il exécutait les mêmes gestes que lui, marchait à son allure et se complaisait presque dans le même mutisme symptomatique de la concentration. Si la situation s'y était prêtée, Atlance aurait eu un fou rire. Car Elias qui réfléchissait, qui était concentré, ça avais toujours été drôle pour Atlance. Il avait cette petite expression inhabituelle, une ride qui apparaissait comme pour dire "non, je ne suis pas disponible pour la blague". Et en rire, c'était le moyen qu'avait Atlance de ne pas être vexé, car il n'aimait pas être sur le carreau, inutile et ennuyé. Il faut dire que sa famille ne lui avait jamais appris à vivre dans la solitude... Alors qu'Elias, a de rares occasions, lui laissait goûter à ça. Et Atlance de détester presque autant que la ratatouille de la Tante Marietta.

Marcher en t-shirt, boxer, pieds nus, n'était pas si facile que ça en avait l'air. Surtout qu'Elias menait la danse avec frénésie. Atlance voulait au moins souffler un peu. Alors il décida de faire face :

― « Hey ! On en a encore pour longtemps ?! Ca commence à faire un moment qu'on se ballade quasiment nu à la recherche de je sais pas quoi... T'as vraiment une idée de ce que tu veux trouver ? j'ai l'impression qu'on tourne en rond, ça craint. »

Elias fait la moue. Il ne semble pas apprécier qu'Atlance sape ses recherches. Il faut dire que le plus démotivable des deux, c'était Atlance. Il avait toujours était le premier à douter lorsqu'il y avait possibilité qu'une soirée soit « un plan foireux». Alors on le disait parfois grognon, mais il était surtout vite dubitatif lorsque le hasard prenait trop ses aises. Or, c'est précisément ce qu'il se passait actuellement. Non pas qu'il n'ait pas confiance en Elias mais surtout qu'il s'inquiétait de pouvoir croiser un professeur dans l'état qu'il était. Car habillés comme ils l'étaient, n'importe qui de censé pourrait que les salles vides qu'ils écumaient étaient pour chercher une intimité qu'ils ne pouvaient partager dans leur dortoir... Mais non : Elias ne cherchait pas ça, visiblement !

Elias H. Sìdhe a écrit:: ASDENEMO et muguet

La poussière. Ces petites particules de tout, mais à la fois de rien. La poussière. Cette chose que les mères se plaisent à chasser de leur logis avec des plumes, des torchons & parfois, lorsqu’il s’agit d’une sorcière, d’un coup de baguette. On dit parfois qu’elle nous encrasse les poumons, nous fait éternuer, nous pique les yeux ou encore, dans de rare occasion, s’amoncèle sur notre cerveau ce qui nous empêche de marcher à l’endroit. On a aussi l’habitude de dire que nous sommes poussières, donc retournerons poussière. Ces justement cette fameuse citation qui me revins à l’esprit alors que je chassais la saleté d’une montagne de vieux livres. Est-ce que cela signifiait que j’étais en train de chasser un vieil homme décomposé en des millions de microscopiques particules de son logis? Si on prenait cette citation en compte, toute la poussière nous entourant n’était autre que des centaines de millions d’êtres vivants réduis en… poussière justement. Des hommes et des femmes, de blanc & des noirs, des francophones & des anglophones, des sorciers & des moldus… Puisqu’à la base, nous sommes tous poussière & qu’après notre mort, nous redevenons ces particules que nous considérons comme de la saleté, n’est-il pas juste de dire que nous sommes tous pareils? Que nous soyons nés de parents moldus ou sorciers, au final, nous serons tous de la poussière. À mes yeux, le conflit politique régnant actuellement dans le monde magique n’était qu’une autre mascarade créer par l’homme. Une injustice grave. Le pire dans tout ça, c’est que certain mettent la faute sur le tout puissant. N’est-ce pas l’homme qui agit de la sorte? Jamais nous n’avons eu la moindre preuve de la présence d’un être supérieur, mais je n’ai aucune honte à dire que l’être humain est inférieur à bien des animaux.

« Bon Elias, dis moi au moins : c'est pour la blague qu'on fait ça ? Parce que je saisis pas trop... »

La voix d’Atlance me sortis momentanément de mes réflexions. Pour la blague? Non, ce n’était pas pour la blague. C’était même loin d’être pour la blague. Nous devions nous battre. Nous devions prouver à ses sang-purs crâneurs que, dans le fond, nous étions tous de la poussière. Y a-t-il des particules de saleté meilleures que d’autre? Quand vous faites le ménage, pensez-vous : « Tient, je crois que cette poussière semble meilleure que l’autre. Finalement, je vais la laisser là, elle le mérite bien. Une si grande perfection, c’est rare chez les siens! » ?

« Hey ! On en a encore pour longtemps ?! Ca commence à faire un moment qu'on se ballade quasiment nu à la recherche de je sais pas quoi... T'as vraiment une idée de ce que tu veux trouver ? j'ai l'impression qu'on tourne en rond, ça craint. »

Je fis une moue de surprise à la remarque de mon pote Weasley. Habituellement, nous étions sur la même longueur d’onde. Nous nous complétions à la perfection, pensions pareil & avions toujours les mêmes idées. Il était rare que je doive exprimer mes pensées à Atlance puisqu’il avait généralement les même. Aujourd’hui, pourtant, nous n’étions pas sur la même fréquence. Il semblait complètement largué par mon attitude. Moi, je réfléchissais à m’en faire sauter les neurones alors que lui, il ne pigeait pas une miette ce que nous faisions. Devant l’absurdité de la situation, j’éclatai de rire. Un fou rire à vous en tordre le ventre. Il fallut plusieurs minutes avant que je ne puisse articuler ne serait-ce qu’un mot.

« Nous cherchons l’endroit parfait, le lieux idéal pour prouver à tous ces sang-purs complètement givrés qu’un grain de poussière est un grain de poussière, mon cher Weasley! Y a-t-il une différence entre les grains de poussière? Moi, je n’en vois aucune, alors pourquoi y en aurait-il entre les hommes si nous sommes constitués de poussières? »

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