Le meilleur remède

Irena était dépitée, et sentait que son ambition s’essoufflait. Quelle drôle d’idée avait-elle eu de quitter son pays, son poste à Dumstrand, sa situation… tout ça par vengeance. Sa mission était accomplie : elle l’avait su au moment où elle aperçut le désarroi dans les yeux de son ex-mari. Elle avait réussi à le surprendre, le piéger et maintenant ? Le professeur de potion se remettait en question. Son but était accompli : elle était dans l’établissement depuis quelques jours et Erasmo la craignait, elle faisait des potions clandestines pour des élèves qui voulaient mettre la pagaille, tout roulait ! sauf qu’elle se sentait seule. Et il n’y a pas grand remède à cela. Bien qu’ Irena méritait cette sentence elle chercha à repousser la faute sur son ex-mari : si il ne m’avait pas quitté je serais encore à Dumstrand le professeur majestueux craint par ses collègues et admiré par les élèves ; ainsi le soir je rentrerais auprès de ma fille et jouerais le rôle de la mère de famille idéale..
Allez une Vodka pour fêter ça ! Bien que le professeur de potion pouvait élaborer les potions les plus complexes, l’alcool était pour elle le meilleur remède. Elle attrapa la bouteille qui se trouvait sur son lit comme par hasard et but ce breuvage comme si c’était un sirop de fraise.
Un quart d’heure après la bouteille était presque terminée et Irena était affalée par terre contre son lit. Tout d’un coup elle eu envie de fabriquer une potion contre les caries. Sur ce elle se leva tout en galérant cependant et alla dans la salle des potions sans oublier d’amener sa bouteille à miracle. Le professeur de potion chercha dans son placard à denrée une belle feuille d’eucalyptus nécessaire pour la future potion.
C’est à ce moment là qu’elle entendit du bruit. Merde qui vient m’importuner encore ? Il semblait que quelqu’un venait se joindre à elle.
« Dégagez ! »
La personne ne se démonta pas et fit une remarque qu’Irena ne put se entendre tant elle était saoule mais elle identifia le ton de la plaisanterie. Cela la rassura et notre professeur se souvint qu’à la base elle se plaignait d’être seule. Ce n’était plus le cas à présent. Irena se retourna et se concentra de toutes ses forces dans le but de faire la conversation avec cette nouvelle venue qui paraissait rassurante et lui inspira confiance.
Elle avait devant elle l’infirmière.

Le Doctor Windsor avait descendu les quelques escaliers qui la séparaient de la Salle de Potion en pensant à l'élève qu'elle avait laissé dans son Infirmerie. La grippe du Gobelin qu'il avait traîner pendant une semaine l'avait privé de sommeil, et même maintenant que le Doctor Windsor l'avait guéri, elle l'avait congédié au lit jusqu'au lendamin pour rattraper le sommeil en moins. Le pas légèrement claudiquant à cause du chaudron rempli de son tout-à-potion qu'elle tenait à bout de bras, elle avais sorti le double des clés de la Salle de Potion que l'ancien professeur lui avait donné. Cependant, la serrure de se déverouilla pas. Le Doctor lutta un certain temps avant de réaliser que la porte était déjà ouverte. Les cours étaient pourtant fini... Intriguée, elle donna du bout de son index une légère poussée à la porte qui s'ouvrit lentement. Les cachots étaient sombres, la seule chandelle qui y était allumée n'était pas suffisante au Doctor Windsor, qui était habituée à la clareté de son Infirmerie, pour y voir clair.

_Bonsoir?
_Dégagez!
_Oh! Merci, vous aussi. Et comment allez-vous? demanda-t-elle en ignorant royalement l'entorse à la conversation qui venait de s'être produite. En tant que Princesse de York, elle restait polie en toute circonstance. Et en tant que Médicomage, elle en avait franchement vues d'autres à Ste Mangouste. Absolument pas de quoi l'offusquer ici!

D'un coup de baguette magique, le Doctor Windsor alluma le reste des bougies. Une exclamation de douleur attira son regard, qui s'illumina autant que le cachot.
_OOOOOHHHH! Vous devez sans doute être le Pr. Kurenko? Radieuse, elle s'était précipitée vers Irena, avaity posé son chaudron et lui avait prit la bouteillle des mains pour les serrer avec ferveur dans les siennes, tout en continuant à parler. Je suis le Doctor Windsor, on vous a parlé de moi? On vous a parlé de moi. Si c'est le Pr. Snicklepitch qui vous a engagée, il vous aura parlé de moi. Et si vous dîtes non c'est que vous ne l'écoutiez pas à ce moment là, c'est tout... Russe, à ce que je vois? C'est quand même dingue tout ce qu'on apprend d'une personne rien qu'à ce qu'elle boit, vous ne trouvez pas? J'ai cette amie à qui j'ai prêté une bouteille de vin français... Enfin, ce n'est pas vraiment un amie, mais elle est française... Enfin, elle n'est pas vraiment française, mais elle a fait ses études en France... Oubliez ce que j'ai dit. Ouvrez la bouche et dites "Aaaaaaaah". Lorsqu'Irena s'exécuta, le Doctor Windsor inspira une profonde bouffée de son haleine alcoolisée, comme on teste un parfum. Mmh! Pas de la meilleure qualité, si je puis me permettre. De Bryansk, je me trompe? Vous avez essayer les vodkas anglaises? Vous devirez essayer les vodkas anglaises. Ils ont font d'excellentes à Penvery. Le Doctor Windsor avait parfaitement conscience de submerger la professeure de paroles, et c'était précisément son but. Habituellement, elle se fichait déjà qu'on l'écoute ou non, elle pensait simplement mieux à haute voix. Mais ce soir-là, elle s'appliquait tout particulièrement à dévier son attention, de telle sorte qu'elle avait pu mettre la bouteille presque vide dans son chaudron et l'emmener avec elle vers une table de travail sans qu'elle ne s'en rende compte...