´´Come on skinny love just last the year
Pour a little salt we were never here.´´

Le ressac de l'eau parvenait à calmer ses esprits. Elle avait couru à en perdre haleine, couru à en briser chaque os de ses jambes, à sentir ses veines brûler comme de l'acide sulfurique, et puis quand elle s'est arrêté, elle a couru encore, cherchant à fuir ce qu'il s'était passé ces quatre dernières heures. Les heures les plus traumatisantes qu'une fillette de dix ans au degré de manichéisme le plus élevé et dont les passions se résumaient à confectionner un herbier avec les plantes de son jardin, pouvait vivre. Elle ne savait plus qui elle était et ses convictions venaient de voler en éclat. Tout ce qu'elle parvenait à faire était s'étouffer avec ses hauts-le-coeur et empêcher ses glandes lacrymales de déverser leur liquide salé sur ses lèvres. Sa vie avait basculé en quelques secondes, le temps qu'il fallait pour qu'elle envoie un de ses camarades à l’hôpital avec une violence inouïe, aussi peu de temps pour que de grands hommes en noirs surgissent de nulle part, bouts de bois dans la main pointés sur tous les malheureux qui avaient assisté à la scène et repartent prestement, sans un mot, laissant juste une note écrite maladroitement : " tu n'es pas comme les autres, tu es une sorcière. " et les voisins hagards la dévisageant comme si elle avait vu un fantôme, la regardaient courir vers l'océan.
Repliée sur elle-même comme dans un cocon, les bras entourant ses jambes et la tête reposant sur elles, Dahlia serrait fébrilement le bout de parchemin dans son petit poing, comme si elle espérait que le papier ne soit le fruit de son imagination. Bercée par le bruit des vagues, elle tentait de rétablir le cours des événements, classant chaque détail dans son esprit dans l'ordre chronologique mais à chaque fois que le mot "sorcière" apparaissait, tout ses souvenirs se mélangeaient et s'entrechoquaient en elle et la petite brune ne se sentait plus capable de réfléchir. Une sorcière, comme celle des dessins animés aux nez purulents de verrues et à la laideur horrifiante ? Ça n'était pas possible et cela n'avait pas de sens. Pourtant, elle avait bien vu l'insensé de ses propres yeux, et même pire, elle l'avait provoqué. Il avait suffi que le jeune Monroe s'en prenne à elle, la pousse à bout une fois de trop, et elle avait ressenti une bouffée de colère l'envahir, une énergie dévastatrice s'emparer de son âme et la seconde d'après, le corps de Dylan Monroe valdinguait dans les airs, heurtant le sol avec un fracas à vous glacer le sang. Il ne bougea pas pendant une dizaine de minutes puis un cri de douleur surgit de sa bouche ensanglanté, il n'était pas mort mais on lui déplorait de nombreuses fractures.
Et le regard que le blondinet adressa à Dahlia lorsqu'il émergea de son état d'apoplexie restera à jamais gravé dans sa mémoire. De la peur, que dis-je de la terreur à son apogée. Il tremblait de tout son corps tandis que les secours arrivaient, et les seuls mots qu'il put prononcer furent les suivants : – mon..monstre... c'est un monstre. La suite est connue, les oubliators arrivèrent et Dahlia avait pris les jambes à son cou, en direction du seul endroit où elle se sentait bien, une petite plage située sur les côtes galloises à dix minutes de chez elle.
Elle y resta jusqu'à ce que la nuit ne tombe, apaisée par le bruit de l'eau, des oiseaux et des insectes peuplant l'endroit, puis au bout de longues heures, craignant que sa mère n'ait alertée les urgences, elle se mit à courir en direction de sa maison. Les ténèbres de la nuit lui faisaient beaucoup moins peur que l'idée qu'elle se faisait d'elle-même à ce moment précis. Elle arriva sur le pas de la porte et l'ouvrit en l'arrachant presque, et se jeta dans les bras de sa mère debout dans le salon aux côtés de son époux.
– mon dieu merci, tu n'as rien. déclara t-elle en caressant la chevelure flamboyante de sa fille. Celle-ci profita du réconfort apporté par la chaleur de sa mère mais elle remarqua bien vite qu'elles n'étaient pas seules dans la pièce, en plus de son père qui arborait une mine tracassée, se tenait là un homme au visage sérieux, vêtu d'une longue cape sombre pour le moins atypique.
– dahlia, assied-toi s'il te plait, il y a quelqu'un qui aimerait te parler.

´´Some boys are sleeping, some boys are sleeping alone
Cause there's no one that's keeping them warm through evening
They know that they're on their own
Some boys don't know how to love´´

Une ride d'anxiété s'empara du front de Dahlia Weiser, signe d'une grande concentration. Elle évaluait la situation, calculant avec précision chacune des opportunités qui s'offraient à elle, prédisant les coups que préparaient son rival et d'un geste théâtral, avança son cavalier en dessinant le L convenu. La figurine s'anima, le cheval hennit et d'un coup de sabot envoya valser l'un des pions adverses. Elle souriait à pleine dent, narguant un dénommé Rich, serdaigle qui adorait les échecs et flâner avec les Grindelmonk. Errant dans le parc de l'école, il avait déploré le manque d'adversaire sérieux et s'était jeté sur elle quand il l'entendit se vanter de n'être pas mauvaise à ce jeu-là. Malheureusement pour Dahlia, elle faisait pâle figure face au bleu et blanc, véritable maître en la matière. Il pouffa doucement et fit semblant de se sentir piégé, bien trop désireux de prolonger la partie au maximum, le bougre lui avait même donné quatre coups d'avance rien que pour que la voir radieuse comme un paon. Il avança son fou, menaçant dangereusement le roi de sa challenger et d'une voix langoureuse, susurra : – échec et mat. Mais elle ne l'entendait déjà plus, Dahlia ne remarqua ni les œillades que le lourd Rich lui lançait, ni le fou qui venait de massacrer son roi à coups de tambourin... parce que Théodore Wilkes venait de faire son entrée sur scène, attirant tous les projecteurs, avec à son bras, sa nouvelle conquête une blonde longiligne face à qui elle ne se sentait pas faire le poids.
L'espace d'une seconde, leurs regards se croisèrent et un rictus méprisant se dessina sur le visage qu'elle adorait tant détester. La bouche du blond vint se nicher dans le cou de la mannequin de podium tandis que sa main experte effleurait ses courbes et une bombe a(na)tomique explosa le coeur de Dahlia. A peine quatre semaines qu'ils étaient séparés et le voilà qui s'affichait déjà au bras d'une autre quand elle-même, n'avait jamais pu, ne serait-ce se tenir à dix mètres de lui. – on refait une partie ? disait au loin la voix du serdaigle. – dahlia, tu m'écoutes ? non, elle n'écoutait pas, toute son attention, toute sa raison gravitaient autour du soleil Théodore et ses yeux ne pouvaient pas s'empêcher de les fixer s'ébattre et batifoler, et se diriger vers l'une des serres de botanique. Ils la narguaient de façon évidente, c'en était trop, une rage inqualifiable s'empara d'elle et d'un pas décidé, elle les talonna et pénétra dans la serre à son tour. D'une voix brisée par la colère, elle s'écria, brandissant sa baguette : – PETRIFICUS TOTALUS ! frappant de plein fouet la blonde qui tomba lourdement sur le sol, paralysée comme une statue. Elle entraîna le vert et argent plus loin pour qu'elle ne puisse pas les entendre.
– si tu voulais nous rejoindre, fallait le... – pas un mot ! le coupa-t-elle, en pointant sa baguette sur son torse. Elle avait agit sans réfléchir, et le ridicule que lui inspirait la scène la rendait honteuse. Elle piqua un fard et baissa la tête pour qu'il ne la voie pas, elle aurait mille fois préféré passer la soirée à faire semblant de ne pas comprendre les sous-entendus de Rich Hawkins. – pour qui est-ce que tu te prends, vulgaire sang-de-bourbe ? retournes voir ton pathétique serdaigle au sang souillé, commença-t-il posant la main sur la baguette et l'écartant d'un geste sec. – à quoi tu joues, wilkes ? regarde-toi parader avec tes petites connes écervelées prêts à les prendre dans n'importe quel endroit alors qu'il y a encore peu, c'est sur ma peau que tu posais ta bouche répugnante. Attirante, suave, appétissante, indécente murmurait une voix dans sa tête. – aies au moins la décence de ne pas faire comme si je n'existais pas. tu me dégoutes...
... et tu me manques. Ses yeux s'embuaient de larmes mais elle ne lui donnerait jamais le plaisir de la voir souffrir. Elle tourna les talons, s'apprêtant à fuir quand elle sentit une main se renfermer autour de son poignet. Il l'attira contre lui, pressant sa poitrine contre son torse, effleurant sa joue de ses lèvres brûlantes, fiévreuses, mais Dahlia rompit le contact dangereux et s'écarta rapidement, levant le bras pour asséner une gifle au serpentard. Mais il stoppa son geste en attrapant de nouveau son poignet et en la serrant avec force jusqu'à ce que sa peau ne rougisse tandis que son autre main se refermait violemment tout autour de la mâchoire de la rousse. – ne poses pas tes mains impures sur moi. menaça-t-il. Puis il la lâcha et lui tourna le dos. Dahlia en profita pour courir, vite, et au loin, sa voix pleine de soubresauts énonça :
– Finite incantatem.

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bann; lilycollinsdaily@tumblr.

Dahlia Weiser a écrit:

j'ai vu que tu étais un de nos plus fervents défenseurs, je sens que je vais t'aimer toi
(mais la relation avec un pro sang-pur pas gentil, c'est pas très bien ça )

Zadig J. Finnigan a écrit:

Dahlia Weiser a écrit:

j'ai vu que tu étais un de nos plus fervents défenseurs, je sens que je vais t'aimer toi
(mais la relation avec un pro sang-pur pas gentil, c'est pas très bien ça )

beuh!! Et tu penses que Wilkes c'est mieux?

Zadig J. Finnigan a écrit:

Bah voilà!

Dahlia Weiser a écrit:

ah mon dieu ! dougie ! j'ai jamais vu quelqu'un le prendre, bien joué
vous êtes adorables, merci
mais que dire de nina hein, daegan ? tu trouves pas qu'elles se ressemblent un peu elle et Lily ? je me suis fait la reflexion y a pas longtemps