nom et prénoms : goldberg, un nom assez fréquent dans les pays anglo-saxons. Cette demoiselle se prénomme Cassandre, un prénom français choisi par sa mère (elle-même française), prénom que ses camarades ont d'ailleurs beaucoup de difficultés à prononcer, d'où son surnom. Son second prénom, Joséphine, lui vient de sa grand-mère maternelle, qu'elle n'a jamais connu. surnom : cassie, bien plus prononçable, mais aussi moins prétentieux aux yeux de Cassandre. Il est beaucoup plus utilisé que son prénom. âge : dix-huit ans, née un vingt-trois mai à londres.cursus, option(s) : sécurité magique avec initiation à la magie noire en option. Ce n'est pas une magie dont Cassie aime particulièrement se servir, mais elle juge bon d'en connaître un minimum. année scolaire : huitième année. nature du sang : sang-mêlé ; sa mère est Moldue, son père, Sorcier.

pseudo : valentine. âge : dix-sept ans. comment avez vous connu le forum ? : via les partenaires de p&p, je crois. avatar souhaité : lindsay ellingson. présence : indiquez les mentions nécessaires. le mot magique ? : dobby président !

« Je vous présente mon pire cauchemar. Son petit nom, c'est Huntington. Chorée de Huntington. J'aurais pu faire plus doux comme entrée en la matière, mais c'est comme ça qu'il faut présenter les choses : brutalement. Parce que quand j'ai appris la nouvelle, ça m'a juste fait l'effet d'une grosse claque dans la gueule : on ne comprend pas, on n'y croit pas ... Puis on revient sur Terre, et autant dire que l’atterrissage est violent. Enfin, le temps passe, et on se fait une raison. Quel autre choix on a, de toute façon ?

Tout s'est déroulé par étape. La première a été franchie vers mes neuf ans. Maman et moi, on regardait la télévision, c'était le Téléthon, une mobilisation de la part des Moldus pour réunir des fonds afin de financer les recherches au niveau des traitements des personnes malades. Maman est Moldue, elle s'appelle Annick : elle est née en France, près de Lille. Elle avait cinq frères et soeurs, tous plus âges qu'elle, et elle s'est retrouvée totalement orpheline vers ses huit ans, je crois. C'est l'une de ses soeurs, qui était alors déjà mariée, qui l'a élevée. A 23 ans, elle a rencontré Papa alors qu'elle était en séjour à Londres pour perfectionner son anglais. Elle est comme ça, Maman. Bien qu'elle ait été professeur de français, elle a toujours aimé les langues étrangères. C'est quelque chose que je tiens d'elle. Papa, lui, il a une histoire beaucoup plus basique : il s'appelle Jack, c'est le fils aîné d'une famille de trois enfants, et c'était également le plus brillant. Après des études à Poudlard sous la bannière des Serdaigle, il est devenu éditeur et détient maintenant les éditions Obscurus. Moi, je suis une sang-mêlée, prise entre deux cultures diamétralement opposées, et je pense que c'est ce qui fait ma richesse : mes parents, en s'installant ensemble, n'ont pas abandonné leurs modes de vie respectifs. Toujours est-il que Maman et moi regardions le Téléthon quand ils ont choisi de diffuser un reportage sur cette saleté qui touche ma famille depuis au moins trois générations. En fait, c'est la réaction de ma mère qui m'a marquée : j'essayais de lui dire quelque chose sans importance quand elle m'a interrompue en disant « Chut ! C'est ma maladie. ». Pour une raison inconnue, je n'ai pas relevé cette remarque, j'étais peut-être un peu jeune pour me rendre compte de tout ce que ça impliquait, et puis je ne voulais pas accepter cette idée.

Il faut aussi que je précise que je n'étais pas aussi proche de ma mère que les autres enfants le sont : elle et mon père se disputaient souvent, et avec la maladie qui pointait le bout de son nez, rien ne s'arrangeait. De ce fait, j'en voulais à mes parents, étant enfant, de ne pas avoir pu s'entendre. Aussi, dès que la tension montait, je partais m'isoler dans ma chambre. La question Huntington est revenue sur le tapis, quelques années après, quand Maman est allée faire des tests pour savoir si, oui ou non, elle était malade. En fait, la Chorée ne se déclenche qu'à partir de trente-cinq ans, donc l'espoir subsistait ... En revanche, à son retour de la clinique, il était mort, aucun doute là-dessus. Mes parents ne voulaient pas m'en parler, mais cette nouvelle a donné lieu à des réunions de famille pendant lesquelles les adultes s'enfermaient dans une pièce pour en discuter et me laissaient jouer avec mes cousines dans un autre endroit. Comme si ça ne me concernait pas. Je suis plus concernée que n'importe qui. Le pire c'est qu'ils ont cru pouvoir me cacher la nouvelle, mais j'ai jamais été idiote, et j'ai immédiatement deviné ce qui s'est passé. Malgré tout, je n'ai rien dit. Je fonctionnais comme ça, et c'est d'ailleurs toujours le cas : je n'ai jamais aimé exprimer mes sentiments profonds, extérioriser, c'est pas mon truc. Aussi, mes parents ont jugé bon de m'emmener à la clinique pour en parler avec un médecin. C'était une femme, et c'est elle qui m'a officiellement annoncé la nouvelle. Une fois de plus, j'ai eu le sentiment qu'on me prenait pour la petite fille la plus naïve de l'univers. Je sais que c'est l'impression que je dégage, aujourd'hui encore, et j'aime me servir de ça pour tromper mon monde et obtenir ce que je veux. Toujours est-il que le docteur m'a présenté les choses comme si ce qui allait tuer Maman n'était qu'une broutille. Elle m'a dit que sa maladie se traduirait par des mouvements incontrôlés et des difficultés à s'organiser. En sortant de la clinique, mes parents m'ont emmenée dans un magasin de vêtements et m'ont acheté tout ce que je voulais, comme si ça suffisait à faire passer la pilule.

Cependant, les relations entre mes parents ont continué à se dégrader, les disputes se sont multipliées, j'imagine que Papa ne supportait pas l'idée de vivre avec quelqu'un de malade, et vu la situation actuelle, je le comprends totalement. Bref, ce qu'on appelle le point de non-retour a été atteint un soir de juillet, juste avant mon entrée à Poudlard. J'étais en haut, dans ma chambre, à essayer d'ignorer une énième prise de tête entre mes parents. Quand j'étais rentrée chez moi, dans l'après-midi, j'avais trouvé Maman, dans le vestibule, entourée de cinq ou six sacs et quand je lui avais demandé ce qu'il se passait, elle m'avait répondu « Je m'en vais ... » avec une drôle de voix, comme si elle avait eu une boule dans la gorge. Je ne l'avais pas prise au sérieux, et pourtant, j'aurais dû. Vers vingt-deux heures, j'ai entendu mon oncle et ma tante - ceux qui les avaient élevée - entrer, et, après une altercation avec mon père, repartir avec ma mère. C'est comme ça que Papa et Maman se sont séparés. Les enfants dont les parents sont toujours ensemble pensent que le divorce est une chose horrible, qu'ils ne supporteraient pas. Moi, j'ai vécu ça comme un soulagement, et je sais que c'est le cas de beaucoup de gens dans ma situation. Le lendemain matin, je n'ai même pas posé de question à Papa.

Un mois après, je faisais mon entrée à Poudlard. Ma scolarité a, jusqu'ici, été heureuse, et ce à tous points de vue : j'ai toujours obtenu de très bons résultats scolaires sans trop travailler, et une vie sociale très satisfaisante ... Je ne suis pas la starlette de l'école, étant d'un naturel plutôt calme. Enfin ... Tout dépend de la situation. Je suis extrêmement duelle comme fille : je peux être posée et souriante et, en trente secondes, passer à état de colère ou de joie assez ... Contrastant. Ça doit venir d'une difficulté à gérer mes émotions, un truc de psycho dans ce genre. Toujours est-il que j'ai des amis en nombre plus que suffisant. Côté coeur, j'ai pris conscience de mon pouvoir sur la gente masculine vers la quatrième année, période où mon image de petite fille sage a peu à peu commencé à s'envoler. Je me laisse vite séduire, mais je crois qu'il n'existe pas de fille plus difficile que moi dans mon école. Je peux garder quelqu'un deux semaines maximum. Après, je lui trouve automatiquement des défauts, aussi parfait soit-il. J'ai choisi d'étudier la sécurité magique. J'aurais pu choisir n'importe quel autre cursus, n'ayant aucune préférence au niveau des matières, et je ne sais même pas pourquoi j'ai pris celui-là. Il me tentait, tout simplement. Et aujourd'hui je ne regrette pas. J'ai choisi l'option Initiation à la Magie Noire, pas parce que c'est quelque chose qui m'intéresse outre mesure, mais parce que c'est toujours bon à connaître ... Enfin je pense.

L'état de Maman n'a cessé de se détériorer au fil des années. En plus, je ne la voyais pas souvent, alors le choc n'était que plus fort. Ce que le docteur de la clinique m'a raconté, c'était du gros mytho. Et de toute façon je le savais. Aujourd'hui, je ne comprends plus un mot de ce qu'elle raconte tant ses paroles sont saccadées et marmonnées, elle a de grosses difficultés à marcher, à s'alimenter ... Et j'ai horreur du regard que les gens portent sur elle, comme si elle les importunait. A la longue, la maison de sa soeur est devenue inadaptée pour elle : à tout moment, elle risquait de tomber dans les escaliers, et elle avait besoin de se faire aider pour tous les petits gestes de la vie quotidienne. Ma mère est devenue une assistée. Et elle a été placée en centre spécialisé. Voilà. C'est suite à cela que j'ai décidé d'aller faire des tests pour savoir ce qui allait m'arriver. Et devinez quoi ! Je suis malade. Enfin, je serai. Mais c'est la même chose après tout. Je ne sais pas si je supporterai de vivre comme Maman, peut-être que je ne m'en rendrai peut-être plus compte, mais pour l'instant je me sens plus condamnée que prête à vivre la maladie, même si c'est dans quinze ou vingt ans. Je n'ai jamais parlé de ça à l'école, car s'il y a quelque chose dont j'ai horreur, c'est la pitié des autres. »