Minuit. L'heure passerelle entre la fin d'un jour et le début d'un autre. La massive horloge de Poudlard sonnait les douze fatidiques coups. Certains moldus croient qu'à minuit précise, l'espace d'une minute entre minuit sonné et minuit une, les ténèbres les plus profonds se libèrent. Je pense qu'ils ont raison. A minuit, la nuit est la plus noire et la lune à la plus brillante. A minuit, quelques part dans tout le pays les loups-garous se transforment et deviennent moins qu'eux-même. A minuit, les enfants ont encore les yeux ouverts, cachés sous leurs couvertures, craignant les monstres ou les lutins qui se cachent sous leur lit. Si les enfants moldus savaient qu'ils avaient raisons d'avoir peur. Une nuit, lorsque j'avais huit ans, je me souviens avoir trouvé un lutin de Cornouailles dans un de mes tiroirs à chaussettes. Il s'y était caché et y avait mis le souk. Je l'avais entendu faire du bruit durant toute la nuit sans savoir de quoi il s'agissait. J'étais resté sous mes couvertures apeuré et puis j'avais fini par sortir de mon lit pour aller à sa recherche. Le petit être bleu n'avait pas du tout apprécier de se faire déloger de sa cachette par un garçon de huit ans aux yeux bleus. Je crois même qu'il m'avait insulté et mordu lorsque j'avais ouvert ma fenêtre de chambre pour le mettre dehors. Mais je m'en étais moqué. La nuit ne me faisait pas peur ou ne me faisait plus peur devrais-je dire. Depuis cette nuit dans ma chambre d'enfant, j'avais grandi et je savais que la nuit n'était qu'un passage.

Je parcourais les catacombes du château ma baguette à la main. Je n'appréciais pas ses rondes de nuit, mais elles étaient indispensable pour la sécurité de l'école et de ses élèves. L'an passé nous avions trop fait l'impasse et le résultat avait été catastrophique. Deux élèves, deux familles à qui il avait fallu expliquer la mort d'un de leurs enfants. Si Sofia et moi avions un jour le plaisir d'avoir des enfants et que l'un d'eux perdait la vie, je ne sais pas comme je pourrais réagir. Très mal certainement. Je bifurquais au couloir qui menait au lac et failli tomber à la reverse lorsque mon pied rencontra une flaque d'eau sur le sol. Je me retenais au mur et éclairais la flaque de ma baguette. De l'eau, simplement de l'eau, mais un jolie petit parcours tracé sur le sol de pierre. Je fronçais les sourcils et reprit alors ma marche suivant les gouttes d'eau tel le petit Poucet. J'entendis bientôt des bruits de pas se joindre aux miennes et je tombais nez-à-nez avec l'uniforme d'une élève de Grindelmonk. Je la connaissais, c'était une de mes anciennes élèves, mais son nom m'échappait sur le moment. Quoiqu'il en soit, il était minuit passé et elle était hors du dortoir. Une chose interdite par le règlement de l'école et par les décrets stupides du Ministère. « Vous vous êtes perdu mademoiselle peut-être ? » déclarais-je d'un ton ironique. Je levais ma baguette pour éclairer son visage et la lumière illumina alors le voile blanc qui couvrait ses pupilles. Par Merlin, je la reconnus tout à coup, c'était Cocoon McGaliffrey, son Fléreur dans les bras. Je l'inspectais un peu plus attentivement, elle était trempée. De l'eau ruisselait sur son visage et ses vêtements. « Par Merlin, Cocoon, que vous est-il arrivé ? » demandais-je surprit par son état. On aurait qu'elle avait pris une douche de force ou été la victime d'un mauvais tour d'un de ses camarades. Dans tout les cas, c'était plus qu'inhabituel.

Dernière édition par Timothy John Sweetlove le Ven 19 Aoû - 12:41, édité 2 fois

Malgré les rondes que j'effectuais dans le château, il était tout de même rare que je croise quelqu'un dans les couloirs. Les attentats de l'année passée et la présence d'aurors dans l'enceinte de Poudlard dissuadaient de nombreux élèves d'enfreindre les règles. C'était peut-être le mieux pour tous. Malheureusement, mes rondes n'étaient pas toujours monotones. L'an dernier par exemple, j'avais trouvé Amadeus Black enfermé avec une élève dans le dôme du lac. Déjà c'était une chose qui ne pardonnait pas, mais le fait qu'il soit ivre l'était encore moins. Je me souviens avoir été profondément déçu et écoeuré. C'était l'un de mes meilleurs élèves (qui l'est toujours d'ailleurs) en qui je portais de grands espoirs. Je crois que les moldus ont raison lorsqu'ils disent qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Quoiqu'il en soit, cet épisode lui avait valu une sacré semaine de retenu en ma compagnie. Cela m'avait au moins permis de remettre de l'ordre dans ma bibliothèque personnelle, ce qui n'était pas un mal. Je n'avais pu lui donner des devoirs à faire, il savait déjà presque tout. Depuis, il était devenu plus distant avec moi en cours ou plutôt plus sage, moins extravagant.

C'est nuit était différente. En plus d'être la pleine lune, j'étais nez-à-nez avec une élève dans les couloirs. C'est Cocoon McGaliffrey qui était dans un sale état. Que faisait-elle dans les couloirs en pleine nuit seule ? Je ne le savais pas, mais pour l'heure ce qui m'inquiétait s'était son état physique et peut-être mental. Elle était trempée de la tête aux pieds. Elle tenait son Fléreur dans ses bras et semblait interdite. Elle n'avait l'air ni effrayée, ni perturbée. Elle attendait simplement là, droite comme un "i". La jeune fille passa une main dans le pelage de son petit compagnon et un ronronnement se fit entendre, rompant le silence qui hantait les lieux. L'animal allongea ses grandes oreilles et se retourna vers moi, me fixant comme pour savoir si j'étais un danger. Les muscles de mon visage se détendirent et je reportais mon attention sur sa maitresse. Que lui était-il donc arrivé ? « De quoi vous voulez parler, Professeur ? » répondit étrangement la Grindelmonk d'une voix incroyablement claire. Je secouais la tête dans un mouvement d'incompréhension. Je l'illuminais de la tête aux pieds avec ma baguette comme pour lui faire passer un scanner et tentais à nouveau de la question. « Je parle de votre uniforme McGaliffrey pourquoi êtes-vous trempé comme cela ? Que s'est-il passé, il n'a pourtant pas plu aujourd'hui... » concluais-je sans grandes convictions. Je ne savais exactement quelles questions lui poser et si je devais lui poser. Son état était assez inhabituel. « Quelqu'un vous a fait une mauvaise blague ? » demandais-je d'un ton faussement sérieux. Si c'était vrai, le temps de résoudre l'affaire, nous n'étions tout les deux pas encore couchés.

Dernière édition par Timothy John Sweetlove le Ven 19 Aoû - 12:40, édité 1 fois

Que faisait une élève de Grindelmonk trempée au beau milieu de la nuit dans les couloirs du château ? C'était la question que je me posais cette nuit face à Cocoon McGaliffrey. La jeune élève étouffa une rire à mes interrogations. Je ne voyais ce que mes questions avaient de drôle, ni même l'état où elle se trouvait. « Pas à l’extérieur de Poudlard, non… J’étais dans la Salle Pluvieuse, Monsieur. A côté de la salle de Merlin, vous savez, celle qui est interdite aux…» se justifia-t-elle d'un ton amusé. « Aux élèves de Grindelmonk, oui je sais » la coupais-je pour finir sa phrase à sa place. A Poudlard, il ne fallait plus compter le nombre de lieux qui étaient interdits aux élèves de cette maison. C'était totalement ridicule. La salle de Merlin par exemple, était une salle d'étude magique. Elle donnait envie de travailler au plus fainéant des élèves, l'interdire à une partie des élèves était insensé. Néanmoins ce n'était pas le problème, Cocoon McGaliffrey avait des habitudes nocturnes plus que curieuses. « Mais que faisiez-vous dans la Salle Pluvieuse à une heure pareil ? » demandais-je en fronçant les sourcils de plus en plus perplexe. Il y avait déjà bien assez de pluie en Grande-Bretagne pour ne pas allez en redemander dans la Salle Pluvieuse. Cette salle magique était fuis comme la peste par les élèves et malheureusement aucuns sorts ne parvenaient à arrêter la pluie qui y tombait. Y allez de son plein gré était assez étrange. Généralement, on y retrouvait des premières années qui y avaient été enfermé par des étudiants. Une farce que je trouvais de très mauvais goût. La jeune Grindelmonk éclata de rire. J'ouvrais de grands yeux surpris. Je ne savais aussi drôle et je commençais même à penser qu'elle se moquait littéralement de moi. « Enfermer quelqu’un dans la Salle Pluvieuse, oui… oui c’est une excellente idée… » dit-elle avec un sourire malicieux qui présageait probablement une mise en pratique de cette idée. Il faudrait à l'avenir que je pense à la surveiller un peu. « Mais, non Professeur, j’y étais de mon plein gré… Désolée, je sais que je n’ai pas le droit d’être ici la nuit, mais je n’ai pas vu l’heure…» dit-elle en s'arrêtant sur le verbe "voir". J'eus un léger mouvement de recul et baissais inconsciemment les yeux pour cacher un certain malaise face à ma remarque qui était horriblement déplacée. « Et si mon Fléreur a de nombreuses qualités, il n’a pas celle de lire les horloges… » ajouta-t-elle d'un ton culpabilisant. Je levais tout à coup un sourcil, m'arrêtant sur le dernier mot qu'elle avait prononcer : horloge. Je relevais la tête, la toisant du regard, une expression qui ne montrait que je n'étais pas dupe sur mon visage. « Mais même si vous ne pouvez lire les horloges McGaliffrey, vous pouvez les entendre. Et celle du château sonne assez fort pour que vous l'entendiez, même dans les catacombes. Il va falloir me trouver une autre excuse pour votre escapade nocturne, j'ai bien peur » déclarais-je d'un ton sérieux et grave. J'étais peut-être drôle, mais elle n'allait pas s'en tirer aussi facilement.

Dernière édition par Timothy John Sweetlove le Lun 26 Sep - 10:17, édité 1 fois

Trouver des élèves dans les couloirs durant les rondes nocturnes, cela arrivait. Pas fréquemment, mais c'était possible. Quelques uns oubliaient parfois de rentrer dans leur dortoir et l'excuse de ne pas avoir vu l'heure était souvent la plus fréquente. Certes, lorsque l'on se cache dans les toilettes de Mimi Geignarde pour déverser ses larmes ou que l'on investit la réserve de la bibliothèque pour fricoter entre amoureux, on a tendance à oublier l'heure... Mais là, c'était différent, McGallifrey n'avait pour moi pas d'excuse valable pour ne pas être dans son dortoir. Premièrement parce qu'elle faisait partie de la maison Grindelmonk et que cette dernière avait assez de problème comme ça, et deuxièmement parce qu'elle pouvait très bien entendre l'horloge du château sonner dans la salle pluvieuse. « Dans les autres salles de l'université, oui, c'est vrai Monsieur, je peux les entendre » se défendit l'élève trempée. Je redressais la tête. Si elle admettait déjà, c'était un bon début. « Mais dans la Salle Pluvieuse... et bien il pleut. La pluie fait du bruit et l'eau étouffe le son. Je n'ai pas entendu les horloges du château... » reprit-elle avant de laisser planer un silence. Je levais un sourcil. Elle se moquait littéralement apparemment. J'esquissais un sourire qu'elle devait sûrement pouvoir ressentir. « McGallifrey, vous allez continuer longtemps à vous moquez de moi, comme cela ? Parce que vous savez les minutes que vous me faites perdre, je peux très bien les transformer en heures de retenues. C'est comme vous voulez... » dis-je en jetant un coup d'oeil à ma montre.

Elle ne répondit pas. Un nouveau silence s'installa dans le couloir. Le seul bruit que l'on pouvait entendre en plus de nos respirations était celui des gouttes qui tombait sur le sol. « Vous entendez ? » dit-elle soudainement d'une voix venue d'une autre galaxie. « Moi j'entends. J'entends tout... J'entends les elfes qui travaillent encore dans les cuisines quelque part au-dessus de nous. J'entends une brise dans les branches des arbres du Jardin Perdu. J'entends la pluie de la Salle Pluvieuse et... et j'entends les cris des élèves terrorisés... » dit-elle en détournant la tête vers la salle de Pan. Je fronçais les sourcils, un frisson étrange me parcourant le corps. « ...juste derrière cette porte » fini-t-elle dans un soupir. J'étirais le cou en jetant un coup d'oeil sur la porte de Salle de Pan. Je n'y étais jamais entré. Seul Aldric qui formait les étudiants de Sécurité Magique savait comment pénétrer sans déclencher les nombreux pièges qui s'y trouvaient. « Je peux entendre une pièce tomber au fond du puits des voeux. Je peux entendre un fantôme voler. Je peux entendre votre coeur qui bat... Qu'entendez-vous Professeur ? » dit-elle d'un ton devenu insolent, mais étrangement tremblant. Je fronçais un peu plus les sourcils. Sans m'en rendre compte j'avais diminué le bruit de ma respiration, tentant de ne pas me trahir. De quoi ? Je ne le savais pas vraiment. Mes yeux ne cessaient de décrire des zigzags, observant Cocoon McGallifrey de la tête aux pieds. Cette élève était on ne peut plus inquiétante. « Je peux entendre tout cela maintenant. Et que pensez vous que je peux entendre le jour ? Je deviens sourde avec tout le bruit qu'ils font. Le son de leur pieds m'écrase. Leur respiration m'étouffent ! Leur voix me rend muette, les entendre vivre va finir me tuer » dit-elle comme agressée par ses propres mots. Je déglutis me rendant compte de l'erreur de jugement que j'avais faite quelques secondes plutôt. « Je suis désolé Cocoon, je sais que je pourrais jamais vous comprendre » dis-je tout simplement. Une phrase totalement inutile, certes. Mais que pouvait-on répondre à cela ? Je m'étais trompé, ce n'était pas une élève insolente que j'avais en face de moi, mais une élève effrayée. Quoique l'un et l'autre ne pouvaient être incompatible. « Je ne voulais plus entendre les horloges, Professeur. Je ne voulais plus rien entendre... juste pendant quelques heures... » fini-t-elle avant que le silence devant incroyablement pesant reprenne le dessus. Je ne savais soudain plus quoi faire. Comment devais-je réagir à cette situation ? La détresse était désarmante. « Vous savez, quelques fois j'aimerais ne plus voir McGallifrey. Les images sont comme les sons, elles font parfois trop mal » confiais-je en posant le plus délicatement possible une main sur l'épaule de la Grindelmonk.

« Je suis désolé Cocoon, je sais que je pourrais jamais vous comprendre » « Je ne m'attends plus à ce qu'on me comprenne depuis longtemps... » répondit-elle, pour une fois, sans insolence. Comme si elle le remerciait de le reconnaître, comme si elle lui indiquait de ne pas s'en vouloir. Cela faisait longtemps qu'elle ne cherchait plus à expliquer aux gens ce que ça faisait d'être elle. Cela faisait longtemps qu'elle était devenue renfermée et isolée. Elle avait grandit avec des gens lui répétant qu'on ne la comprendrait pas, qu'elle resterait seule, mais qui lui disaient cependant comment vivre, comment se comporter, comment être elle. Elle avait grandit avec l'habitude de violer leur règle, rien que pour leur prouver que non, ils ne la comprenaient pas... A force de lui répéter qu'elle était vulnérable, elle était devenue impulsive et violente, plus dangereuse que la plupart des gens voyants. Cocoon McGallifrey était devenue une énigme, imprévisible, indescriptible, incompréhensible. « Vous n'avez pas à être désolé, Professeur. »


« Vous savez, quelques fois j'aimerais ne plus voir McGallifrey. Les images sont comme les sons, elles font parfois trop mal » reprit le Pr. Sweetlove après un moment. Coke entendit un froissement de tissu puis sentit quelque chose lui frôler l'épaule. Le geste avait été doux, mais cela n'empêcha pas Coke de frémir d'inconfort. Si elle se laissait d'avantage touchée depuis qu'elle fréquentait Rory, Coke n'en était pas pour autant à l'aise lorsqu'il s'agissait de personne qu'elle ne connaissait pas. La jeune fille finit par faire un léger mouvement en arrière pour libérer son épaule... Son ton de réconfort n'était cependant pas tombé dans l'oreille d'une sourde... « Que souhaiteriez-vous ne plus voir Professeur? » demanda-t-elle d'un ton grave.

C'est difficile de blâmer quelqu'un qui a un handicap. Vous avez ce sentiment traitre de pitié et puis en même temps vous vous dites que le handicap ou la maladie n'excuse pas tout. Un dilemme horrible n'est-ce pas ? Alors comment réagir face à une élève mal-voyante qui vous répond avec insolence ? Vous êtes désolé, simplement désolé et vous ne dites pas grand chose. « Je ne m'attends plus à ce qu'on me comprenne depuis longtemps... » répondit-elle, pour une fois, sans insolence. C'est vrai...pensais-je avec évidence. Je baissais les yeux en soupirant légèrement de honte. Il était vrai que Cocoon était une personne assez terre à terre et solitaire, peu impressionnable. Elle avait dû faire fi de tout les efforts qu'avaient fait les gens pour essayer de la comprendre. Aucuns voyants ne pourraient jamais la comprendre. « Vous n'avez pas à être désolé, Professeur » ajouta-t-elle tout à coup. Je relevais la tête sans réellement comprendre. Cocoon était décidément une personne bien imprévisible et aussi très lunatique. Une seconde elle pouvait être insolente et la seconde d'après être la plus apaisante des personnes. C'était assez étrange et inhabituel.

Dans un moment de confessions, je lâchais une des miennes se voulant rassurante et posais délicatement une main amicale sur l'épaule de la Grindelmonk. Je la sentis frémir lorsque ma main rencontra le tissu humide. Elle fit un léger mouvement en arrière et retira son épaule, visiblement mal alaise. J'avais peut-être été trop familier sur ce coup-là. J'avais tendance à vouloir être un peu trop empathique et compréhensif avec les gens. Malheureusement tous n'étaient pas d'accord. « Que souhaiteriez-vous ne plus voir Professeur ? » demanda Cocoon d'un ton grave. Grande question. Des images se bousculaient alors dans ma tête, principalement de l'année passée. Je revoyais la blessure béante d'Aurora et son visage meurtri... Je revoyais Sofia s'enfoncer dans les eaux glacées du lac, sous le dôme, le visage blême... Je revoyais les corps d'Imogen Londubat et de Ange Robbyns sur des civières, Béatrice les couvrants d'un drap blanc... Je voyais des larmes et du sang s'écouler sur le sol de Poudlard... « Beaucoup trop de choses à mon goût... » échappais-je s'en m'en rendre compte. Toutes ses images j'aurais voulu les oublier ou plutôt ne jamais les avoir vu. Je sortais de ma rêverie en secouant la tête. Ce n'était vraiment pas le moment de penser à cela, l'heure tournait. Je voulus prendre la Grindelmonk par me bras, mais me ravisa. Je me plaçais juste à côté d'elle. « Enfin, que voulez-vous McGaliffrey, on ne choisi pas toujours ce que l'on veut... Allez, il commence à se faire vraiment tard, je vous ramène dans votre dortoir » dis-je faisant un mouvement de baguette vers le couloir, comme il allait être capable de le voir.

Les attentats de l'année passée avait fait beaucoup trop de dégâts. Ce n'était pas seulement une partie du château qui s'était effondré, mais des vies toutes entières. Des parents avaient perdu leur enfant et des élèves avaient reçu de profondes blessures. Bien entendu, ses blessures étaient autant physique que psychique. Même les fortes têtes de Poudlard avaient été affecté par les événements. Malheureusement, la guerre qui sévissait à Poudlard était loin d'être fini. Et pour cause, une élève sang-pur et un élève né-moldu avaient été tué. Inutile de préciser que chacun rejetait la faute sur l'autre. Je n'arrivais toujours pas à comprendre cette histoire de sang. Nous étions tous sorciers et le sang qui coulaient dans nos veines était le même. Rouge, fluide et vital à notre survie. Que des personnes soient aussi attachés à sa "pureté" me dépasse. Je ne suis pas persuadé que se marier entre cousins soient mieux qu'épouser un moldu comme peuvent le penser certains sangs-purs. Ma mère est moldue et je l'aime de tout mon coeur. Pour rien au monde je n'aurais voulu qu'elle soit sorcière, parce qu'elle est parfaite. Les moldus sont des gens comme nous, ce sont des êtres humains. Pour moi, il n'y a pas de différence.

Cocoon avait accepté de me suivre pour que la raccompagne jusqu'à son dortoir. Pour la première fois depuis que je l'avais trouvé trainant dans les couloirs du château, elle n'avait pas discuté. Elle s'était exécuté tout simplement. « Oui, Monsieur » avait-elle dit en embrayant le pas. La nuit était à présent bien avancée et les couloirs du château étaient aussi obscur que les eaux du lac noir. Nous descendîmes dans le Grand Hall, croisant quelques fantômes et puis bizarrement McGallifrey se figea. « Vous entendez ?!» siffla soudain la jeune fille, comme pétrifiée. Je m'arrêtais et tournais ma baguette pour éclairer son visage. Elle semblait aux aguets. « Cocoon, est-ce que ça va ? » demandais-je inquiet en fronçant les sourcils. Elle avait la main plongé dans sa poche de blouson, visiblement prête à sorti sa baguette pour se défendre. Je jetais un vif regard autour de nous. « Je vous assure qu'il n'y a personne d'autre que nous ici McGallifrey » lui dis-je d'un ton qui se voulait rassurant. Je l'entendis pousser un soupir. « Pardon, ce n'est rien » reprit-elle agressivement. « Je suis stupide, ce n'est que l'écho... Sortons d'ici » dit-elle d'un ton ferme en reprenant la marche. Cette élève était décidément très étrange et versatile. Peut-être était-ce parce qu'elle avait peur ? Sans aucun doute, la peur faisait faire n'importe quoi et pouvait changer une personne du tout au tout. Je ne répondis rien et repris la marche aux côtés de Cocoon, nous traversâmes le parc éclairé par la lune et elle regagna le dortoir des Grindelmonk.

THE END - CLOSED