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miroir oh mon beau miroir

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MessageSujet: miroir oh mon beau miroir   miroir oh mon beau miroir EmptyVen 10 Fév - 1:05

« Allez viens Willy on va se trouver un petit coin tranquille toi et moi. Et je vais te concocter une pâte pour soigner tes brûlures. » Son fidèle compagnon, un crapeau violet du nom de Willy donc, sur l'épaule et son vieux chaudron, tout cabossé et rempli d'ingrédients, sous le bras Rose quitta tôt le dortoir des Gryffondor ce matin là. Willy et Rose formaient un drôle de couple. Ravissante blonde aux yeux bleus on aurait mieux imaginé la jeune femme avec un joli petit hibou ou un boursouf plutôt qu'avec une créature pustuleuse et croassante. Loin de moi l'idée de dénigrer ce pauvre Willy bien sûr... De toute façon Rose était inséparable de son animal de compagnie depuis ses 11 ans, peu importe que la Gazette du Sorcier déclare les crapauds démodés. Mais reprenons. Il était 9 heures, un samedi, et pourtant tout Poudlard semblait éveillé. Notre gryffondor cherchait un endroit calme où elle pourrait s'installer et expérimenter la dernière recette de crème contre les brûlures qu'elle avait trouvé pour son crapaud. Ce dernier avait été la malheureuse victime d'une autre de ses expérience la veille et elle voulait se rattraper. Malheureusement tous les élèves de cette école semblaient s'être ligués contre eux. Toutes les pièces du château, et elles étaient nombreuses, paraissaient être occupées ou beaucoup trop bruyante, humide ou menaçante. Et dehors le froid vous saisissait dès votre premier pas. Non décidément aujourd'hui Rose n'avait pas de chance. De plus, à force de trimballer son matériel ses bras commençaient à lui faire mal. Au bout d'un certain temps elle se résigna à aller jeter un coup d'oeil du côté du deuxième étage, l'étage où elle était le moins susceptible de rencontrer une horde d'élèves et par la même occasion étage le moins réjouissant mais tant pis. Si toute les pièces continuaient à se refuser à elle Rose n'aurait plus qu'à demander asile chez le directeur de Poudlard... Elle ne fut pas surprise de trouver déserts les couloirs du deuxième étage mais où allait-elle bien pouvoir s'installer ? Pas dans les toilettes, pour sûr. Ni chez le directeur ou dans le couloir. Ah, il y avait bien cette salle dont elle avait déjà entendu parler deux filles dans son cours de divination. Il s'agissait de la salle du miroir de Cassandre. L'une des deux élèves avait juré avoir aperçu un morceau de son futur en se regardant dans ce fameux miroir. Rose n'avait cherché à vérifier ce propos. Peut-être qu'il était temps enfin d'éclaircir ce mystère parmi tant d'autres à Poudlard. En entrant dans la pièce elle ne vit personne. Elle déposa donc son chaudron Willy par terre avant de s'avancer vers le vieux et néanmoins majestueux miroir qui trônait au milieu de la pièce. Tandis qu'elle contemplait en silence son reflet dans la glace avec curiosité des souvenirs refirent surface dans sa tête. Un nom en particulier l'obsédait en cet instant même: Ceadda. Elle avait entendu des rumeurs qui disaient qu'il était fiancé. Était-ce vrai ? Si oui avec qui ? Était-ce alors réellement fini entre elle et lui ? Ne ressentait-il pas ce qu'elle ressentait toujours à son approche ? Toutes ces questions l'assaillaient dans un moment d'incertitude. Mais un crôa la fit revenir à la réalité. Elle se retourna et se rendit alors compte qu'elle avait oublié de fermer la porte de la pièce en entrant. Willy en avait profité pour se faire la malle.


Dernière édition par Rose Lingberg le Ven 10 Fév - 15:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: miroir oh mon beau miroir   miroir oh mon beau miroir EmptyVen 10 Fév - 14:02

« Holmes, je sais que c'est vous ! » Tac tac tac. J'accélérais la cadence tout en prenant soin de ne pas courir ; pas encore. Ma marche rapide et leste détournait quelques regards sur mon passage, à moins que ces oeillades interloquées étaient dues à ce parfum épicé que je laissais dans mon sillage. Au loin, la voix grinçante d'une des concierges furibondes s'élevait en un grognement lourd et rauque, ricochant entre les murs avec tant de force que nombre de Serpentards railleurs se retournèrent vers moi à l'évocation de mon nom. J'entendais même quelques sifflements au loin, vicieux et amusés, qui chantaient à l'oreille de cette chère Miss Robinson : « Il est parti par là Madame ! » Et je continuais mon drôle de parcours d'un pas rapide, le dos droit, la carrure altière, l'oeil vif qui se perdait parfois par-dessus mon épaule non sans un rictus en coin amusé. Ma main malicieuse serra d'avantage cette fiole de polynectar dormant paisiblement dans ma poche, et que j'avais réussi à dérober sans encombres (ou presque) dans les réserves du professeur de potions. Un coup de maître, autant qu'un élan kamikaze. On n'avait pas idée de se lancer dans une telle aventure à la pleine lueur du jour : les clichés voulaient que les chapardeurs soient des créatures de la nuit. C'est peut-être plus romantique... ou moins stupide, en fait. Aucune idée. De pas en pas, j'accélérais ma course à mesure que je franchissais les marches : du sous-sol, voilà que j'arrivais dans un rez-de-chaussée désert. Et qui disait vierge de monde, disait danger imminent : la mégère aurait bien plus de facilité à me repérer ici que glissé quelque part dans le nid de vipères. Ce sourire toujours diablement insolent aux lèvres, visiblement amusé par la situation – éternel gamin que j'étais – je me mis alors au pas de course, montant quatre à quatre l'escalier principal non sans prendre le soin d'éviter la fameuse marche ébranlée. Rapide et agile, j'espérais ainsi échapper à mon chasseur en tentant de l'essouffler... Je me plaisais à imaginer Miss Robinson avec une serpillère de guerre à la main, un sceau d'huile bouillonnante dans l'autre, criant des insanités dans une langue barbare passablement agréable à entendre. De l'allemand, ou autre borborygme du genre.

Enfin, j'arrivais au deuxième étage non sans un souffle rapide et concis. Quoique ce n'étaient pas mes pas qui m'avaient mené décemment jusqu'ici, mais ces vieux escaliers de pierre n'en faisant qu'à leur tête et décidant de m'inviter sur le sol du second étage. Qu'à cela ne tienne, j'acceptais cette proposition avec plaisir dans un premier temps, fronçant bien vite le nez d'exaspération et claquant une langue rustre dans mon palais lorsque je compris que les couloirs des environs étaient eux aussi déserts. Prêt à faire demi-tour pour mieux me trouver des lieux convenables qui soient dignes d'un labyrinthe capable d'embrouiller la lionne, la voix doucereuse et délicate – ironie quand tu nous tiens – de la concierge appelant mon nom me fit changer d'avis. A pas de course de nouveau, je pénétrais dans les profondeurs des couloirs sinueux, avant de plaquer mon dos contre un coin du mur frais. Reprenant ma respiration haletante, l'ouïe aux aguets, j'écoutais les bruits sourds pouvant trahir l'arrivée ou bien le départ de Miss Robinson. Tac tac tac... Il me semblait qu'elle s'approchait, la mégère. Ses talons frappant le sol avec colère se faisaient de plus en plus sourds. Tac, tac, tac. Il fallait que je trouve une issue, n'importe quoi. Une ruse l'éloignant de ce maudit étage... Mes yeux fauves se posèrent un peu partout, dans l'attente d'une idée lumineuse qui peinait à venir. Tac, tac, tac « Croâââ. » « Ahah ! » Retenant mon souffle d'une surprise non feinte, je posais mon regard sur l'horrible petite chose m'ayant vendu à la mégère : quel ne fut pas mon double étonnement de tomber sur... Willy. Geste stupide et inutile, je posai l'index sur mes lèvres blêmes, dans l'espoir que le crapaud ne comprenne ma tentative désespérée de le faire taire. « Croâââ. » Bon sang mais il voulait ma peau celui-là ! « Ca suffit maintenant, je sais que vous êtes là ! » Me précipitant sur la bestiole, je l'attrapais d'un coup sec et la glissais dans le creux de mes paumes fraîches. Cette sensation de peau poisseuse au contact de la mienne ne m'arracha pas un seul frisson de dégoût ; à vrai dire l'adrénaline s'en chargeait déjà. Légitimement pressé, je me faufilai dans un réflexe salutaire à l'intérieur de la première pièce à la porte entrouverte que j'avais pu apercevoir. Fermant délicatement derrière moi, je retins brièvement ma respiration sous le grincement sonore, avant de me retourner face à Rose.

Impossible. Je demeurais ici, le cheveu en bataille, la respiration saccadée, un crapaud violet dans mes mains. Son crapaud certes, mais un crapaud tout de même... Le coeur loupant un battement, sifflant d'interminables sérénades cycliques, comme des tambours, le regard hébété, la voix inexistante. La prestance également, d'ailleurs... Quelle ironie ! L'on me disait charismatique à outrance, à en érailler les sens, et voilà que fasse à elle je devais apparaître comme le badaud du coin. Incapable de penser, de parler, de respirer, même. Pas quand sa beauté éthérée se présentait à moi. Pas quand je pouvais me délecter de son sourire délicieux, m'abreuver au coin de ses pupilles satinées, me demander quel goût pouvaient avoir ses lèvres... Car je peinais tant à m'en souvenir. Miel, framboise, cerise ? Et ses doigts divins de sainte, combien de frissons pourraient-ils m'arracher encore... Déglutissant difficilement, je restai ainsi à l'observer durant une longue seconde interminable, avant de lui tourner subitement le dos : j'étais décidé à quitter aussitôt les lieux. Stupidement. « Holmes le professeur saura de toutes façons que vous avez chapardé du polynectar, sale petit sang de bourbe ! » Plan B. Je me retournais finalement une dernière fois vers Rose, affreusement muet. Le silence plombant les lieux et étirant le temps tel un acte de supplice interminable. Il fallait que je lui dise quelque chose pourtant, n'importe quoi... J'entrouvris enfin les lèvres, hésitais, refermais ces dernières, les rouvris de nouveau, puis... « Croâââ. » Willy me sauvait la mise. Une fois n'était pas coutume. Tendant alors mes mains vers Rose d'un geste saccadé trahissant ma gêne, je pus enfin lui souffler quelques mots de ma voix suave. « Je crois que ton crapaud a fugué. »

Je crois que ton crapaud a fugué... Cela faisait bien deux ans que nous ne nous étions pas adressé la parole, la vue de ma Rose provoquant toujours l'essoufflement amoureux de mon coeur à l'agonie, et c'était tout ce que je trouvais à dire ? Je crois que ton crapaud a fugué ?! Lâchant un soupir las, je fermai les yeux de honte avant de froncer les sourcils dans un dernier élan exaspéré. Bras toujours tendus vers la jolie blonde. Je me sentais désespérément stupide.
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MessageSujet: Re: miroir oh mon beau miroir   miroir oh mon beau miroir EmptyVen 10 Fév - 21:52

Nom d'une gargouille mais quel troll tu fais ma pauvre Rose... Depuis quand tu regardes un stupide miroir pour connaître ton avenir ?! Et puis Ceadda... vraiment ? Tu sais déjà comment ça va finir. À peine s'était elle approchée du miroir de Cassandre que Rose le regrettait déjà et au moment où Willy se rappela à elle elle s'apprêtait à aller le chercher quand, ironie du sort, elle se trouva nez à nez avec Ceadda Holmes. Oui, celui qu'elle tentait d'apercevoir tout à l'heure dans la glace. Beau brun, les cheveux en bataille, toujours en flagrant délit, il n'avait pas changé. Enfin plutôt l'impression qu'il faisait à Rose n'avait pas changé. Celle-ci était pétrifié, tout comme le garçon. Que pouvaient-ils bien se dire ces deux là qui s'étaient tant aimé après deux ans de silence et la fugue d'un crapeau violet ? Oh, ils avaient déjà du se croiser dans l'intervalle de ces deux ans mais toujours très bien entourés. Aujourd'hui c'était différent il n'était que deux. Enfin trois en comptant Willy... La situation était extrêmement gênante et le silence avait du mal à cacher les bruits des battements de coeur qui se faisaient rapides. « Holmes le professeur saura de toutes façons que vous avez chapardé du polynectar, sale petit sang de bourbe ! » La concierge réduisit en cendres la première tentative d'Holmes de quitter la pièce. Lui avait trouvé la solution à cet embarrassement: la fuite. Tout comme il fuyait la punition de Robinson. Mais que pouvait bien lui faire Rose ? Quoiqu'il en soit il dut rester quelques temps de plus en sa compagnie. Ils ressemblaient encore à deux gamins timides quand Ceadda décida de briser l'omerta. « Je crois que ton crapaud a fugué. » Même dans une situation comme celle là sa voix restait grave et sensuelle. Rose eut un pincement au coeur quand elle songea à la dernière fois qu'elle avait embrassé avec douceur mais surtout passion les lèvres du jeune homme. Il lui manquait. Même lorsqu'il fronçait ses sourcils pour cacher son embarras.
Rose souleva son crapaud des mains de Ceadda. Ses mains frôlèrent ses paumes et au contact de sa peau un frisson la parcouru. Elle ne s'était pas attendue à une telle entrée en la matière. Que pouvait-elle répondre sinon... « Oh. Merci. » Un sourire léger mais plein de gentillesse lui échappa. Cependant le malaise était toujours palpable. Tout était bizarre entre eux depuis qu'ils s'étaient séparés contre leur gré et pourtant d'un commun accord. Rose ne cessait pas d'éprouver d'intenses sentiments à son égard. L'attention qu'elle lui prêtait se manifestait dans les friandises qu'elle lui glissait quotidiennement dans ses poches pour qu'il ne manque jamais de sucre. Chocoballes, souris en sucre, gommes de limaces, baguettes magiques à la réglisse, la jeune femme ne manquait pas d'imagination. Et pourtant elle aurait pu vouloir ne plus rien avoir affaire avec lui pour l'oublier, se réfugier dans la bièraubeurre ou encore lui faire comprendre par des regards froids qu'elle n'approuvait pas du tout les rumeurs qui le disaient fiancé mais son instinct reprenait toujours le dessus et l'amour qu'elle éprouvait pour lui se manifestait immanquablement.
Alors que Rose serrait Willy dans ses bras, le silence reprenait ses droits. Par désoeuvrement la gryffondor décida de retourner à son chaudron et d'éviter à Holmes de pénibles minutes. Mais puisqu'il était là elle se devait de lui poser une question qui lui trottait dans la tête ces derniers temps. La tension ne ferait sans doute qu'augmenter après mais qu'importe. Elle se retourna à mi-chemin et prit sur elle, doucement, pour parler. « Dis... C'est vrai ce qu'on raconte... ? Tu es fiancé ? » Les mots avaient du mal à sortir et elle ne savait plus très bien si elle voulait entendre la réponse mais elle parvint à s'exprimer. Ses joues se colorèrent d'une pointe de rose mais ses yeux inquiets, d'abord plantés au sol, se fixèrent dans ceux de Ceadda avec une franchise déconcertante.
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MessageSujet: Re: miroir oh mon beau miroir   miroir oh mon beau miroir EmptyDim 12 Fév - 22:31

Et ce toucher subtil qui m'électrifia les sens, de mon myocarde à mes doigts glacés, tandis qu'elle récupérait sa bestiole coassante de triomphe. Je peinais à ouvrir les yeux, de peur sans doute à me retrouver confronté à son image, à notre image: elle, sans moi. C'était véritablement terrifiant. Et qu'importait si j'avais l'air d'un gamin débraillé, plissant les yeux avec panache dans l'attente de sa punition qui ne viendrait pas, peu importait si je n'avais plus rien d'un jeune homme charismatique mais tout d'un môme qui redoutait le baiser d'une fille. Je me sentais si différent et si désemparé, ici à me confronter à notre passé sans même pouvoir porter ni armes ni armures. J'avais cette envie tentatrice de la prendre dans mes bras, d'apposer un doigt sur sa bouche rosée et d'y déposer un baiser mutin. Ensemble nous n'aurions plus qu'à ouvrir cette porte et déambuler dans les couloirs pour échapper à Miss Robinson, tels deux gamins en recherche d'adrénaline. Las ! Nous avions grandi maintenant, et cela nous était prohibé. Tout ça à cause d'un accord mutuel et tacite qui avait brisé ces chaînes entre nous, celles que nous idolâtrions tant et que nous redoutions à la fois. Nous n'étions plus des enfants, aussi il nous fallait nous soumettre à nos propres lois, celles que nous ne voulions pas abroger afin de nous protéger l'un l'autre. Stupide, c'était stupide. C'était stupidement beau. « Merci. » Je déglutis difficilement avant de sentir mon souffle coupé sangler mon estomac, un frisson parcourant mon échine dans une délectable torture alors que je me rendis compte que je tombais de nouveau amoureux de sa voix. Et je peinais à rouvrir les yeux, crispés par cette force implacable qui me scandait de les garder clos. Pourtant je dus résigné libérer mes rétines ambrées de ces paupières geôlières, abattant mon regard de loup sur la jolie blonde qui allait en s'éloignant. Et mon coeur de louper un battement, tandis que le noeud de mon estomac se crispa d'avantage sous les cris désespérés de mon cerveau : ne t'éloigne pas. En vain... Déjà parce que j'étais resté taciturne malgré ce désir de scander son nom, ensuite parce que nous avions décidé ainsi il y a de cela deux ans : ne plus retomber dans les bras l'un de l'autre.

Et tandis que la belle s'éloignait, s'approchant de son chaudron sur lequel j'apposais un regard intrigué, je fis la démarche inverse et reculai de quelques pas jusqu'à heurter le mur froid. Mon dos altier calé contre celui-ci, je ne pus détacher mon regard de sa silhouette divine qui se découpait dans l'obscurité. Un frisson de nouveau, se nicha dans ma nuque glacée tandis que mon palpitant jouait une sonate moralisatrice : je n'avais pas le droit de sentir ces papillons dans mon ventre noué chaque fois que je la croisais, je n'avais pas le droit d'éprouver une jalousie meurtrière envers ses amants, pas plus que je n'avais le droit de l'observer avec appétence malgré mes yeux de velours. La voix de ma Rose vint pourtant me ramener à la réalité ; la chute fut impromptue et douloureuse, car la question bien plus qu'inattendue. Mes rétines fauves jusque là captivées par ses formes féminines se posèrent sur ce visage de poupée, muettes et surprises. « Dis... C'est vrai ce qu'on raconte... ? Tu es fiancé ? » Et ses yeux qui se baissent pour mieux flirter avec le sol. Je sens mon coeur qui tambourine contre ma poitrine. Bam, bam,bam. Je frémis, j'hésite, je titube et ne sais plus que dire. Mon palpitant s'élance dans une course effrénée ; il ne souhaite plus que rejoindre son jumeau. Bam, bam, bam. Mes doigts se crispent, mon pouls s'accélère, ma respiration cède sous l'envolée lyrique de ces stupides papillons. Bam, bam, bam. Elle relève la tête et me crucifie de ses yeux de déesse. Meurs, c'est assez ! ...J'ordonne à mon coeur de se taire car ma Rose y a déjà planté son glaive, le prenant pour un fourreau.

« Je... » Je peinais à reprendre mes esprits, et pourtant dans un déclic soudain, voilà que je fis de nombreux pas en avant jusqu'à me stopper à une distance raisonnable. Cherchant son visage dans ces lieux obscurs, je pensai d'abord nier l'affirmation. Mentir ou omettre volontairement. Lui souffler que tout cela n'était que des stupidités. Moi fiancé ? Et puis quoi encore... Ou bien pire, lui affirmer d'un mot un seul que j'étais fiancé, que j'étais amoureux, que nous nous marierons une fois nos études terminées. Ainsi j'aurais rempli la part du contrat que nous nous étions fixés : ne plus nous revoir. Lâche amoureux qui ne voulait pas même voir son ancienne idylle partir. Je n'y arrivais pas. Aussi je me contentais d'acquiescer d'un signe de tête, mais dès lors que je vis la déception fugace sur le visage de la jolie blonde, j'amorçai d'un pas avant de me lancer dans une explication éperdue : « Des fiançailles arrangées. » soufflais-je dans un murmure suave plus assuré que je ne l'aurais pensé. « Mais il n'y a rien entre nous, elle ne me supporte pas. » Un bref sourire en coin, destiné à, peut-être, détendre l'atmosphère sous cette justification brouillon et superficielle. Etait-ce vraiment nécessaire d'ajouter ce point-ci ? Tentant d'attirer un peu plus l'attention de mon ancienne amante, je ne désirais plus que déjouer toutes les rumeurs qu'elle avait pu éventuellement entendre. « Vous êtes si différentes... » achevais-je d'un souffle court avant de toiser malgré moi la jolie Rose de haut en bas. Rien de commun avec Merveille, la jeune Serpentarde que j'avais connu peste, manipulatrice et allumeuse. Rien, ni même la couleur de cheveux, des yeux, la façon de sourire, le parfum. Comprenant que peut-être, j'étais allé trop loin dans mes explications trop emportées pour se dire indifférentes, je détournais les yeux dans l'espoir qu'elle ne me murmure un mot qui me fasse quitter cette pièce. Le seul prénom de son amant éventuel m'aurait amplement suffit.
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