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Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -

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MessageSujet: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyLun 23 Jan - 20:37

Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - 23u90nr
Merveille & Ceadda

« S'il te plaît, Shadow. » Le regard implorant de mon ami se teinta d'une supplique comme je ne lui en connaissais que peu. Par ailleurs je le soupçonnais de vouloir m'amadouer par la grâce de ses grands yeux de chien battu, semblables à un toxicomane attendant d'être sevré. Mes rétines fauves se levèrent au plafond non sans exaspération et une pointe de mépris glacé, ma langue claquant rudement contre le palais. « Qu'est-ce que j'ai, en retour ? » Oh non, vous ne rêvez pas : j'extorquais bien mes propres amis contre quelques services qu'ils osaient me demander parfois. Dans ces temps troubles et sombres planant au-dessus de nos têtes comme des oiseaux de proie, mieux valait savoir tirer son épingle du jeu. Et je n'ignorais pas qu'un élève de Grindelmonk rôdant autour de la cabane perdue de l'inquiétante forêt du château, aurait été mal vu par n'importe quel détracteur des nés moldus. En bref si je me faisais prendre, je risquais gros ; et ce même si je ne faisais rien de mal et que je n'avais strictement rien à me reprocher. Sous le soupir de mon camarade Poufsouffle donc, je portais à mon épaule la lanière de mon sac de cuir qui vint me lacérer la peau... Il était étrange qu'un jeune homme comme moi, toujours pourvu de si jolies choses tel que ce sac d'une manufacture impeccable et inabordable pour le commun des mortels, soit relégué au rang des indésirables. Et pourtant, l'argent même ne surpassait pas le statut du sang dans cette nouvelle société. « T'exagères... » Je me retournais alors, fustigeant mon ami du regard afin de bien lui faire comprendre que de nous deux, c'était bien lui qui avait une attitude hautement déplacée. Ce dernier s'en rendit compte et en guise de réponse coupable, se contenta de voûter les épaules et de visser son regard penaud au sol. Dans un dernier raclement de gorge, il secoua alors la tête tout en continuant de marcher dans mon sillage. « Un grand service, celui que tu veux. Quand tu veux... » « Okay. » soufflais-je d'un timbre suave et chaud, sous le regard à la fois soulagé et sceptique du Poufsouffle. Je le soupçonnais bien sûr d'avoir regretté quelque peu le deal ; néanmoins il posa une main amicale sur mon épaule avant d'esquisser un grand sourire. « Tu me sauves la vie ! Je peux vraiment pas être en retard à mon examen, mais si je récupère pas mon écharpe aujourd'hui, Isabelle va me tuer. C'est elle qui me l'a tri... » « Je sais. » Je roulais les yeux non sans un soupir d'exaspération, avant d'entendre mon ami s'éloigner à pas de course.

Ainsi donc, je me retrouvais investi d'une mission : retrouver cette maudite écharpe dès maintenant, perdue stupidement dans cette cabane du vieux Griffus. Vraiment, ma vie était palpitante... Râlant un instant contre le Poufsouffle, je tentais de me calmer en me rappelant le deal convenu et la maigre récompense que je gagnais en retour. Je profitais alors de ne pas avoir cours pour m'échapper de ce château que je concevais à présent comme une prison, depuis que les nés-moldus y étaient parqués tel du bétail, et allais souffler à l'extérieur. Le port altier, le pas leste, la carrure princière et assurée, je traversais les jardins non sans me laisser porter par mes pensées tortueuses. Ce ne fut que lorsqu'un frisson vint me parcourir l'échine, agréable brise glacée narguant ma peau polaire sans crier gare, que je daignais relever mes rétines incandescentes... sur la silhouette massive et dense de la forêt interdite. Ah, j'avais oublié, dans un moment d'égarement, que plus je demeurais loin des lieux boisés, et mieux ma 'normalité' se portait. Passant une main dans mes cheveux sombres, j'arrêtais le pas afin de mieux peser le pour et le contre : si j'entrais dans cette forêt seul, après tout personne ne saurait pour mon secret étrange voire mystique. Je me retournais alors comme pour m'assurer qu'aucune silhouette furtive ne se présentait dans les parages... et quelle ne fut pas ma (désagréable) surprise, lorsque je vis cette Merveille marcher droit devant elle, en direction de la forêt. La jeune fille se dirigea vers moi, visiblement énervée ou passablement troublée par un quelconque événement ; tandis qu'un sourire vorace et ténébreux se dessina au coin de mes lèvres désirables, avant de japper de satisfaction : « Et bien, des soucis mademoiselle ? Voilà qui est dommage. » Comme si j'en avais cure... En toute probabilité je ne souhaitais que titiller la bête. Et comme pour corroborer mon sarcasme mordant, un hurlement de loup se fit entendre depuis l'immense forêt, provocant l'envolée d'un nuage de volatiles couards.


Dernière édition par Ceadda Holmes le Sam 17 Mar - 11:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyMar 24 Jan - 2:04



“ Don't keep calm and explode”
Encore une fois, nous étions près du ravin. Encore une fois, il allait trop loin. J'en avais assez. Les cours terminés, ma journée de libertine était libérée. J'étais dans les couloirs, tout simplement sur un banc avec un livre à la main. Concentrée, mais ne manquant pas d'élégance pour autant. Mes jambes parfaitement empilées l'une sur l'autre. Severus c'était probablement juré d'avoir ma peau. Je ne savait pas s'il avait prise cette décision avant ou après les fêtes, mais le jeune homme avait des stratégies sincèrement déplaisantes en perspective. Mon histoire avec mon fiancé était une chose que je taisais. Pas nécessairement à cause de son statut de sang, mais simplement parce que ça ne regardait personne d'autre que lui et moi. Gaunt s'était juré de trouver qui c'était et de m'embrasser devant lui pour le faire bouillir de jalousie. Je m'en foutait royalement parce qu'il n'y avait absolument rien entre nous sauf une stupide bague de gosse de riche. C'était un marché voir, une bonne affaire économique. Considérés comme des toiles dont on tentait de faire monter le prix aux enchères. Ceadda ne ferait pas un drame d'un échange affectif sous ses yeux, il se foutait carrément de ma personne et cette indifférence était réciproque. Pourtant, les tentatives du Poufsouffle me faisaient rager. Si j'étais une femme qui avait plusieurs aventures, je n'étais pas une fille facile qui le criait sur tous les toits. Rien à voir. Je ne croyais pas en l'amour, mais je ne m'évertuais pas à me taper tout ce qui bougeait. Courir les mecs compliqués c'était mon truc. Je n'affectionnais pas les petites histoires simples et ennuyantes. Les hommes un peu plus vieux, les hommes puissants, les tarés et les jeux dangereux m'attiraient éperdument. Pourtant, je préservais tous ses petits secrets vicieux dans mon jardin secret. C'est la raison pour laquelle Severus me mettait hors de moi depuis que les cours avaient repris. Aussitôt qu'il en avait l'occasion, il s'emparait de mes lèvres en public. Je le repoussais en soupirant et en ,'éclipsant. Cette après-midi, ce fut la goutte qui fit déborder le vase. Alors que je lisais paisiblement et qu'il s'approcha pour saisir mes lèvres, j'explosais. Ce baiser était pourtant si tendre. Ses mains coulaient sur mes cuisses comme des rivières de douceurs alors que sa bouche enveloppait la mienne comme on emballe un présent. L'irruption du merveilleux volcan fut brutal. Le livre se fracassa d'horreur sur le sol. La colère résonnait dans toutes les âmes aux alentours. La lave de ma colère coulait tout autour d'eux alors que je le repoussais avec violence en élevant le ton. « Bat les pattes, fou le camps. » Severus me regardait avec un sourire narquois. Je n'en resterais certainement pas la. Rien à battre que tous ses globes oculaires curieux étaient fixés sur nous. Le : « Du calme princesse, je sais que tu es folle de moi. » ne fît rien pour améliorer sa situation. Ma main s'élança pour claquer Severus une fois de plus. S'en était assez, le petit jeux était devenu puéril et je n'avais plus envie de m'amuser avec lui. Numéro suivant, s'il vous plaît.

Ne lui laissant pas le temps de répliquer, je laissais l'épave du livre sur le paquet. Je pris la fuite, colérique. Mes pas de rage me menais vers l'extérieur. Je n'étais que très peu vêtue pour la saison et je m'en balançais. Un pull noir avec des pantalons beaucoup trop serrés et tout sauf chauds. Marchant sans trop me soucier des mes pieds qui gelaient déjà. Dans le pire des cas, un sortilège pour me réchauffer ferait l'affaire. La colère grondant dans mon estomac me gardant bien au chaud. Ma démarche était rapide, mais s'arrêta alors qu'un frisson, semblable à une décharge électrique, parcourue ma colonne. Non sans raison, ce fut la voix profonde et surtout profondément désagréable de Ceadda qui me fit cet effet. Relevant mes prunelles jusqu'à son visage méprisable. « Et bien, des soucis mademoiselle ? Voilà qui est dommage. » Des avada kedavra sortirent probablement de mes yeux émeraudes pour aller le frapper droit au cœur. La louve en moi hurlait qu'on la laisse sortir pour aller arracher ce sourire stupide qui était scotché à ses lèvres infectes. Je ne portais pas mon fiancé dans mon cœur, surtout pas à cet instant. J'aurais plutôt arraché des bouts de peaux à qui le demandait tellement la rage avait prise possession de mon pauvre corps de mortelle. Jamais je ne m'étais plainte de ses fiançailles, jamais je n'aurais pu, de toutes façons. Une bête hurla du fond de la forêt en même temps que Holmes. Je ne laissais que quelques secondes filer après les paroles du né-moldu pour lui lancer un :

« La ferme imbécile. »

À la figure. Je n'étais pas du tout dans mon assiette. Haletante, je tremblais encore de rage. Je n'étais pas une catin et j'en avais marre que Severus s'entête à me considérée comme telle. Je le claquerais encore s'il le fallait, je lui ferais bien pire, l'assommerait. Sans porter plus d'attention au jeune homme, je le contournait pour me diriger vers la forêt interdite. N'ayant aucunes idées de ce que j'allais y faire, seulement me reposer. Que le né-moldu me suive ou non, me retienne ou pas, je me fichais de tout ce qui pouvait exister sur cette terre, même moi.

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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyMar 24 Jan - 10:09

« La ferme imbécile. » Et tandis que sa voix claquait l'air avec panache, je lui octroyais un regard méprisant et dégoûté qui daigna la jauger de haut en bas. Vraiment, je commençais à comprendre les intentions des parents Parkinson, lorsqu'ils avaient décidé de fiancer leur 'merveille' acariâtre : l'argent bien sûr, mais sans doute aussi pour qu'elle évite de finir vieille fille entourée par des chats graisseux et répugnants. Car à en juger par l'insupportable caractère de la Serpentarde, je doutais sincèrement de ses capacités charmeuses et de sa faculté à envoûter la gente masculine. Autre que des jeunes hommes stupides et n'accueillant que la luxure à outrance dans leur draps, bien sûr. Mes orbes ambrées remontèrent sur son visage furibond, sans même que je n'esquisse une moue surprise sinon condescendante. Je dardais Merveille comme je dardais un scroutt à pétard : cette fille m'exaspérait au plus haut point, avec sa langue fourchue et ses yeux de pécheresse... Je n'étais pas friand des demoiselles coincées et trop saintes cependant : j'aimais les martyrs, les beautés ardentes et torturées, j'aimais le danger, la turpitude passionnée, le feu ronronnant se logeant dans mes reins lorsque je désirais une demoiselle, et j'aimais que cette dernière le consume avec délice. Mais Merveille m'apparentait telle une rustre vulgaire, loin de l'élégance des sauvages que j'affectionnais tant. Je la voyais telle une catin qui batifolait d'hommes en hommes pour son propre plaisir, et les traitant comme des chiens galeux. Plutôt comique, de la part de la traînée qu'elle était. Certes, j'avouais sans détour avoir le jugement dur et poussé envers sa personne : après tout je n'avais jamais fait l'effort de la connaître, car les quelques mots et les regards assassins qu'elle avait toujours eu pour moi m'avaient suffi. Par ailleurs, je le lui rendais bien, voire même au centuple. Voilà pourquoi nous nous étions lancés dans une guerre froide sans même savoir qui avait déclenché les hostilités en premier, et cela nous importait peu : l'important était de toujours surenchérir les ignominies de l'autre. Ainsi, je laissais un bref rire mauvais s'échapper de mes lèvres avant de reprendre mon chemin, tout comme la demoiselle colérique... A la différence près que si cette dernière se dirigeait à grands pas outrés vers la forêt, je marchais dans le sens inverse ; soit vers ce que j'appelais ma prison de pierre. Car je n'avais nullement l'intention de la suivre : déjà parce qu'elle m'était insupportable et que sa simple présence réussissait à m'exaspérer, ensuite parce que je n'avais aucune envie que quelqu'un ici ne découvre mon étrange secret. Et poser ne serait-ce qu'un pied à l'orée du bois, c'était faire éclater tout entier ce mystère qui m'entourait... Je me fichais bien du regard que ma soit disant fiancée pourrait poser sur moi si elle venait à le savoir : du dégoût, du mépris, de la moquerie si le coeur lui en disait. Nous n'étions vraiment plus à cela près – car nous étions passés par tous les stades, même celui de la luxure (diable que je m'étais haï après cette aventure, autant que je la haïssais elle.) Dans tous les cas, je tenais simplement à ce que ce fameux secret ne se répande pas, et cela n'était guère gagné avec Dame Serpent en ma compagnie : je la voyais déjà railler mes exploits le lendemain au petit déjeuner, braquant son regard et celui de ses immondes comparses Serpentard vers ma personne. La direction en serait avertie, ainsi que le Ministère, et le né moldu que j'étais pouvait passablement dire au revoir au peu de droits qui lui restaient. Cette simple idée me fit frémir, et me persuada de continuer ma lancée vers le château. « Ne te sens pas obligée de revenir surtout. »

Ces mots fielleux, je les avais sifflés d'une voix suave et venimeuse, un pointe railleuse sur le galbe de mes lèvres cerise sans même que je ne me retourne. Pour autant, mes paroles viles portaient en leur sein quelque chose de dangereux : je n'ignorais pas qu'une meute de loups rôdait dans les environs, sensibles à ma présence. Aussi, la sécurité de cette Merveille était en jeu... Et intérieurement j'étais en proie à un doute qui me lacérait les entrailles : si je la suivais pour la protéger – et cette pensée m'arracha un frisson de dégoût – je pouvais être certain que le scénario que j'avais eu en tête concernant Merveille et son initiative à me pousser hors de son champ de vision à jamais, allait devenir réel. Si je continuais ma route, il y avait de fortes probabilités pour que l'on retrouve le corps de la jeune fille déchiqueté par des crocs affamés de ces nobles bêtes. Oui, mais elle pouvait se défendre seule, n'est-ce pas... Mais pas si elle se retrouvait encerclée par une meute... Un soupir agacé passa la barrière de mes lèvres tandis que je m'efforçais à faire le vide dans mon esprit : je me faisais l'effet de combattre les ténèbres et la lumière se jouant en moi. Et c'était fichtrement désagréable... Finalement, je ralentis quelque peu le pas, hésitai à me retourner mais n'en fis rien. Je me contentais de m'éloigner d'un pas plus lent, mon attention aux aguets comme pour déceler un bruit anormal ou un cri féminin perçant les entrailles des bois denses. En cas de silence, je pouvais tout aussi bien continuer mon chemin, la conscience plus ou moins tranquille.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyMer 25 Jan - 3:49

Je n'étais pas entrée dans la forêt, même pas franchit le seuil de l'orée de cette zone interdite. Mes pas étaient devenus lourds alors jusqu'à s'arrêter complètement. Mon regard était rivé sur les bois et mon cœur battait la chamade alors qu'un autre hurlement résonnait. J'entendais ensuite les pas du né-moldu qui s'éloignait. Décidément, il n'était pas combatif. Exactement comme je l'avais toujours imaginé. Il baissait trop rapidement les bras. Le genre d'homme qui préfèrait fuir plutôt que d'affronter. Je n'avais jamais été particulièrement courageuse face au danger menaçant ma vie. Pas téméraire ni franchement rebelle. J'étais la gamine sage qui suit les règles et qui reste polie, la plupart du temps. Mes propos étaient souvent sarcastiques et on me rendait des sourires alors qu'au fond, j'étais affreusement méchante et rageuse. C'était ma façon de faire, je gardais tout à l'intérieur et un jour, ça explosait. Avec Severus, ce n'était que le début de la fin. Nous avions vécu des choses ensembles, mais je ne pleurais pas d'y faire un trait. Si je l'avais accusé de m'avoir rendue tarée et rebelle, je savais que ce n'était aucunement vrai. Depuis ma tendre enfance, j'exécutais les règles du manoir avec perfection. Pourtant, quelque chose s'était cassé en moi pendant les vacances lorsque j'y avait mis les pieds. Toute cette dictature, cette tutelle. J'étais cloitrée et je n'avais pas d'hommes à ma disposition. C'est ainsi que dans le plus ignoble et ardent désespoir, je m'étais contenté de mon fiancé et sa visite. Dès que nous étions à l'écart, faisant supposément la lecture l'un à l'autre, je lui avais sauté au cou. Pas de façon péjorative, quoi qu'en y repensant, des maux de cœurs s'emparèrent de moi. J'avais été sauvage, une véritable tigresse. Je n'avais même pas pris la peine de verrouiller la porte ou de lui demander son avis. Je le poussais sur ma couette pour l'entrainer dans un jeux brusque et bestial. Rien de tendre ni de doucereux. Nos baisers étaient de morsures, nos caresses étaient des coups de griffes. Je ne réalisais qu'après le combat ce qui c'était passé et je le regrettais dès la seconde où j'eus retrouvé mes esprits. « Ne te sens pas obligée de revenir surtout. » M'avait-il lancé dans un sifflement désagréable. Alors que ses images repoussantes virevoltaient dans mon esprits, je tournais ma tête vers lui. Il n'en avait rien à foutre. Notre mariage finirait probablement par un divorce ou l'assassinat de l'un de nous. Il m'écœurait autant que je le repoussait. Ma vie ou ma mort ne faisaient pas de différence à son existence. Pourtant, j'avais cru le contraire durant une fraction de secondes. Sous les traits de tant de haine, j'avais été assez idiote pour croire qu'il tenait peut-être un peu à moi. Que je n'étais pas réellement la garce qui se défoule sur tout le monde et dont tous souhaitent la mort. Après notre querelle charnelle, il y avait eut ce petit instant étrange. Un moment où je ne regrettais pas, où j'étais tout simplement bien. Comme un soulagement voir une euphorie du moment. Tous les deux haletants, ma tête sur son torse. J'avais levé mes yeux vers les siens et je lui avais souris. Nous avions échangé un dernier baiser avant que, subitement, je ne le repousse pour me lever en furie. Étais-je folle ? Probablement. Mes réactions semblaient irraisonnées, mais je me les expliquaient très bien. Mon cœur c'était mis à battre trop vite et j'avais eut peur. Je ne voulais plus que cela se reproduise. Je refusais que Ceadda ait ce pouvoir de faire battre les tambours dans ma poitrine. S'il avait cette permission, il pourrait très bien tout casser à l'intérieur de moi. J'avais donc construit des barrières de haine en le traitant de tout les noms. Les clous s'enfonçaient dans le moment qui devenaient venimeux. Ainsi, j'avais eut raison. Il ne tenait pas à moi et c'était mon stupide système cardiaque qui avait voulu croire le contraire. Mes yeux aux lueurs de fonds de lacs glacés le regardaient avec le désespoir d'une enfant perdue. Son dos était la seule image que j'avais et ses pas qui l'éloignait lentement de moi. Ma respiration était rapide, j'avais l'impression d'être à bout de souffle et d'énergie. Mes lèvres tremblaient alors qu'un sanglot de rage me secouait. Pourtant, il n'y avait pas de larmes coulant sur mes joues. J'étais trop forte pour pleurer. Je ne déverserait certainement pas ma peine devant lui, j'étais beaucoup trop fière. Pourtant, cet orgueil ne se fit pas sentir dans ma voix alors que je prenais la parole pour une dernière fois, peut-être pour la dernière fois de mon existence.

« Quand je dis quelque chose, je le fais. Pas comme le lâche que tu est et qui ne s'est jamais pointé à l'allée de embrumes... »

Un sanglot c'était mêlé à ma voix durant les derniers mots de ma phrase. Je m'étais retournée sans attendre quoi que ce soit en retour. J'avançais de nouveau vers l'orée de la forêt interdite alors que tout mon corps tremblait de froid et qu'une larme coula sur ma joue. Rageusement, je l'essuyais, mais une autre venait lui faire concurrence. Merde, mon maquillage allait être défait. Je mourrais hideuse, dévorée et gelée. Ainsi soit-il. Les loups n'avaient pas hurlé depuis un moment. Le silence n'était jamais bon signe.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyMer 25 Jan - 11:38

J'avançais encore, d'une marche moins déterminée que d'accoutumée : force était de constater que je ralentissais la cadence pour elle, quand mes sens aux aguets filtraient le moindre bruit, le moindre hurlement, voire même la moindre brise suspecte, afin de m'assurer de la sûreté des lieux. Un comble tout de même, que de se soucier de la santé d'une personne qui vous hait, et que vous ne portez pas plus dans votre coeur de glace. J'imagine que c'était pour cette stupide qualité que le Choixpeau avait décidé de m'envoyer à Gryffondor... avant que cet ignoble blason mauve ne prenne la relève, et ne me marque comme un indésirable à l'instar de ces pauvres moldus qui, fut un temps, portaient une étoile jaune comme un triste brassard. Oh je n'avais pas peur de comparer cette nouvelle société sorcière, intolérante et vicieuse, à cette période de trouble moldue qui entraîna bien des morts, suite à une épuration voulue par un seul fou. Et à l'instar de ce dernier, notre Ministre était juste un grand taré... Je me demandais d'ailleurs pourquoi les Parkinson s'obstinaient à vouloir de moi pour gendre : il devait sans doute y avoir de jeune homme bien plus parfait, riche, au sang qui ne soit pas souillé et à l'éclat soit-disant pur, ainsi que... normal. Je soupirais d'agacement sur cette pensée, quand ma mâchoire crispée témoigna d'une colère froide que Merveille avait soulevée en moi. Cette relation nous pourrissait l'existence et nous rongeait les entrailles tel un poison sans remède ; j'avais beau en chercher l'antidote, je n'avais pas encore trouvé le miracle qui nous extirperait de ce cauchemar. Je n'ignorais pas, de surcroit, que cette Merveille me 'trompait' avec panache. Quoique le mot demeurait exagéré puisque nous n'avions jamais convenu d'une quelconque fidélité : nous avions juste accepté en maugréant une relation sacrée qui se finirait par deux signatures sur le papier. Ni plus, ni moins. Mais au moins, la jeune fille avait la décence de le faire en toute discrétion. Quoique... Cela, en vérité, ne me touchait pas d'avantage ; je ne demandais pas l'exclusivité de son corps à défaut du coeur, pas plus qu'elle ne le faisait pour ma personne. Nous entretenions donc une relation forcée mais inexistante, et comble de l'ironie cette idylle abstraite et faussée nous torturait avec panache : preuve en était qu'à défaut de nous faire l'amour comme tout véritable couple, nous nous faisions la guerre comme tout ennemi se respectant. « Quand je dis quelque chose, je le fais. Pas comme le lâche que tu est et qui ne s'est jamais pointé à l'allée de embrumes... » Je me stoppais alors, inerte mais le sang bouillonnant de rage sous l'écho furibond et larmoyant de Merveille. Je ne me retournai pas, cependant, devinant que la demoiselle avait déjà tourné les talons dans un excès de rage voire de chagrin, à l'entente de ces larmes humides tremblotant dans sa voix sourde. Je ne lui avais jamais mentionné pourquoi je n'étais jamais arrivé à notre fameux rendez-vous, ce jour-là. L'omission plutôt que la vérité ; car cela aurait été humiliant pour moi, né-moldu que j'étais, de lui faire une description véritable de ma mésaventure de l'allée des embrumes.

***

FLASHBACK

Ce rendez-vous improbable m'avait surpris, et je n'avais d'ailleurs pas dissimulé mon étonnement lorsque Merveille m'avait glissé par la pointe délicate de sa plume un lieu et une heure pour des retrouvailles, dans une missive au parfum de lys apporté par son hibou. Arquant les sourcils avant de les froncer dans un instant de mépris, j'en avais vite conclu que ce rendez-vous avait du être organisé par ses parents : en toute probabilité, elle avait autant envie de me voir que de se pendre. Un soupir las échappé de mes lèvres carmins vint témoigner du même sentiment ; pour autant je me levai de mon bureau et me dirigeais vers mon immense penderie pour mieux attraper un costume sombre. Certes je ne la portais pas dans mon coeur, mais mon côté gentleman me scandait de ne pas louper ce rendez-vous : dès l'instant que la demoiselle émettait un souhait, j'avais au moins la décence et le respect d'y répondre. Même pour Merveille. Même si l'idée d'affronter le froid et la neige pour un repas en tête-à-tête qui se gonflerait de répliques acerbes et de regards assassins me retournait l'estomac. J'avais donc emprunté le portoloin de notre château islandais pour mieux me retrouver à Londres, sous un nuage épars de flocons cristallisés.

Ici et là, les sorciers pelotonnés dans d'épais manteaux, marchaient à pas rapides tout en crachant une toux grasse. Mon premier réflexe fut de pointer mes yeux fauves sur l'étal d'un fleuriste et de m'y diriger d'un pas altier afin de lui acheter un bouquet de dahlia noirs – je me plaisais à penser que la ténébreuse demoiselle aimerait sans doute l'obscurité de ces fleurs, dont le langage symbolique n'était autre qu'un signe de reconnaissance. Je n'avais jamais offert de présent à la malheureuse fiancée ; mais dans un instant de folie (ou de naïveté ? ) je m'étais suggéré que, peut-être, l'idée d'un rendez-vous était la sienne. Aussi je fis l'effort d'être un tant soit peu attentionné. Au vu de nos caractères respectifs faisant des étincelles, je ne doutais pas que cela n'irait jamais plus loin. Traversant les allées encombrées du Chemin de Traverse, je me dirigeai vers les sinueuses ruelles qui s'infiltraient vers l'Allée des Embrumes, telles un tissu veineux et malade. A peine eus-je posé les pieds dans ce chemin dallé que je m'aperçus, bien malgré moi, que je n'étais pas seul. Deux ombres furtives apparurent devant moi, dessinant deux hommes rachitiques à la barbe sale, au manteau rapiécé et aux mitaines rongées par les mites. « Hey petit, tu vas où comme ça ? » Fronçant les sourcils avec panache, érigeant ma furie sauvage comme une arme incisive, je continuais mon chemin jusqu'à ce que l'un d'entre eux n'attrape brusquement mon bras. « J'te connais ! J'te connais ! T'es le môme de la Gazette... Holmes, le mioche de Holmes ! Ouais c'est ça ! » L'homme ricana nerveusement, et recueillit en échange mon regard fielleux et mordant. Son compagnon fronça les sourcils sous les dires du vieux fou, et me tira à lui dans une brusquerie qui me fit perdre l'équilibre. « La société Holmes ? ...Combien qu'tu coûtes mon mignon ? » Et mon regard incendiaire, de fouiller ses orbes ternes et hideuses, dans un élan sauvage et carnassier. La lueur anormale de mes rétines arrachèrent un frisson à l'homme répugnant qui me lâcha aussitôt, comme si sa main avait léché une flamme furibonde. « Tes yeux là. C'est quoi comme magie ? ...Si j't'arrache les yeux, je les vends combien ? » « Si je te déchausse les dents, je t'en fais bouffer combien ? » Ma voix suave et basse se teintait d'une aura violente et carnassière, qui n'amusa guère mon interlocuteur mais qui plut à son compagnon. Ce dernier pouffa vaillamment sous mon insolence sans même remarquer que ma main libre s'était déjà aventurée dans la poche de mon pantalon pour en extirper ma baguette. Je n'ignorais pas que je n'étais pas en droit d'utiliser la magie, pour autant cette force rebelle et instable en moi, me bouffait les entrailles et me scandait de foncer dans le tas. « De toutes façons, les sang-de-bourbe, 'y passent pas ! » aboya le vieux fou avec panache, quand soudain une main forte mais chaleureuse vint s'abattre sur mon épaule. « Quelle délicieuse journée, n'est-ce pas messieurs ? » Je me retournai alors, surpris, constatant que cette voix altière et chaleureuse n'était autre que celle d'un ami de la famille. Un sorcier taillé comme une armoire, les épaules larges et la mâchoire bien dessinée... Une carrure qui fit peur aux deux hommes rachitiques, qui dans un grognement, tournèrent les talons pour mieux nous laisser tranquilles. « Ceadda, range ça. Ca va t'attirer des problèmes. » souffla-t-il d'une voix paternelle avant de m'extirper de cette ruelle pour mieux me faire regagner le Chemin de Traverse. Et tandis que je rangeais de nouveau ma baguette, l'homme amical claqua sa langue contre le palais avant de secouer sa tête blonde. « L'allée des Embrumes, tu es fou ? Tout le monde sait que c'est un véritable coupe-gorge pour les nés moldus... » « Hmm. Oui, tout le monde. » Et dans un dernier élan de rage et de frustration, je jetai au passage le bouquet dans une poubelle au détour d'une rue plus lumineuse et fréquentée. Est-ce que Merveille m'avait attiré dans cette morbide allée en toute connaissance de cause ? Un guet-appens, une horrible farce... ? Connaissant son dégoût pour ma personne, cela ne m'aurait guère étonné. « Allez viens, je te paie un verre pour te réchauffer. » fit-il d'une voix grave et chaleureuse avant de passer les portes d'un pub.

***

Plutôt humiliant donc, comme triste vérité : ne pas pouvoir passer son chemin à cause de son statut du sang... Et peut-être même s'était-elle attendue à ce que je sois assez stupide pour lui faire confiance, pour ne pas penser que, peut-être, elle me jouerait une farce. Et je l'avais été. Stupide. Pour autant je restais là, dos tourné à la forêt, inerte et le souffle court tandis que je restais aux aguets. Je la haïssais farouchement tandis que ces souvenirs récents frappaient à la porte de mon esprit, et pourtant je ne pouvais me résigner à la laisser entrer seule dans cette forêt dangereuse, alors que le silence se faisait morbide, planant sur sa tête comme une funeste litanie. D'un soupir las et agacé, je me fis soudain spontané et me retournai, m'élançant à la poursuite de Merveille sans même savoir pourquoi. « Si elle n'est pas encore morte quand j'arrive, c'est moi qui la tue. » maugréais-je d'une voix carnassière, tandis que je m'avançais à grands pas vers la forêt.

J'avais abandonné toute idée de préserver au plus haut point mon secret : avec un peu de chance, je la trouverais rapidement et la tirerais avec panache hors du ventre boisé. Sans doute me prendrait-elle pour un lâche ou un peureux, qu'importait : je ne voulais décemment pas qu'elle comprenne à quel point l'homme à qui elle était promise n'était pas tout à fait normal. Néanmoins, si elle m'avait poussé dans les rues coupe-gorge de Londres, sans doute serait-elle capable de me vendre. Tant pis, j'y allais au culot... M'avançant dans les bois sombres, je continuais mon chemin tout en toisant les alentours : malheureusement je ne vis aucune trace de Merveille. J'aurais bien scandé son nom, mais je doutais très honnêtement qu'elle ne me réponde. Accélérant le pas, je vis soudain une ombre tassée et furtive passer devant moi en courant ; mon regard incisif et mon intuition animale avaient aussitôt compris que des loups commençaient à s'attrouper autour de moi. Et si j'appréciais la compagnie de ces nobles créatures plus que de raison, je n'ignorais pas qu'expliquer à Merveille pourquoi ces bêtes indomptables me suivaient tels des chiens domestiqués serait laborieux. « C'est pas vrai... » sifflais-je dans un murmure las avant de presser d'avantage le pas.

Et enfin, je la trouvais. Si la demoiselle ne s'était pas écroulée au sol sous des tremblements peinés, je lui aurais très probablement sifflé une réplique acerbe pour la forcer à dégager d'ici. Je l'aurais traitée d'idiote, de suicidaire, de folle... puis je l'aurais sommée de sortir d'ici. Pour autant j'avais beau être un rustre avec la Serpentarde, j'avais toutefois un respect certain pour la gente féminine. « Qu'est-ce que tu fuis ? » Et ma voix habituellement polaire et railleuse, demeurait suave, sensuelle et chaude. Je ne m'adressais pas à cette fiancée tant haïe, mais à une demoiselle en proie à une agonie muette. « C'est ton Poufsouffle, c'est ça ? » Je n'avais pas résisté à l'envie de lui glisser un pic échauffé cependant ; ma question était surtout là pour lui faire comprendre que j'avais vu leur petit manège, que je n'ignorais pas la relation qui les liait, que malgré la passable discrétion de Merveille, leurs gestes suintant la luxure ; sous les tables ou au détour d'un couloir, ne m'avaient jamais échappés. Pas à mon regard de loup, non. Et intérieurement, j'attendais patiemment le moment où leur relation éclaterait au grand jour. Car ainsi je pourrais écrire à mon père, pour mieux lui offrir sur un plateau ma pseudo humiliation subie devant Poudlard entier : face à ce constat, il ne pourrait que rompre les fiançailles. Et je jubilerais face à mon triomphe.
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Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - Vide
MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyMer 25 Jan - 22:13

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Je m'étais engoufrée dans la forêt sans savoir où j'allais. Je n'en ressortirait probablement pas. Si je n'étais pas dévorée par une quelconque bête, je finirais perdue et morte de froid. Mes yeux étaient embrouillés par les larmes, je ne voyais plus où j'allais. Je n'étais même pas encore consciente de ce qui vennait de se passer par un geste aussi simple qu'un baiser. Le début de la fin. J'avais craqué et je maintenant consciente de la cruelle réalité.Je n'étais personne et je n'avais rien. Des parents tyrans ne donnant pas une once d'affection. Une jumelle que je détestais plus que tous les êtres sur cette terre. Aucuns amis réels et sincère. Enfin, peut-être un, mais c'était vite dit. Lorsqu'on se parlait, ça pouvait aller, pourtant il n'était pas la pour moi alors que je pétais les plombs. Je ne voulais pas qu'il soit là non plus. Pas lui ni qui que ce soit. Enfin. La seule personne avec qui j'avais crut avoir partagé quelque chose de spécial m'avais amèrement déçu, maintenant me répugnait et vennait de me souhaiter la mort. En ce moment précis, je lui en voulait. À lui, Ceadda et à toute la terre. Le né-moldu m'avait fait mal, il m'avait humiliée même si c'était moi qui s'est foutue dans cette histoire. Assez enfoncée dans les bois, de la neige plein les pieds, je laissais toute ma peine tomber avec moi sur le sol. Les larmes coulaient en rivières et je ne les arrêtaient plus. Des sanglots secouaient ma poitrine sans que je n'en ai honte. Je n'aurais jamais pleuré en publique, j'avais beaucoup trop d'orgeuil. Même seule, c'était la première fois que je fondais en larme de la sorte. J'accordais si peu d'importance aux gens et aux choses que ma personne était la seule chose qui vallait mon inquiétude. Les choses avaient changées sans que je ne m'en rende compte. Je me trouvais idiote et dégoutante. La pire dans cette histoire et celle qui avait fait la plus grosse connerie, c'était moi. Le douloureux souvenir de l'allée des embrumes tourbillona dans ma tête pour pousser le couteau un peu plus profondément dans la plaie.

Flash back

Je m'étais préparé toute la matinée, une drole de sensation dans ma poitrine et mon ventre. J'avais sincèrement passé deux heures à choisir une robe, des collants, des chaussures et des bijoux. Une heure pour coiffer, décoiffer et recoiffer mes cheveux en plus de couvrir mon visage de beaucoup trop de maquillage, pour le refaire en plus naturel après. Il n'y avait même pas une fraction de secondes où je me trouvais particulièrement idiote de me mettre dans un tel état. Je sentais l'excitation à l'idée de cette rencontre. Je n'étais pas normale, mais je n'en avais pas la moindre idée. 9 heure était l'heure prévue pas ma missive. Il avait accepté et je m'étais emballée par l'idée. Je n'étais donc pas si idiote. Il avait envie de me voir aussi. Pas une seconde seulement je n'ai pensée qu'il y était peut-être obligé. Je flottais sur un petit nuage, je me sentais tout à fait différente et je me sentais franchement bien. Peut-être que pour une fois, ce serait différent. Peut-être que mes parents me connaissaient si bien qu'ils avaient fait le choix parfait pour moi en me fiançant à Ceadda. Pour la première fois de ma vie, je m'étais donné le droit de croire à quelque chose d'abstrait et d'incertain. Je m'étais permis de faire confiance à la vie et à ce jeune homme de sang moldu. J'étais arrivée tôt au restaurant dans lequel nous devions nous retrouver. J'étais toujours à l'avance, je détestais les gens en retard. J'avais pris place à la table alors que la serveuse vennait me voir avec les menus. « Prête à commander ? » J'avais un sourire inabituel aux lèvres, ce qui me donnait l'air particulièrement gentille étant donnée ma politesse naturelle. « Pas toute suite, merci, j'attend quelqu'un. » Je patientais, étrangement heureuse, mon regard se perdant dehors au travers de la fenêtre. Je ne savais même pas pourquoi je lui avais donné rendez-vous ici exactement. Nous aurions pu trouver un endroit plus chaleureux, mais il aurait été bondé de gens. Autour de moi, il n'y avait que trois personnes qui grignottaient en solitaire. Je voyais cet endroit comme étant parfait, si seulement j'avais su. Le sang avait très peu d'importance pour moi et il n'en avait jamais eut. Ainsi je n'avais même pas fait attention à ce qui se passait dans l'actualité à ce sujet avec les nés-moldus. Je ne savais pas que l'allée était dangereuse pour eux. De toutes façons, comment les autres sorciers auraient-ils pu savoir que Ceadda n'était pas un sang pur ? La serveuse était revenue alors qu'il était 9h15. Il était en retard. Étonnement, j'avais attendu. Malgré ce qu je laisserais croire aux autres par la suite, j'avais encore espoir. J'étais de moins en moins souriante alors que les minutes s'écoulaient et pesaient sur mon coeur. Ce n'est qu'une heure plus tard, l'endroit vide, que la serveuse était venue s'asseoire avec moi. Elle me regardait avec un air désolée. « Écoute, je ne crois pas que la personne que tu attend viendra. Cela fait trois heures que tu est assise et que tu attend toute seule. » Un mélange acide et sanglant remontait dans ma bouche alors que la colère grondait dans tous mes membres et que je posais mon regard sur la vieille femme. J'ouvrais enfin mes yeux. Il l'avait fait exprès. Il avait répondu positivement rien que pour me faire attendre et m'humilier. Je me sentait véritablement idiote, dégoutée par ma stupidité, trahie et riddicule. Jamais je n'avais ressentis quelque chose de la sorte auparavant. Sans un mot, le regard fixe, je m'étais levée en remassant mon sac. Je m'étais dirigée vers la porte, j'avais traversée la rue et j'étais entrée dans ce pub minable. J'avais commandé un verre malgré l'heure qu'il était. Je le bus d'une traite avant d'en commander un autre. Un peu plus tard, accompagnée de Severus, je me jetais dans le vide. Faisant le saut de l'ange du haut d'un immeuble.

Fin du flashback

Je revenais à la réalité et je pleurais toujours, probablement plus. J'étais également glacée. J'entend les loups qui hurlaient. J'allais mourir, seule, ici, dans peu de temps. Je n'avais même pas remarqué la présence de Ceadda qui m'avait suivit jusqu'ici. Il était probablement le dernier que j'avais envie de voir. Sa voix résonna dans la forêt et dans ma détresse en écho. « Qu'est-ce que tu fuis ? » Ses mots la frapèrent avec rudesse. Je ne répondis rien, simplement parce je ne le savais pas. J'avais tenté de fuir la peine, l'amour, l'espoir et toutes ses conneries. Pourtant, elles m'avaient rattrapée au pas de course. « C'est ton Poufsouffle, c'est ça ? » Oh non. Pas lui. Je ne voulais plus y penser. Il n'était absolument rien pour moi. Un jeux qui avait trop duré et qui avait mal virée. Je restais silencieuse un moment, fixant le sol blanc. Rien ne sortaient de mes lèvres. Étais-je à ce point désepérée ? Me confier à l'homme que je détestais le plus au monde et qui m'avais mise dans un état que je n'avais pas encore accepté.

« Il n'y a rien entre lui et moi, il n'y aura jamais rien. »

Ma voix était plus forte maintenant que les larmes s'étaient échapées de moi. On sentait la conviction dans mes paroles. J'avais cessé de jouer avec Severus. Comme une gamine délaissant ses poupées, j'étais devenue trop grande pour ce genre de jeux. Il jouait maintenant en solitaire et tentait de me provoqué. S'avait marché, mais ce serait la première et dernière fois. Des larmes coulaient encore sur mes joues alors que ma voix perdait de sa puissance et son assurance pour prononcer une autre phrase.

« Exactement comme toi et moi. »

Son regard se levait droit devant moi et mon coeur s'arrêtait. Une immense bête se tennait juste devant nous et nous fixait. J'étais dans un état si avancé du pathétisme que je ne réagissais pas. Je ne reculais pas, je ne regardais pas Ceadda. Mes mains se plongeaient dans la neige et mon coeur battait ce qu'il croyait être ses derniers coups. Nous allions mourir tous les deux, c'était certain. Deux autres bêtes auc yeux jaunes vennaient rejoindre le premier. J'étais paralysée par la peur, le froid et la détresse.
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Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - Vide
MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyMer 25 Jan - 23:15

Je toisais la jeune fille à terre, non sans un éclat à la fois agacé et compatissant dans mon regard. Diable comme je me détestais lorsque je venais à éprouver un élan de sympathie envers sa personne : pourquoi donc me perdre dans ces inepties alors que je ne recueillais de la part de Merveille que des mots fielleux, des regards suffisants, des indifférences non feintes, et enfin des humiliations quotidiennes lorsqu'elle se pavanait soit disant discrètement auprès de ses amants. De son Poufsouffle, en particulier. Je n'étais pas jaloux, je me sentais seulement attaqué dans mon égo et ma dignité lorsque je voyais le regard de Merveille s'illuminer de désir et de concupiscence pour ce jeune homme, quand moi n'en recevais que du mépris. Cependant et entre nous, j'aurais bien trouvé étrange qu'elle ne me toise de la même manière que son amant chevronné... Certes j'avais déjà goûté la clameur délicieuse de ses prunelles attendries ce jour où nous nous étions laissés aller l'un à l'autre, mais la situation avait été si étrange que rien ne m'avait semblé réel. Nous avions fait l'amour comme nous nous faisions la guerre ; en labourant nos chairs par la force de nos ongles acérés, et en muant nos baisers divins en des morsures virulentes. Je n'avais pas pu céder face à ses charmes enivrants : en dehors du fait que je la trouvais vulgaire tant elle était passée maîtresse des insultes envers ma personne, je ne pouvais nier qu'elle possédait une beauté sombre et troublante. Un charme qui se retrouvait pourtant enlaidi par ma haine à son encontre : persuadé qu'elle ne portait pas dans son coeur, je le lui rendais bien. Et ce ne fut que ce jour où elle se jeta sur moi, furieusement sensuelle et diablement féline, que je pus découvrir toute sa beauté sauvage et délectable. Oh bien sûr, je n'ignorais pas que ce n'était pas de moi, qu'elle était affamée ; la sombre Merveille s'était ruée à mon cou par un trop plein de frustration, sans doute. Je n'étais pas le fruit de ses fantasmes, de ses désirs, ni de ses envies. J'étais seulement celui qui avait été là au bon moment, au bon endroit. Mais qu'importait, car légèrement éméché je m'étais laissé porter par l'idée de passer du bon temps, moi qui pourtant détestait les aventures sans lendemain. Je me souvenais alors de ce regard langoureux qu'elle m'avait soumis après nos ébats violents, et une agréable surprise avait voilé mon visage altier lorsqu'elle avait déposé sur mes lèvres, un baiser attendri que je lui avais rendu... Jusqu'à ce que l'indécise ne me repousse d'un geste sec et ne se lève avec brusquerie : d'un soupir, j'avais reposé ma tête brune sur l'oreiller avant de me demander pourquoi j'avais espéré attendre un peu de douceur de la part de cette tigresse insatiable et froide. Ainsi m'étais-je levé à mon tour, avais revêtu promptement mes vêtements griffés, et étais sorti sans un mot ni même me retourner. Depuis lors, notre relation n'avait fait que s'envenimer étrangement.

J'observais donc cette fine silhouette se secouer de tremblements, et persuadé qu'elle ne supporterait pas mon aide, je me contentais de m'approcher d'une démarche altière mais qui n'était en rien méprisante. La voix humide de Merveille s'éleva alors, dans un élan chagriné que je percevais comme étant de la mauvaise foi. « Il n'y a rien entre lui et moi, il n'y aura jamais rien. » J'étouffais un bref rire qui témoignait de mon incapacité à la croire, tandis que mon regard fauve se leva brièvement vers le ciel dissimulé derrière de sombres et hauts branchages. « Bien sûr. Lorsqu'il pose sa main sur ta cuisse et que tu ronronnes de plaisir, c'est juste une façon comme une autre de se dire bonjour. » J'eus un rictus sombre et carnassier tandis que j'exhibais la mauvaise foi de ma fiancée à travers mes propos. Qu'elle ne se sente pas bien, je pouvais le comprendre. Mais de là à ce qu'elle me prenne pour un idiot, il y avait des limites à ne pas franchir. Craignant cependant de passer pour un jeune homme jaloux – ce qui aurait largement entaché mon ego et lui aurait fait croire qu'elle aurait gagné – je surenchéris alors d'une voix suave, ma langue claquant contre mon palais tandis que je haussais les épaules dans une moue puérile et indifférente. « Mais fais ce que tu veux je m'en fiche. Tant que tu le sautes pas dans mon lit. » Il y avait de ce fait bien peu de chances, puisqu'en Grindelmonk que j'étais à présent, mon 'dortoir' ressemblait plutôt à un entrepôt où l'on jetait les nés-moldus pour une nuit. Derrière ces répliques acerbes quoique revivifiantes pour mon égo, je commençais à oublier qu'à terre se trouvait plus une jeune fille abattue que ma fiancée avec qui je réglais mes comptes. Ainsi je me décidais à ravaler mon venin, et m'approchais de Merveille non sans éteindre dans mon regard toute lueur froide ou mauvaise. Seul subsistait cet éclat animal et pas tout à fait humain, dont je ne pouvais me défaire. Courbant légèrement le dos pour mieux lui tendre la main, j'offrais la possibilité à Merveille de se relever... si toutefois elle acceptait mon aide, ce qui, j'en étais persuadé, était loin d'être gagné. « Exactement comme toi et moi. » « Hmm. Et on se débrouille plutôt bien. » J'eus à peine le temps de terminer ma phrase, voilée d'un timbre suave et chaud, que déjà je percevais derrière moi quelques souffles animal et furtifs. Me redressant lentement, je sentais mon palpitant de glace se figer d'appréhension : non pas que j'étais apeuré par ces nobles loups au contraire, puisque je les accueillais comme des frères, mais parce que ce que j'avais toujours le plus redouté était arrivé. Un instant, je me mis à réfléchir promptement, analysant la situation tout en trouvant une issue respectable qui ne me forcerait pas à me dévoiler à Merveille. Mais trop tard cependant, car la plus massive des bêtes s'élança soudain vers la Serpentarde, ses crocs acérés hors de sa gueule rugissante, bientôt suivie par deux autres loups hurlant avec panache. Les créatures me contournèrent dans un frôlement que je percevais comme respectueux, mais dardèrent Merveille comme une proie délicieuse qui bientôt serait leur mets principal. La spontanéité se fit alors rageuse en mon sang furibond, et je n'eus guère le choix que de mettre un terme à ce qui allait se transformer en boucherie. « Stop ! » Ma voix, cinglante et autoritaire, vint taire les jappements affamés des loups qui s'étaient alors figés, toisant Merveille dans un grognement sourd et mauvais. Celui qui s'apparentait comme le chef s'était même permis de plaquer la pauvre jeune fille au sol, trop affamé pour ne plus se retenir. « Ca suffit. » murmurais-je dans un sifflement s'apparentant à un ordre adouci, laissant planer les gémissements plaintifs des créatures s'éloignant alors de la jolie brune. La plus massive d'entre elles s'avança vers moi avant de s'asseoir à mes pieds, et je ne pus m'empêcher de frissonner d'appréhension comme je détournais le regard de Merveille encore sous le choc. Mon souffle se faisait court, mon palpitant se glaçait, mon teint déjà si blême devenait plus blafard encore : elle allait comprendre que quelque chose clochait chez moi. Quelque chose qu'elle pourrait vendre si aisément. Aussi, pour ne pas prolonger la désagréable situation, je crus bon de me faire autoritaire : « Ecoute. Soit tu retournes au château dans les bras de ton don juan, soit tu me suis. Mais tu ne restes pas là. » La demoiselle resta figée, mise en joue par les grognements de mes comparses loups que je ne pouvais faire dégager d'un simple mot. Ils demeuraient des bêtes sauvages, et non pas de vulgaires chiens. Voyant que la brune ténébreuse ne bougeait pas, je me laissais aller à mes peurs internes – celles qu'elle ne me voit comme un monstre et ne dévoile mes secrets – et me fis plus agressif encore : « T'es sourde ou juste bornée ? » murmurais-je en fronçant les sourcils avant de lui tendre la main.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyJeu 26 Jan - 0:47

Il fallait que je sois dans une peine terrible et dans une transe sans équivoque pour ne pas répondre froidement et brillamment à ses attaques. Comme une pauvre bestiole sur le sol, je me lassais faire. Je le lassais parler. Il avait repris la parole après que je lui ai dit qu'il n'y avait rien entre moi et Severus. « Bien sûr. Lorsqu'il pose sa main sur ta cuisse et que tu ronronnes de plaisir, c'est juste une façon comme une autre de se dire bonjour. » Il ne comprenait pas et ne comprendrait sans doutes jamais ce qui c'était passé. Je l'avais fait pâtir pendant des mois rien que pour m'amuser. J'étais la seule femme qu'il ne pouvait avoir et il ne m'aurait jamais. C'était lui qui posait ses pattes sur moi. Je faisais mine d'être intéressée, puis je l'envoyais promener. Je ne ronronnais pas, comme il le disait. S'il ne me voyait pas enlever sa main sèchement, c'était probablement parce qu'il détournait son regard de lynx avant. J'allais lui demander s'il était jaloux, mais il me devança. « Mais fais ce que tu veux je m'en fiche. Tant que tu le sautes pas dans mon lit. » Je ne répondis pas non plus, je ne voulais plus entendre parler de cet être infâme. Il était mort pour moi, c'était ainsi et pas autrement. Aussi morte que j'allais l'être. Je m'étais contenté d'ajouter que c'était semblable à notre relation. Il n'y avait aucuns sentiments, ni affection, ni attachement et il n'en aurait jamais. Il y avait faillit en avoir, mais il avait tout gâche et me tordant le peu de cœur que j'avais. « Hmm. Et on se débrouille plutôt bien. » Sa main était tendue dans mon champ de vision, mais quelque chose d'autre avait attiré mon attention. J'étais pétrifiée. C'était toujours la façon dont je réagissais face au danger. Je restais figée et impuissante. Je n'étais pas de ses filles qui hurlaient au meurtre à la simple vue d'une araignée. Je n'émettais pas le moindre son face aux bêtes qui me regardaient avec plus désir encore que tout homme ne pouvait en être capable. J'avais la peur au ventre et avec raison. Une immense bête se jeta sur moi, me plaquant contre le sol. Je ne bougeais pas, je ne me défendais pas. Je fermais férocement les yeux en attendant qu'il en ait finit avec ma carcasse. Le sang battait partout contre ma peau translucide. Des larmes silencieuses coulaient sur mes joues en signe de drapeau blanc. J'abandonnais la vie. Je ne voulais plus me battre, s'en était fini. Alors que je croyais mes jours terminés, la voix de Ceadda me paru rassurante. «Stop ! » Je ne comprenait pas ce qui se passait et je ne cherchais pas à comprendre. Mes yeux restaient clos, mais tout mes autres sens étaient en éveil. Les jappements n'étaient plus. Il ne planait que des grognements dans la forêt. Je sentais pourtant encore le souffle de la gigantesque bête contre mon visage. « Ça suffit.» L'entendis-je de nouveau murmurer. Je ne comprenais pas ce qui ce passait. Et si tout ça n'était que des hallucinations dues au froid ? J'ouvris mes yeux pour voir que la bête ne me dominait plus. Pourtant elles étaient bien la, devant-moi. Je ne pouvais pas détourner mon regard d'elles. J'étais comme une gamine qui avait peur des monstres sous son lit. Par contre, mes monstres étaient bien réels et n'étaient plus qu'à quelques centimètres de moi. « Écoute. Soit tu retournes au château dans les bras de ton don juan, soit tu me suis. Mais tu ne restes pas là. » Je ne voulais pas bouger. Je voulais simplement que ses bêtes partent avant de rentrer au château. Je ne pourrais pas supporter de marcher dos à elle sans mourir de peur. Marcher ne me serais peut-être même pas possible tellement mes jambes étaient gelées et mon cerveau embrouillés. Je ne me posais pas la moindre questions sur comme le né-moldu avait fait pour éloigner les animaux de moi. Sa voix ce fit agressive alors que je posais mon regard affolé sur lui. « T'es sourde ou juste bornée ? » Il me tendit sa main que je fixais. J'avais encore plus peur de bouger que de rester sur le sol et mourir. Mourir était simple, facile, surtout pour une froussarde comme moi. Doucement, je prenais sa main pour m'aider à me relever. Ce ne fut pas évident. J'étais chancelante et je tremblais comme une feuille. Je ne pu faire autrement que d'aller chercher refuge au fond de ses bras chauds. Je me sentais en sécurité alors que mon nez glacé se calait dans son cou et que l'une de mes mains agrippait son t-shirt. Sans lui, je ne serais plus qu'un morceau de chair humaine à cet instant. J'avais été stupide, affreusement idiote et je le regrettais amèrement. Comme si ce n'était pas déjà une évidence, mes lèvres lui murmuraient des mots qu'il ne voulait probablement pas entendre.

« Ceadda, on va mourir... »

Je le savais, je le sentais. Par le froid polaire ou les bêtes, je n'allais pas survivre. La chaleur de son corps m'aidais un peu, mais pas suffisamment. Je tremblais contre lui et je pleurais dans son cou. Mes lèvres allèrent y déposer un baiser désespéré en cet instant ou elle semblait voir sa triste vie défiler devant ses yeux. Mon enfance restreinte, mon adolescence restreinte, mes amours restreints, ma vie restreinte. Les limites que j'avais franchises ce soir et pour lesquelles je serais mise au cachot si mes parents l'apprenaient. Oui, ils laisseraient mon corps se décomposer la, voilà ce qui me passais par la tête alors que j'embrassais le cou de mon fiancé dans un désespoir prenant. Si je m'en tirais ce soir, je ne serais jamais plus la même Merveille.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyJeu 26 Jan - 12:05

La pauvre demoiselle se remettait difficilement de sa peur qui la dominait encore, et je ne pouvais que la comprendre car se dressaient encore fièrement devant elle, quelques loups qui bientôt furent rejoints par quelques uns de leurs confrères. J'eus un soupir crispé envers les nobles créatures, me demandant si j'allais ainsi attirer toute la meute et si cette dernière n'entrevoyait pas trop la jeune Merveille comme un délicieux quatre-heures. Mes yeux fauves se posèrent sur la Serpentarde dont l'épiderme neigeux frémissait nettement sous le froid polaire. A mon tour, j'eus un frisson qui me parcourut l'échine ; ce qui eut pour étrange effet de faire japper quelques loups aux aguets. Ces derniers semblaient inquiets de ma condition et toisaient la demoiselle dans un grognement sourd : sans doute avaient-ils senti quel lien négatif et polaire nous unissait. Et certes, si je désirais mettre un terme à ces stupides fiançailles, je ne souhaitais pas la mort de Parkinson, quand bien même mes dires furibonds avaient démontré rageusement le contraire quelques minutes plus tôt. A la vue du corps inerte de Merveille, j'allais donc pour surenchérir ; la chasser d'ici probablement, pour qu'elle rejoigne le château et retombe dans les bras de celui que je percevais comme bien plus que son amant. Et en vérité, c'était bien dans mon intérêt qu'elle ne passe de délicieuses retrouvailles avec ce Poufsouffle : plus elle s'éloignait de moi pour tomber dans les bras d'un autre, plus j'avais de chances de prouver ma pseudo humiliation et rompre ainsi les promesses de mariage. Connaissant Merveille et sa facilité à me mépriser, je ne doutais pas que ce jour viendrait vite ; il me fallait seulement prendre mon mal en patience. Néanmoins, je ne pus rajouter un seul mot puisque la demoiselle tomba dans mes bras, à ma grande surprise. Etonné par ce geste impromptu, je restais sans voix, les bras pantelants le long de mon corps, alors que les siens avaient cerclé ma taille avec véhémence. Ses sanglots secouant son corps de poupée brune vinrent me rappeler que derrière cette fille que je voyais comme polaire et sans coeur, il subsistait finalement bien des larmes et des chagrins en réserve. Je restais lucide cependant, et demeurais persuadé qu'après cet épisode déconcertant, elle reprendrait figure hautaine et regards assassins. « Ceadda, on va mourir... » Ah, là demeurait la peur de la petite poupée, encerclée par des loups dont les crocs érigés de leurs gueules, la menaçaient à tout instant. Ses tremblements intempestifs diminuaient quelque peu, mais pas assez pour calmer la langueur de son palpitant aux abois. Troublé par son étrange attitude, je ne pensais pas même à lui lancer une réplique acerbe comme à mon accoutumée. En toute probabilité, j'essayais d'être réconfortant. « Mais non. » Je claquais ma langue contre mon palais avant de parler d'une voix suave mais un peu trop sèche. Cet élan soudain de tendresse éperdue, jouée sous le joug d'une peur légitime de mourir, ne pouvait pas l'emporter sur tout ce temps passé à nous haïr. Il subsistait encore en moi tant de rancoeur, que mon palpitant ne pouvait fondre si aisément sous la douceur farouche de son étreinte. Il y avait eu tant de mépris, tant d'insultes, tant de moqueries et d'agacement pour que cette barrière de glace ne s'effondre tel un château de cartes. Et au fond de moi, j'étais absolument persuadé que le lendemain, la routine piquante reprendrait son chemin habituel entre nous.

Contre toute attente, la jeune martyr déposa un baiser frêle au creux de mon cou, ce qui eut pour effet d'accentuer ce frisson hivernal. J'entrevoyais son geste comme son dernier testament, ou bien une attitude désespérée face à ce qu'elle pensait être une mort certaine. Mais surtout, c'était bien la première fois que je découvrais Merveille aussi douce et chaleureuse : certes, c'était provoqué par ses larmes chaudes et tremblantes, néanmoins cela avait au moins le mérite de me prouver qu'elle pouvait s'adresser à moi sans me siffler des insanités persistantes aux oreilles. Mes mains s'agrippèrent doucement à ses poignets, la sommant alors de se détacher de moi : je ne la repoussais pas, je demeurais simplement lucide et savais pertinemment que moins nous restions ici, plus vite elle se remettrait de l'aventure. « Ils ne te feront rien. » Et mes yeux fauves de toiser les environs, à la recherche du petit chemin sinueux menant vers la cabane de Griffus ; tant que j'étais dans le coin, autant en profiter pour faire ce qui m'était donné de faire... « Enfin, pas tant que je leur dirais de rester calmes. » J'eus un rictus amusé, fier de ma taquinerie improvisée envers la jeune fille. Mais aussitôt ma réplique lancée, je me détournai de Merveille et glissai mes mains sous ses cuisses pour mieux la soulever sur mon dos ; entre nous, je ne voyais pas trente-six autres solutions pour l'obliger à quitter les lieux.

Reprenant ma marche non sans conseiller à Merveille de bien s'agripper à mon col – la neige épaisse et vicieuse me faisant perdre de temps à autres l'équilibre – je toisais droit devant moi non sans remarquer que la meute nous suivait d'un pas leste. Certaines bêtes vinrent japper à mes côtés, me léchant la main et glapissant de satisfaction, tandis que je me dirigeais vers la cabane : j'espérais très honnêtement que la jeune fille soit assez sonnée pour ne pas comprendre ce qui se déroulait sous ses yeux. Après une bonne dizaine de minutes de marche, passée dans le plus grand silence (je ne savais strictement pas comment briser ce mutisme entre nous ; après tout nos échanges ne s'étaient jamais basés que sur des pics acérés voire des insultes mauvaises), j'entrevis enfin la fameuse cabane abandonnée. Un soupir soulagé s'échappa de mes lèvres blêmes, et ma première pensée fut de me réchauffer les mains une fois à l'intérieur. Poussant enfin la porte de bois grinçante sous les gémissements plaintifs d'une meute sereine, je passais le seuil de la cabane de fortune. Mon regard observateur toisa les environs un instant, détaillant des meubles vermoulus, une atmosphère sombre, quelques carcasses d'oiseaux, mais aussi et surtout : une cheminée. Comment mon ami avait-il pu venir ici en compagnie de la demoiselle de ses pensées pour passer du bon temps, je me le demandais... D'un soupir las et rêche, je refermais derrière nous afin de laisser les nobles bêtes à la porte, m'avançai vers le lit pour y déposer une Merveille tremblotante, puis sans un mot me dirigeai vers l'âtre de la cheminée. M'accroupissant auprès de cette dernière, j'y entreposais minutieusement les bûches sèches que quelqu'un avait pris le soin de ranger, avant de sortir de mon veston une mince boîte d'allumettes : en tant que né-moldu ne pouvant me servir de la magie autant que possible, il fallait bien improviser. Un craquement suivi d'une étincelle, et je jetai le bâton consumé sur le papier journal qui prit alors feu. « Je retrouve une stupide écharpe, et on y va. » Le ronronnement des flammes chaleureuses crépitait à mes oreilles tandis que je me relevai, avant de me tourner vers Merveille. « C'est bien la première fois que je te vois dans cet état. » soufflais-je non sans froncer les sourcils. Par pudeur, mais aussi par respect pour l'inimitié que nous entretenions depuis si longtemps, je ne lui demandais pas clairement ce qui avait pu autant la troubler, ce qui avait pu provoquer ces larmes salées à la naissance de ses yeux de satin. De toutes façons, je doutais fortement qu'elle ne me réponde. « Si t'as besoin d'aide pour tout arranger entre vous... » Je haussais les épaules avant de la toiser de mon regard pénétrant, car j'étais resté sur mon obstination à voir ses larmes comme des sanglots du coeur, un chagrin amoureux provoqué par une dispute... Et ce qu'elle m'avait affirmé tout à l'heure les concernant, n'était pour moi que le témoin d'une frustration refoulée, pas d'une vérité. En toute probabilité, j'espérais sincèrement que ce couple atypique ne se forme à la vue de tous. Pour prouver à mon père que Merveille m'humiliait, pour faire entendre à ses parents que leur fille ne méritait pas de fiancé puisqu'elle ne respectait pas même les conventions en me trompant à la vue de tous. Et je demeurais, ainsi, entre prince et bourreau. Entre le gentleman s'occupant de sa soit disant dulcinée en l'extirpant de crocs acérés et allumant un feu pour que son épiderme ne cesse de frissonner, et l'ennemi qui souhaitait autant qu'elle, rompre nos engagements.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyJeu 26 Jan - 14:00

« Mais non. » Avait-il tenté de me rassurer, ce qui ne fonctionna qu'à moitié. J'avais l'impression que lorsque j'étais contre lui, une barrière se créait et que personne ne pouvait la franchir. Ce n'était que la deuxième fois que son cou était mon refuge durant la tempête. La première fois c'était soldée avec des maux irréparables pour moi. Je lui en voudrait toujours de ne pas être venu me retrouver sur l'allée des embrumes. Même s'il venait de me sauver la vie. Même si nous serions mariés plus tard et aurions probablement des enfants. Jamais je ne pourrais passer par dessus l'humiliation silence que j'avais subie. Ce n'était pas une calomnie subie devant tout Poudlard, mais mon orgueil avait prit le plus gros coup de sa vie. Alors que ma fleur s'ouvrait pour la première fois, il l'avait cruellement arrachée et piétiner. Je m'étais refermée et je n'étais pas prête à m'ouvrir à qui que ce soit, surtout pas à lui. Pourtant le mélange de peur et de cette idiote fleur qui subsistait m'avait poussé à déposé mes lèvres sur sa peau avec une doucement qui n'était pas feinte. À cet instant, la garce manipulatrice et fière était morte. Morte gelée, sur le sol. Je n'étais plus la même et je le sentais. Les mains du jeune homme vinrent alors chercher mes poignets pour me faire reculer. Je le fixais, ne voulant pas qu'il me lâche ou change d'idée et me jette dans la gueule du loup. Je tremblotais encore alors qu'il tentait de me rassurer : « Ils ne te feront rien.» L'incompréhension pouvait se lire dans mes iris bleutés. Il ne la voyait pas, car ses yeux à lui scrutais la forêt sombre. Il s'expliqua ensuite, mais j'étais toujours dans les questionnements vagues où je ne cherchais pas de réponse évidente : « Enfin, pas tant que je leur dirais de rester calmes. » Je n'étais pas idiote, simplement, je ne soupçonnais pas encore ce lien qui l'unissais aux loup. Je restais dans la logique des choses. Il avait probablement jeté un sort au loup qui l'avait attaqué et ce, même s'il n'avait le droit d'utiliser sa baguette qu'en cours et en la présence d'un enseignant. Mes yeux rivés sur les siens, attendaient de réponses qui ne viendraient pas. Il semblait amusé de sa plaisanterie, pourtant, ce n'était pas le temps. Ceadda s'était complètement détaché de ma personne pour venir prendre mes cuisses et m'emmener sur son dos. Habituellement, j'aurais râlé, protestant que c'était une position toute à fait ridicule. Plus maintenant. Je m'agrippais à lui comme à ma dernière bouée. Le vent soufflait dans nos visages et ballotaient mes cheveux qui s'envolaient n'importe où. Je fermais les yeux, tentant de me concentrer sur la chaleur corporelle de mon fiancé. Il me trainait ainsi pendant dix minutes qui me semblèrent interminables. Pas un mot ne sortait de ma bouche, mais c'était dut au froid qui me glaçais les tripes et la peur qui me secouait toujours le ventre. Le vente cessa de souffler alors que le né-moldu poussa une porte en la refermant derrière nous. J'ouvris enfin les yeux pour découvrir un lieu qui m'étais totalement inconnu. Légèrement désorientée de ne plus savoir où j'étais. Il faisait pourtant froid en ce lieu qui n'avait rien de chaleureux. Le jeune homme me déposa sur le lit en restant taciturne et se dérobant aussitôt pour aller s'accroupir auprès du feu. Couchée sur le ventre, je l'observais alors que nous restions dans le même mutisme. J'avais moins froid, parce que le vent ne soufflait plus sur ma peau trop blanche, mais je tremblais encore. Même lorsque les lueurs du feu se firent dansantes, j'avais toujours froid. J'allais probablement être malade à cause de ma bêtise. « Je retrouve une stupide écharpe, et on y va. » Avait-il déclaré, provoquant immédiatement ma panique. Je ne voulais pas que les autres mes voient ainsi. Je ne voulais pas non plus retrouver le froid. J'avais besoin de rester ici, avec lui. J'avais besoin de parler et d'être écoutée, mais surtout comprise. Un faible « Non... » C'était échappé de mes lèvres. Il ne l'avait peut-être même pas entendu, car en se retournant il ajouta : . « C'est bien la première fois que je te vois dans cet état. » Et c'était le premier à me voir faible. Il était le premier spectateur de mes larmes. Même lorsque j'étais gamine, je ne pleurais pas pour une peluche ou une connerie du même type. Pourtant, toutes ses larmes refoulées étaient coulées un peu plus tôt. Il ne comprenait pas et ne pourrait certainement pas comprendre. Ceadda était persuadé que j'étais amoureuse de Severus, mais il avait tout faux. « Si t'as besoin d'aide pour tout arranger entre vous... » Je le regardais en soupirant longuement. Je n'aimais pas qu'il s'obstine à croire que nous étions amoureux. C'était tout à fait ridicule lorsqu'on était conscient que tout cela n'était qu'un jeux puéril de pouvoir. Je le fixais, encore incertaine de si oui ou non je devais faire des confidences à l'ennemi. Il pourrait s'en servir contre moi à tout moment. Exactement comme il s'était servit de mon invitation pour me blesser.

« Entre Gaunt et moi ça n'as jamais été qu'un jeux puéril de pouvoir. J'ai arrêté de jouer parce que j'en ai marre, mais il s'entête. C'est pas lui qui m'as mise dans cet état c'est... »

Un autre soupir las s'échappa de mes lèvres. Je ne savais même pas comment expliquer pourquoi je m'étais montrée aussi pathétique. Je ne pouvais tout bonnement lui confier que ma vie n'était qu'un échec duquel je me rebellait en outre par les larmes. Mes pupilles le quittèrent pour se perdre sur le sol. Je tentais de me réchauffer en vain.

« Je meurs de froid. »

Ajoutais-je d'une voix toujours aussi douce et faible. Il y avait véritablement quelque chose de changé et de marquant. Non seulement dans mes yeux, mais aussi dans ma voix, mes mots, ma façons de parler. Je ne m'étais pas encore apprivoisé cette nouvelle Merveille, mais ça viendrait. Pour l'instant je ne voulais que réchauffer mon enveloppe charnelle. Plus tard viendraient peut-être les explications. La petit fleur avait peur de s'ouvrir de nouveau et de finir piétinée. La haine et la rancoeur m'empêchaient de lui faire confiance. Je lui avais donné cette confiance une fois et il avait su me montrer qu'il n'en était pas digne. Même si ma vie était sauve par sa faute, ses preuves restaient à faire.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyJeu 26 Jan - 14:57

Contre toute attente, la demoiselle acceptait de me répondre : sans mépris, sans venin, sans même un soubresaut agacé dans le timbre de sa voix cristalline. Elle semblait au contraire sur le point de se confier tout en pesant ses mots ; je la soupçonnais de bien choisir ses dires, pour ne pas qu'ils se muent en des armes redoutables entre mes mains. Et comment pouvais-je lui en vouloir, car moi-même demeurais sur mes gardes lorsqu'il s'agissait de lui adresser ne serait-ce qu'une simple phrase. Même une salutation railleuse était prétexte à s'élancer dans une bataille : c'était à qui blesserait l'autre le plus grièvement... Pour autant, cette absence glacée dans sa voix devenue faiblarde voire humaine, souleva en moi une appréhension certaine : c'était bien étrange que de voir Merveille dans une telle posture. Car voilà qu'elle parlait, déroutant mes convictions par ses propres vérités : « Entre Gaunt et moi ça n'as jamais été qu'un jeux puéril de pouvoir. J'ai arrêté de jouer parce que j'en ai marre, mais il s'entête. C'est pas lui qui m'as mise dans cet état c'est... » J'écoutais, attentif, le récit de la jeune fille ; toujours debout, mes yeux fauves et carnassiers dévisageant son visage de poupée de porcelaine, comme y cherchant un vilain mensonge. Quelque part, je sentais la déception m'envahir, m'alourdir le palpitant et me plomber le corps : j'aurais tant aimé que mes desseins peu éthiques ne se mettent en place. J'avais tant besoin qu'elle en aime un autre et qu'elle le gueule à la face du monde. Hélas ! Bien malheureusement pour moi, Merveille ne semblait s'ouvrir à personne... Oh pas plus que moi, certes, mais je n'étais gagnant que si je démontrais que l'infidèle dans le couple c'était elle, pas moi. Et c'est là que je me montrais moins prince que bourreau. Je fronçais finalement les sourcils à la dérive de sa phrase avortée ; la jeune fille n'avait pas daigné me donner les véritables raisons, trop méfiante. Et parce que je me doutais pourquoi elle n'allait pas plus loin, je n'insistais guère, me contentant d'acquiescer brièvement du chef. Après tout, ce n'était pas comme si nous avions l'habitude de nous confier : cette situation était au contraire bien étrange. « Je vois. » Non, je ne voyais rien du tout. A vrai dire, c'était à peine si je m'intéressais à leur petit jeu ; trop déçu de comprendre surtout qu'aucun sentiment amoureux ne pointait entre eux. Mais au moins, je mettais un terme à la conversation et évitais d'y suspendre un silence gênant.

La voix de Merveille trembla cependant de nouveau, quand prostrée contre les draps du vieux lit, elle se contenta de murmurer un bref : « Je meurs de froid. » , d'un timbre étonnamment doux. Instinctivement, je posais donc mon regard flamboyant aux alentours, cherchant du regard une armoire qui pourrait y contenir quelques couvertures duveteuses... Mais au final, je jugeais que les environs étaient abandonnés depuis bien trop longtemps, squattés par de trop nombreux élèves en mal d'aventures, pour lui refourguer une couverture probablement sale et bourrée de mites. Mon regard se posa finalement sur un grand fauteuil rembourré et passablement propre ; d'un pas altier, je me dirigeais vers ce dernier et le poussai vers l'âtre de la cheminée diffusant une chaleur douillette et réconfortante. D'un geste vif et digne, j'ôtais finalement ma veste et la posai sur le bras du fauteuil, avant de tendre doucement le bras vers ce dernier dans un bref signe de tête. « Mademoiselle. » Une invitation polie pour qu'elle daigne s'y asseoir, peut-être un peu trop froide quoique gentleman, et je tournais les talons pour mieux partir à la recherche de cette fameuse écharpe. Me détournant ainsi de Merveille et ne lui offrant que mon dos droit et fier, je me dirigeais vers l'armoire, l'ouvrait avec panache, plissai le nez lorsqu'une odeur de renfermé me gagna les narines, et refermai aussitôt les portes. Passant sous silence quelques tiroirs des meubles ici et là, je tombais sur de vieilles photos, des journaux jaunis, de la vaisselle cassée... mais rien qui ne ressemblait à un semblant d'écharpe. Mon enquête peu minutieuse se fit dans le plus grand silence, et ce ne fut qu'au bout de quelques minutes que je me retournai vers la demoiselle qui avait quitté le lit pour mieux regagner la chaleur du fauteuil et de ma veste entreposée là. Un bref sourire se dessina sur mes lèvres désirables, trouvant bien malgré moi touchant le fait qu'elle ait au moins accepté mon aménagement de fortune.

Finalement je me dirigeais las et blasé car trop impatient et impulsif, vers le lit déserté ; m'asseyant sur ce dernier, je dévisageai Merveille une nouvelle fois avant d'esquisser un soupir. Je l'avais vu tremblante sur le sol, les yeux humides et larmoyant, les mots tissés de supplication. Je lui avais même extirpé quelques aveux... Et si l'idée de m'en servir comme armes m'avait naturellement traversé l'esprit, la détresse de la jeune fille s'érigea d'avantage à mon palpitant glacé. J'éprouvais finalement le besoin de lui rendre la pareille, en passant par quelques aveux qu'on ne souhaite garder que pour soit : « Pour ne rien te cacher, j'aurais préféré qu'il se passe quelque chose, entre ce Gaunt et toi... Je sais que tu me trompes. » Une pause, un silence lourd, mais un bref sourire persistant au coin de mes lèvres fières. « ...Mais ce n'est pas ça qui m'importe. Ce qui m'importe, c'est que Poudlard entier sache que tu n'es pas fidèle à ton fiancé. Ainsi j'avais une chance de te vendre à tes parents, aux miens, et de rompre notre promesse de mariage. » Je dévoilais point par point l'horrible dessein que j'avais mis en route depuis que j'avais été persuadé d'une amourette entre les jeunes gens. Mais puisque tout tombait à l'eau, autant se montrer sincère et poser mes cartes sur la table. Ni vaincu, ni blasé. Il me suffisait de trouver un autre plan à échafauder... Et mes yeux pensifs se posèrent sur l'une des fenêtres ternes et crasseuses, laissant entrevoir une tempête de neige pointer le bout de son nez.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyVen 27 Jan - 1:40


La relation que j'entretenais avec Ceadda n'avait jamais été facile, d'aussi loin que je m'en souvienne. Nous ne nous connaissions qu'à peine, mais nos caractères semblaient faire des flammèches lorsqu'ils se rencontraient. Rien ne nous reliait si ce n'était qu'une bague de fiançailles que je portais à mon doigt et que je caressait quelque fois d'un air absent. S'avait été l'idée de nos parents alors que ni l'un ni l'autre de nous deux n'étaient cassé. Idée stupide. J'avais accepté l'idée sans broncher. Je me disais que de toutes façons, j'étais trop difficile pour me trouver un mari parfait. J'aurais voulu d'un mec pour être mon toutou à moi, mais qui pourtant était fort et dominant avec le reste du monde. Le genre d'homme puissant et qui n'existait probablement pas. J'avais donc simplement acquiescé à l'annonce de la nouvelle. C'était l'unique façon pour mes parents de s'assurer que mon caractère de garce ne fasse pas de moi une vieille femme avec ses félins en guise de gamins. Surtout que, malgré les apparences, j'adorais les enfants. Ils étaient méchants, mais c'était simplement parce qu'ils disaient la vérité. Des humains purs et sans masques. Ils en mettraient plus tard, mais ils choisiraient leurs propres masques. Je n'obligerais pas mes enfants à ce soumettre à des milliers de règles stupides qui les rendraient tarés à l'âge adulte. Lui disant que j'allais me mourir de froid, le grindelmonk y remédia. Il cherchait des couvertures en vain, mais lui rapprocha un fauteuil de l'antre de la cheminée en lui laissant également sa veste. Indiquant l'endroit avec politesse, quoi que froideur : « Mademoiselle.» Il se tournait alors que je me levais péniblement. Mes jambes étaient tout sauf solide. Elles tremblaient encore, sans que je ne sache si c'était par le froid, le choc ou la peur. J'étais définitivement dans un sale état. Avec peine et lenteur, j'atteignis enfin la fauteuil dans lequel je me laissais lourdement tombée. Prenant sa veste pour en couvrir mes bras nus. Son odeur y était imprégnée et je ne pu m'empêcher d'y caler mon nez pour l'humeur quelques secondes. La mémoire olfactive faisait rarement défaut. Je reconnaissais parfaitement l'odeur de cette peau. Un peu que j'avais sincèrement désirée pendant un moment. Un soirée, une semaine, un temps qui était loin derrière nous pour cause de haute trahison. Mon regard était fixé dans le vide, mais fut attiré vers lui en entendant les vieux ressorts du lit qui grinçaient. Il me regardait aussi. Nous nous fixons dans le silence. Moi, enivrée dans son parfum. Il se décida alors de ne plus se faire muet : « Pour ne rien te cacher, j'aurais préféré qu'il se passe quelque chose, entre ce Gaunt et toi... Je sais que tu me trompes. » Un silence s'en suivit. Habituellement j'aurais arqué un sourcil et tout nier avec un sourire de garce. La nouvelle Merveille restait impassible, sans réaction. Elle écoutait, elle regardait, elle observait. Cette nouvelle femme que j'étais avait même capté le sourire fier qu'il abordait. Tromper était un grand mot, surtout qu'il le faisait probablement aussi. Jamais nous n'avions conclus être fidèles l'une envers l'autre. Unis par affaire plutôt que par amour, il était normal de profiter de notre libertés encore permise. Je ne savais pas si, après notre mariage, je le tromperais encore ou bien je me contenterais de cet homme bestial en guise d'unique amant. Après tout, il m'avait déjà prouvé qu'il avait la tête de l'emploi.« ...Mais ce n'est pas ça qui m'importe. Ce qui m'importe, c'est que Poudlard entier sache que tu n'es pas fidèle à ton fiancé. Ainsi j'avais une chance de te vendre à tes parents, aux miens, et de rompre notre promesse de mariage. » Mes yeux s'écarquillèrent devant la peur nouvelle. C'était donc ça son plan pour nous séparer ? Il pouvait être certain que cela fonctionnait, car je serais probablement battue à mort pour avoir fait cela. Chez les Parkinsons, on suivait les règles ou on payait. Ma sœur était revenue le dos ensanglantée pour moins que ça.

« Mais... Tu ne vas pas leurs dire que je te trompes ? Si c'est vraiment ce que tu veux, je te serais fidèle, je cirais tes chaussures, qu'importe... Je t'en pris... C'est peut-être la meilleure solution pour toi, mais tu n'imagine pas l'enfer que je subirais. Ce serais pire que la mort. »

Je n'avais plus froid, mais un frisson traversait mon dos à l'idée de la réaction de mes parents. On me traineraient par les cheveux jusqu'aux cachots et me torturaient de toutes les façons possibles. Des chaînes, des machines à écarter, des sortilèges insupportable. On m'achèverais, justifiant ce geste pour la ruine de la réputation des Parkinsons. Même si je m'étais rebellée légèrement, je n'étais pas idiote, je savais qu'ils avaient le pouvoir. Je ne pourrais pas tout bonnement rompre ses fiançailles sans payer gros.

« De toutes façons, t'es le seul homme qui est passé dans mon lit depuis le vacances... Je ne te trompe pas... Plus du moins. »

Tant qu'à être dans les confidences, autant y aller à fond. J'étais sincère pour une fois, même s'il ne me croirait peut-être pas. Severus me volait des baisers, mais ce n'était pas de l'infidélité. Je ne renchérissais pas, je le repoussais, je ne me laissais pas faire non plus. Il me surprenait toujours. Ses lèvres s'emparant des miennes avec effronteries alors que je m'y attendait le moins. Je n,avais plus envie que cela se reproduise, plus jamais. Je ne voulais pas non plus rentrer au château. Pas tout de suite, peut-être pas aujourd'hui. Je voulais rester ici avec Ceadda. Qu'on mette les choses au clair comme on n'avait pas pu le faire étant donné son absence à notre rendez-vous. Mes bras piquaient alors que le sang recommençais à y circuler grâce à la chaleur. J'aurais également aimé que le jeune homme soit plus près de moi. Il était peut-être normal qu'il garde ses distances physiques après que je lui ait sauté dessus comme une bête en manque de chair humaine. Il ne voulait tout simplement pas que cela se reproduise. Surtout alors que j'étais dans tous mes états.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyVen 27 Jan - 16:09

« Mais... Tu ne vas pas leurs dire que je te trompes ? » Sous la réaction inattendue de la demoiselle, je ne pus m'empêcher de froncer les sourcils dans une incompréhension non dissimulée. Bien sûr, je n'ignorais pas que la vendre à nos parents et la placer en tant que grande infidèle rompant notre mariage avant même qu'il ne soit promulgué, la mettrait dans une situation délicate. C'était bien pour cela qu'au lieu de m'ériger à leurs yeux comme infidèle – ce qui aurait été plus simple et plus rapide – j'attendais que les tromperies de Merveille ne soient dévoilées au grand jour. Ainsi c'était elle, qui était diabolisée, qui recevrait les foudres de ces foutus adultes choisissant notre destin, quand moi serais blanchi de toute malversation. Je n'avais pas pensé, cependant, à ce que son châtiment soit exemplaire : en toute sincérité, mon dessein s'arrêtait à la rupture de nos fiançailles. Au-delà de cela ce n'était pas mon problème, jusqu'à ce que je n'entende le timbre paniqué de sa voix suffocante. « Si c'est vraiment ce que tu veux, je te serais fidèle, je cirais tes chaussures, qu'importe... Je t'en pris... C'est peut-être la meilleure solution pour toi, mais tu n'imagine pas l'enfer que je subirais. Ce serais pire que la mort. » J'eus alors un soupir las avant de passer une main sur mon visage d'albâtre, le plongeant littéralement dans mes paumes glacées tandis que je réfléchissais à toute vitesse. Le simple fait qu'elle me promettait d'être fidèle me hérissait le poil, étrangement : je ne voulais pas de sa pseudo soumission. Je ne voulais pas qu'elle se restreigne pour ne se garder qu'à moi. En toute probabilité, je ne voulais absolument rien d'elle, et encore moins la promesse d'être le seul gardien de son corps. Je désirais au contraire tout son inverse : qu'elle me trompe à la face du monde... pour autant elle semblait si paniquée à l'idée d'être vendue à ses parents visiblement tortionnaires, que j'abandonnais là tous mes plans bancals. Ôtant mon visage de mes mains d'une moue furibonde, je laissais mes yeux fauves et incendiaires fixer le plancher avec véhémence. J'ignorais ce qui avait érigé tant de colère en moi, soudainement : peut-être l'idée qu'elle me soufflait en guise de concession ; celle d'être fidèle et par conséquent de m'appartenir entièrement. Sans parler de dégoût, je trouvais cette idée complètement saugrenue : nous étions bien trop différents pour que je ne daigne la toucher, quand bien même cela était arrivé une fois. Ou bien était-ce le fait qu'à présent, ma conscience me scandait de trouver une solution qu'il ne l'affecterait pas elle non plus ; chose qui n'était pas aisée. Ou encore, était-ce parce que je pressentais que la tempête de neige se levant alors, nous réservait de bien mauvaises surprises. Et cette colère rugissante dans le tréfonds de mon thorax, vint bouillir furieusement avant d'exploser, crue et sincère : « Je ne veux pas que tu sois fidèle ! » Je frémissais d'un frisson furieux avant de laisser retomber toute cette colère, reprenant dans un souffle et un soupir las, une voix plus posée et plus calme. Plus résignée, aussi : « J'en ai rien à faire, vis ta vie. Je ne comprends même pas pourquoi ils nous infligent ça, on n'a tellement rien en commun. » Mes yeux fauves se détournèrent quelque peu sur le côté, quand je pestais intérieurement contre mon père qui avait cru bien faire. Si encore, j'avais eu pour fiancée une demoiselle plus subtile et moins acerbe, qui ne jouait pas de ses charmes pour affamer les mâles. Claquant ma langue contre mon palais, je soupirais de nouveau avant de passer une main dans mes cheveux d'ébène, presque perdu, troublé par tous ces aveux que nous ne nous avions jamais confiés. La belle crut bon de renchérir de nouveau, angoissée sans doute à l'idée que je ne la vende malgré tout ; car voilà qu'elle se faisait le juge de son propre procès. Seule, sur le banc des accusés. « De toutes façons, t'es le seul homme qui est passé dans mon lit depuis le vacances... Je ne te trompe pas... Plus du moins. » Un bref rire cynique s'échappa de mes lèvres blêmes, rapidement étouffé par mon agacement et mon incapacité totale à la croire. Levant finalement mes orbes ambrées vers la fenêtre derrière laquelle tombait furieusement une neige agressive, je me levai alors, traversai la pièce sans même regarder la Serpentarde, et posai mes mains puissantes sur le châssis. Mes yeux fauves dardant à peine mon reflet dans ces carreaux ternis, si près de mon visage. « J'ai une proposition à te faire. » Un silence s'installa, léger, tandis que se brodaient quelques fils dans l'antre de mes pensées. Et sans détourner mon regard de cette fenêtre ternie, je continuai alors : « Je ne dis rien. Je ne dirais jamais rien. Continue de batifoler comme tu le fais, comme tu le souhaites... Je ne m'en servirais pas contre toi, jamais. Mais en échange... » Je passai brièvement ma langue sur mes lèvres sèches, toujours aussi songeur malgré ma voix sombre et pénétrante. « Aide-moi à trouver une solution pour casser ces fiançailles... Et ne parle à personne de ce que tu as vu dans la forêt. » Ces loups, ils me hantaient ; tout autant que mon secret. Il était probable que Merveille n'ait pas compris l'étrange union qui m'unissait à ces créatures, et je ne pouvais que m'en satisfaire. Mais plus elle se taisait, mieux c'était pour moi. Me retournant brièvement dans un sourire en coin, j'arquai les sourcils avant de continuer d'une voix chaude et charmeuse. « Tu vois, tu n'auras même pas à me cirer les pompes. Qu'est-ce que t'en dis ? »
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptySam 28 Jan - 15:31


Après mes paroles, Ceadda avait soupiré. La peur s'infiltrait partout dans mon corps. J'avais toujours été une trouillarde qui voulait paraître forte. Maintenant je n'étais plus qu'une trouillard qui avait perdue son masque de fierté. Je n'étais plus la femme forte et cruelle, je ne sais pas si je retrouverais cette Merveille un jours. J'étais tout ce que je détestais, tout ce qu'on m'avais appris à détesté. Depuis ma naissance, on m'enseignant à être forte et obéissante. Je sortais enfin de ce petit moule dans lequel on m'avait formé. Je souhaitait devenir quelqu'un d'autre. Une rébellion intérieur qui me fichait la trouille et qui serait peut-être dangereuse. J'étais surtout perdue et je me remis à trembler alors que Ceadda me parlait avec beaucoup trop de violence : « Je ne veux pas que tu sois fidèle ! » Il me faisait sérieusement peur avec cet air. Autrefois, je serais restée impassible devant sa violence. Maintenant, j'avais peur qu'il la retourne contre moi avec ses gestes. Après tout, je ne connaissais pas Ceadda. Je ne savais pas s'il était un homme violent ou non. Nous ne savions rien l'un de l'autre sauf nos idées préconçues. Il reprit avec une voix plus posée tandis que mes yeux ne le quittaient plus : « J'en ai rien à faire, vis ta vie. Je ne comprends même pas pourquoi ils nous infligent ça, on n'a tellement rien en commun. » Je n'étais pas d'accord et j'allais lui faire savoir. Peut-être qu'il avait raison et que nous n'avions rien en commun. Peut-être aussi que nous nous ressemblions tellement qu'on avait du mal à se supporter pour prendre la peine de se connaître. La chose était que je le voyais comme je me l'étais imaginé et que le contraire était vrai aussi. Il s'était levé et c'était dirigé vers la fenêtre ternie. Mes prunelles le suivaient minutieusement alors que j'étais toujours enroulée dans sa veste. Sa voix s'était élevée de nouveau dans la pièce pour venir contrer le mutisme dans lequel je m'enfermais : « J'ai une proposition à te faire.» Il laissa planer un léger silence pour soutenir ce qu'il disait. Je le fixais toujours en attendant qu'il surenchérisse avec son idée que j'accepterais... Ou pas. « Je ne dis rien. Je ne dirais jamais rien. Continue de batifoler comme tu le fais, comme tu le souhaites... Je ne m'en servirais pas contre toi, jamais. Mais en échange...»Il prit une autre pause. Cette idée ne me plaisais déjà pas beaucoup. Je n'avais plus vraiment envie de batifoler avec qui que ce soit. J'avais été blessée et j'avais surtout besoin de temps pour m'en remettre pleinement. Sa voix résonna de nouveau dans la cabane pour justifier ma part du contrat : « Aide-moi à trouver une solution pour casser ces fiançailles... Et ne parle à personne de ce que tu as vu dans la forêt. » Je fronçais doucement mes sourcils. Avait-il si honte de moi qu'il ne voulait pas que je dise qu'il m'avais sauvé la vie ? Peut-être bien. Je ne voulais pas non plus qu'il dise qu'il m'avait vu pleurer. Cela me blessait malgré tout, qu'il ait une honte aussi aiguë de ma personne. Je soupirais longuement tout en croissant mes bras sous ma poitrine pour détourner mon regard de lui. Ceadda m'avais profondément déçue et je ne m'en remettrais pas de si tôt. « Tu vois, tu n'auras même pas à me cirer les pompes. Qu'est-ce que t'en dis ? » Avait-il finalement répondu alors que je me bornais à rester dans un silence complet. Mes yeux rivés sur les flammes dansantes. Je ne trouvais pas d'issus, même si j'aurais voulu en chercher une. Rien ne ferait changer d'idées mes parents sans les fâchés profondéments et mériter d'être mise aux cachots. Il aurait fallut que ce soit Ceadda qui soit l'instigateur de la hargne de mes parents. Les insulter, arriver en retard à leurs repas, tout faire pour montrer qu'il n'étais pas un bon fiancé pour moi. Après tout, je ne m'étais jamais plainte de ses fiançailles. Je ne pouvais pas affronter mes parents, pas maintenant. Je ne savais même pas si un jours j'en aurais le courage. On me renierais, on me donnerais en pâté aux lions. L'avenir me faisait maintenant peur. Je savais que même si Ceadda réussissait à être libre, on me fiancerais à un autre peu de temps après. À son frère peut-être. Qui sait ? De longues minutes coulaient sans que je n'accepte son offre.

« Ça t'es réellement si souffrant de m'être fiancé ? Tu me trouve à ce point insupportable ? »

Lui demandais-je doucement. Toujours sans hargne, sans mépris, sans artifices. La petite Merveille blessée avait prise la place pour lui parler. Cette même jeune fille qui l'avait attendu pendant des heures dans un restaurant vide. Je soupirais de nouveau. J'avais cet événement me pesant sur le cœur et il ne partirait pas maintenant. Il m'avait humilié, il m'avait fait sentir comme jamais auparavant. Pas dans le bon sens. Je m'étais sentie affreusement mal, j'avais eut envie de pleurer, de tout détruire. La pire chose que j'ai jamais connue.

« Si tu t'étais pointé à notre rendez-vous pendant les vacances, on peut-être déjà réglé tout ça... »

Avais-je ajouté en reproche. Pourtant, ce n'était pas sur le ton de reproche que ses mots étaient prononcés. Au contraire, ils étaient pleins de tristesse et de vérité. Ce n'était pas une attaque contre lui, mais plutôt un constat et surtout, une façons de ne pas accepter le contrat tout de suite. Je m'en étais voulu, mais j'avais réellement ressentis quelque chose pour lui à un moment. Je le désirais, je l'attendais avec impatience. J'avais eu envie de ses bras autours de moi, de ses lèvres contre les miennes, de sa voix murmurant dans mon oreille. Des gestes qui me semblaient aujourd'hui si lointain qu'ils en étaient inaccessible. Un nouveau soupir s'échappa de mes lèvres alors que mes yeux contemplaient toujours le brasier.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptySam 28 Jan - 19:22

« Ça t'es réellement si souffrant de m'être fiancé ? Tu me trouve à ce point insupportable ? » Etrange timbre doux et sans aucun voile acrimonieux que voilà. Trop habitué à nos échanges pugnaces et virulents, j'avais tant accueilli sa voix fraîche et délicate avec étonnement, qu'il me fallut quelques bonnes secondes pour m'en remettre. J'avais toujours connu Merveille acerbe et acide ; et certes je n'étais pas moi-même un jeune homme très sympathique, cependant je ne pouvais que noter son changement d'attitude comme étrange, voire irréel. J'avais, de ce fait, du mal à mettre un doigt sur ce soudain revirement : était-ce le choc qui la faisait parler ainsi, embaumant ses mots d'habitude si agressifs d'un peu de miel et d'encens, ou bien préparait-elle un mauvais coup ? Pour mieux m'assurer que la deuxième option n'était pas celle qui penchait dans la balance, je me retournai alors, dos à la fenêtre, mains puissantes posées sur le châssis, et la dévisageai longuement de mon regard de loup. D'un regard incisif et insondable, de ceux qui mettent mal à l'aise et dardent le monde à lui en offrir des spasmes frissonnants. Qu'était-ce donc que ces questions stupides, après tout ce temps passé à nous jeter des insanités à la figure... Le faisait-elle exprès ? Je secouai ma tête brune dans un bref rire troublé que j'étouffais sciemment, avant de souffler d'un timbre à la fois incompréhensif et méfiant. « J'admets sans honte qu'entre tes stupides manies de me traiter d'imbécile, de me regarder comme un moins que rien et me parler comme à un domestique, j'ai légèrement de la peine à te trouver sympathique. Sans vouloir t'offenser, je ne t'apprendrais rien en te disant que tu es une garce, Merveille Parkinson. » Aucun ton moqueur ou virulent dans mes propos. Seulement de la sincérité, la vérité crue mais salutaire, celle qui éclatait entre mes lèvres carmins sans panache mais avec honnêteté. Et d'un timbre suave, je continuai sur ma lancée sans jamais cesser de la dévisager. « Je ne suis pas moi-même quelqu'un de très chaleureux, mais entre nous je t'avoue que je n'ai jamais porté les petites pestes dans mon cœur. Je ne pense pas que ce soit pour toi une grande surprise. » Je haussais les épaules sereinement, l'assurance en étendard et ma vérité au coin des lèvres. Je ne comprenais vraiment pas l'étrange attitude de Merveille : elle n'ignorait pas, pourtant, qu'elle avait toujours été assez mauvaise et insupportable pour être élevée au rang de garce. Je la soupçonnais même d'en jouer considérablement et d'en faire sa force principale... Mon arme première quant à moi, c'était encore la froideur, l'impassibilité polaire, l'obscurité élevée avec panache. De ce fait, l'on me qualifiait souvent d'antipathique et de paradoxalement gentleman. Mes camarades ne me comprenaient pas ; j'étais trop animal, trop sauvage, trop indépendant pour me laisser caser dans une catégorie, et cela déplaisait fortement.

Un mince silence s'installa dans notre échange impromptu, fait de crépitement chaleureux d'un feu ronronnant, et d'une mine étrangement chagrinée voilant le visage de Merveille. Si j'avais bien entrevu les traits peinés qui la submergeaient, je me contentais de penser qu'elle songeait encore à ses petits malheurs qui l'avaient menée jusqu'à la Forêt Interdite. Aussi je ne pipai mot ; nous n'avions jamais été ni proches, ni complices, et cette idée de lui extirper d'autres aveux ne me traversa pas même l'esprit. « Si tu t'étais pointé à notre rendez-vous pendant les vacances, on peut-être déjà réglé tout ça... » Ah, voilà qu'elle remettait ce sujet sur le tapis, et diable qu'elle y tenait ! Je levai alors les yeux vers le plafond dans un soupir las, avant de toiser de nouveau la demoiselle. Etrangement, je percevais que sa voix avait gardé ce timbre doux et brisé. Bien loin de la froideur acerbe qui l'habillait habituellement. Aussi, pour ne plus avoir à supporter de nouvelles plaintes concernant cet épineux sujet, je me jetai à l'eau. Tant pis pour l'humiliation ; après tout je l'avais vue en pleurs et tremblante, si certaine de mourir qu'elle m'avait offert un dernier baiser en guise de testament. Nous n'étions plus à cela près. « Je suis venu. » sifflais-je non sans froncer les sourcils, tentant de me faire le moins sec possible. Néanmoins, cette humiliation me restait encore en travers de la gorge. « Je suis venu à ce rendez-vous. Je t'avais même acheté un stupide bouquet. Je suis passé par cette stupide rue pour me rendre sur l'Allée des Embrumes, et je suis tombé sur deux gars stupides qui n'ont jamais voulu me laisser passer. » Un soupir glacé, tandis que je regardais ailleurs, ma mâchoire se crispant sous ces souvenirs piquants. « Ca aurait pu dégénérer, mais quelqu'un que je connaissais est intervenu... Bon sang Merveille, pousser un né-moldu dans l'Allée des Embrumes, c'est lui tendre un poignard pour qu'il se plante lui-même. » Mes yeux de nouveau posés sur la jeune fille, j'achevais dans un murmure tranchant. « Je pensais que tu le savais. » Je ne l'accusais guère. Du moins l'accusais-je à moitié... En toute probabilité, sous l'attitude penaude et la voix douce de la jeune fille, je ne savais plus que penser. Si elle était coupable, si elle ne l'était pas. Si elle tentait de me manipuler, tout simplement.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptySam 28 Jan - 22:07

Nous n'avions jamais réellement prit la peine d'être courtois l'un envers l'autre. Poussés dans ses fiançailles ridicule et qui ne nous convenaient pas, nous étions acerbes. J'étais une garce qui cherchait à provoque tout le monde et il me le rendait en étant glacial. Il était donc difficile d'avoir une relation saine. Malgré ses nombreuses paroles blessantes, j'étais en révolution et j'avais du mal à voir la Merveille que je quittais d'un œil objectif. Le cœur au bord des lèvres, je lui avais demandé s'il était véritablement pénible pour lui de m'être fiancé. « J'admets sans honte qu'entre tes stupides manies de me traiter d'imbécile, de me regarder comme un moins que rien et me parler comme à un domestique, j'ai légèrement de la peine à te trouver sympathique. Sans vouloir t'offenser, je ne t'apprendrais rien en te disant que tu es une garce, Merveille Parkinson. » Au début, c'était naturel. Je le traitais comme une larve par habitude. Parce qu'il était comme tous les autres sorciers pour moi. Parce que je me fichais que les gens m'aime ou non. Je ne voulais plaire à personne sinon moi-même. J'affectionnais même le fait de faire mal aux autres en passant. Je me considérait comme étant inatteignable. Je m'étais surestimée. Je m'étais élevée jusqu'au sommet pour ensuite me faire pousser dans le vide pour une chute phénoménale. J'étais plus faible que jamais à cet instant où ma descente se faisait encore. Les gens le remarqueraient et croiraient peut-être à la manipulation à laquelle ils étaient habitués. Ainsi, je marcherais seule en enfer duquel personne ne voudrait me tirer. Je ne démordais pas du feu qui se balançait et se reflétait dans mes iris. Il surenchéris en me jetant la réalité au visage brutalement : « Je ne suis pas moi-même quelqu'un de très chaleureux, mais entre nous je t'avoue que je n'ai jamais porté les petites pestes dans mon cœur. Je ne pense pas que ce soit pour toi une grande surprise. » En fait, un peu. Apparemment, c'était moi qui m'étais laissée allée pour la première fois de ma vie et qui le regrettais maintenant. Ne jamais s'ouvrir aux autres, plus jamais. J'avais réellement et sincèrement crut qu'il y avait pu y avoir plus derrière toute cette haine et cette hargne. Cette impression d'être ridicule refaisait surface alors que je revenais sur l'histoire de notre rendez-vous qui m'avait tant blessée. Je ne souhaitais pas nécessairement qu'il se justifie. Je voulais simplement qu'il sache que son absence m'avait blessée et que je lui en voulais. Je n'avais pas besoin qu'il me rappelle à quel point il me détestait et c'était joué de moi en m'abandonnant ainsi. « Je suis venu. » Avait-il répondu alors que mon cœur se serrait en entendant ses mots. Ce n'était pas possible. Il mentait. Je l'avais attendu des heures durant et il n'était jamais venu. Je posais mes yeux sur lui sans comprendre. Il continua : « Je suis venu à ce rendez-vous. Je t'avais même acheté un stupide bouquet. Je suis passé par cette stupide rue pour me rendre sur l'Allée des Embrumes, et je suis tombé sur deux gars stupides qui n'ont jamais voulu me laisser passer. » Il soupira tout en évitant de me regarder. Il était plutôt vague dans ses explications. Peut-être qu'il me mentait ? Je ne voyais pas l'intérêt qu'il aurait eut de me mentir dans une situation comme celle-ci où je me montrais criante de sincérité comme il ne me verrait peut-être plus. Mon regard ne se séparait plus de lui. « Ça aurait pu dégénérer, mais quelqu'un que je connaissais est intervenu... Bon sang Merveille, pousser un né-moldu dans l'Allée des Embrumes, c'est lui tendre un poignard pour qu'il se plante lui-même. » Ma bouche s'était entre-ouverte pour dire des mots que j'ignorais Mon cœur se serrait toujours me donnant presqu'envie de vomir. Je comprenais pourquoi il n'était pas venu et je me sentais idiote. Je n'étais pas du tout au courant des restrictions concernant les nés-moldus. Il est certains que j'aurais organisé notre rendez-vous à un autre endroit si s'avait été le cas. « Je pensais que tu le savais. » Je hochais doucement de la tête en signe de négation. Je me sentais affreusement mal. Je lui en avait tant voulu pour finalement comprendre que j'étais responsable de mon malheur. Le fait qu'il avoue m'avoir acheté un bouquet me perturbait également. J'étais au fond et je ne croyais pas être prête à redonner la chance à quelqu'un de me faire mal. Pourtant, j'étais bouleversée. Restant à le fixer, les lèvres entrouvertes avec le désespoir au fond des yeux. Je ne savais plus comment surenchérir dans ce silence beaucoup trop lourd en émotions.

« Je suis désolée. Je ne savais pas. Je t'ai attendu pendant trois heures, la serveuse en est témoin. »

Je lui adressais un léger sourire qui pourtant était empreint de tristesse en sachant que malgré ses aveux, il était trop tard. Le mal avait déjà été fait des deux côtés de la médaille. Nous avions étouffé ce qui aurait pu vivre entre nous, il était maintenant trop tard. Ceadda ne me pardonnerait pas de ne pas m'être informée et je ne lui pardonnerais pas non plus de m'avoir fait atteindre et de m'avoir blessée comme une idiote. J'avais envie de me lever, même chancelante et d'aller le serrer dans mes bras. Tout ça n'était qu'un affreux mal entendu. Les choses auraient pu être sincèrement différentes aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptySam 28 Jan - 22:52

« Je suis désolée. Je ne savais pas. » Ces quelques mots anodins m'avaient fait l'effet d'une bombe. Submergé par un trop plein de sentiments troublés, je sentais ces aveux venir s'infiltrer dans mes veines pour mieux endormir mon palpitant, retourner mon estomac, et me faire régurgiter ma haine envers cette jeune fille. Notre guerre futile, nous l'avions lancée dès lors que nous avions appris nos fiançailles forcées : il me semble même que ce fut ce jour-ci que je la regardais pour la première fois. Depuis lors, nous n'avions eu de cesse de nous rabaisser sans même une once de remords : j'étais aussi polaire et mordant qu'elle pouvait être acerbe et insupportable. C'était cela, notre quotidien... Et voilà qu'une balade en forêt, quelques loups et un vieux cabanon aux planches branlantes remettaient tout en question. Mais la chair trop entaillée par ses attaques venimeuses à répétition, je ne parvenais pas, pourtant, à abaisser ma méfiance envers Merveille. Quand bien même je le souhaitais, quand bien même j'aurais au moins espéré que notre relation ne s'apaise un tant soit peu, je la voyais toujours telle une fille facile, prête à sortir les griffes à la moindre frustration. Ce n'était guère de la paranoïa ou autre mauvaise foi, ce n'était là que la mauvaise expérience accumulée de notre relation qui depuis toujours, avait été un désastre. On ne demande pas plus au prisonnier de la caverne de Platon de se fier au soleil qu'on me demanderait de croire en la douceur soudaine de Merveille, moi qui n'avait jamais vu que son ombre. Il nous faudrait encore du temps, du moins pour ma part, je n'étais pas prêt de faire confiance à la ténébreuse jeune fille. Malgré les remords voilant son visage de poupée, malgré l'amertume attendri de sa voix, malgré cette manie d'enfant qu'elle avait de se recroqueviller sur elle-même... J'avais bien du mal à ne pas l'imaginer redevenir comme avant. Aussi pour éviter de tomber de haut, j'évitais de me faire trop d'idées fausses : après tout, peut-être que demain, nous reprendrions notre guerre. Quoique cette dernière serait de toute évidence bien moins virulente, étant donné que Merveille connaissait à présent mes sombres desseins. Elle n'ignorait plus qu'au moindre pas de travers, je lui rendrais au centuple ce qu'elle m'infligerait. Pour autant, ce fut bien son excuse qui heurta mon esprit... Jamais je ne l'avais entendu susurrer quelques mots s'apparentant à un 'Je suis désolée' si franc et dépourvu d'ironie. Plus encore, elle avouait n'avoir jamais su. Et moi qui tout ce temps, avait décuplé ma haine envers elle, persuadé qu'elle ne m'avait attiré là que pour une farce de bien mauvais goût me coûtant presque ma peau. Je frissonnai brièvement sous cette situation que je trouvais étrange, mon regard toujours plaqué sur son visage réchauffé par les flammes audacieuses. « Je t'ai attendu pendant trois heures, la serveuse en est témoin. » J'acquiesçais d'un signe de tête, pensif, perdu même, troublé par tant d'aveux qui me perturbèrent. Je tentais en vain de reprendre mes esprits sous l'afflux de ces secondes interminables, mais sans succès. L'entendre me dire qu'elle m'avait attendu avait quelque chose d'irréel et d'impalpable. Je l'avais toujours connue ignoblement garce, je la découvrais repentante. Quelle bien étrange transformation, qui m'animait de bien sinueuses pensées. Etait-ce toujours la même Merveille ? Me jouait-elle des tours ? Pensait-elle vraiment mourir ce soir pour changer ainsi d'attitude ? Quels maux pouvaient ainsi la ronger pour qu'elle ne se livre à moi comme dans l'antre d'un confessionnal ? Enfin, je daignais lâcher quelques mots jusque là pris en otage par ma gorge sèche, et susurrai un bref : « Le mal est fait. » quelque peu troublé, avant de prendre place sur le châssis poussiéreux.

Dos contre le mur glacé, mes jambes repliées épousant parfaitement la largeur de la fenêtre, je posai mon front blanc contre les carreaux ternis tandis que j'apprivoisais de mes yeux sombres la neige rude qui tombait rageusement. Distraitement, je toisais ces ombres massives s'agglutinant autour du cabanon : malgré le froid, la neige, le vent virulent, les loups ne demeuraient pas loin, certains jappant même jusque derrière la porte grinçante. Bien vite, je retombais dans mes pensées, imaginant une Merveille m'attendant durant trois heures de temps... Diable je ne la savais pas si patiente... Pas plus que je n'avais pensé que ce rendez-vous ne la tenait à coeur. Frémissant un instant sous le froid glacial passant sous les carreaux mal isolé, j'eus un nouveau soupir distrait. Combien de temps étions-nous restés tous deux dans le silence le plus total, sans nous parler... Dix minutes, peut-être vingt ? Quoiqu'il en soit, lorsque je sortis de ma léthargie, je ne pus m'empêcher de froncer les sourcils en remarquant l'épaisse couche de neige dormant dehors, et l'absence de la meute qui était probablement partie se réchauffer ailleurs. Sautant vigoureusement au sol, je m'emparais au hasard d'un bout de tissu que je calais au coin des fenêtres afin de réduire au maximum le passage d'une brise polaire. « Je crois qu'on va être bloqués ici pendant quelques heures. La nuit peut-être. » Finissant de caler l'étoffe dans les coins poussiéreux, je m'aperçus alors qu'il s'agissait en vérité de la fameuse écharpe. Un mouvement d'épaules plus tard, je considérais qu'elle était bien mieux là où elle était à présent, finalement. « Enfin, j'espère pas. » Sans un mot de plus, je me dirigeais vers la cheminée d'un pas altier avant d'empoigner le tisonnier et d'attiser le feu. Quelques flammes agonisantes se gonflèrent d'avantage sous mon geste, et je pus ainsi m'asseoir par terre, contemplant mon oeuvre sans même daigner lever les yeux vers Merveille. Quelques minutes silencieuses frappèrent les lieux avant que je ne daigne rouvrir les lèvres. « C'étaient des Dahlia noirs. » Sentant l'étonnement de la Serpentarde qui ne comprenait pas aussitôt, j'humidifiai mes lèvres par une langue rapide, avant de reprendre non sans garder mon regard captivé sur les flammes. « Les fleurs que j'avais choisies pour toi... Je me suis dit que tu ne devais pas aimer les roses, va savoir pourquoi. » fis-je dans un bref haussement d'épaules, qui était là pour tenter de dissimuler ma gêne.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyDim 29 Jan - 1:20

« Le mal est fait. » Avait-il brui avant de se nicher près des carreaux noircis par les années sans vie en son sein. J'étais stupéfaite et perdue face à ce quiproquo jetant un viole évasif sur notre engagement obligatoire. Mes mirettes se faisaient lunatique sur son visage au loin. Le crépuscule approchant faisant changer la clarté sur son visage et dans ses yeux. Nous étions tous deux taciturne et cela dura un moment que je n'osais même pas estimer à un chiffre précis. J'étais bien murée dans cet apaisement que me procurait le silence. Mes pensées voletaient doucement ici et là. Effleurant des sujets douloureux du bout de leurs ailes. Le reste de ma vie allait-il se déroulé ainsi ? Dans mes pensées plutôt que dans mes mots étouffés par toutes ses peurs idiotes. Ce fut le mouvement du jeune homme qui me fit sortir de cet hibernation sourde. Sautant de la fenêtre pour ramasser un foulard pour garder un peu plus la chaleur de notre cabane. Effectivement, la fraîcheur était revenue. Cette dernière m'obligeant à resserrer un peu plus le manteau du jeune homme autour de moi. « Je crois qu'on va être bloqués ici pendant quelques heures. La nuit peut-être. » Avait déclaré l'homme olympien. Cela m'allait foncièrement. Je n'avais pas envie de retourner au château. Au contraire, j'avais singulièrement envie de me cloîtrée en ses lieux avec lui. Même si ses paroles polaires étaient des glaçons dans mes envies : « Enfin, j'espère pas. » Moi, je l'espérait foncièrement. Mon attention ne se démordait pas de sa personne. S'approchant du feux pour l'attiser avant de prendre position sur le sol. La réflexion de l'embrasement dans ses yeux trop foncés était magnifique. Tout comme ce bois ardent, nous nous étions aussi embrasés le temps d'une nuit. Des étincelles, puis ils s'embrasent. Un véritable incendie de chaleur et de passion. Tout ça me semblait si loin. Comme si des centaines de printemps étaient passés depuis. Ses brides de souvenirs revenaient sans cesse à moi. C'était pénible et amer. Le souvenir cuisant de nos baisers alors que maintenant il ne subsistait qu'une ambiance grelottante. Un autre silence se fit maître. Laissant le feu crépitant en maître de l'instant. Mes azures ne le quittaient pas une seule seconde. Son visage m'attendrissais. C'était surement quelque chose dans ses traits ou dans son regard mordoré. « C'étaient des Dahlia noirs. » Mes sourcils fins se grignèrent d'incompréhension. Il me fallut un court moment pour me souvenir qu'il avait fait mention de fleurs qu'il s'était donné la peine de m'apporter avant de rebrousser chemin. Même si je n'avais pas reçu se présent, j'avais été touchée. Je l'étais toujours alors qu'il se justifiait. « Les fleurs que j'avais choisies pour toi... Je me suis dit que tu ne devais pas aimer les roses, va savoir pourquoi. » Le ravissement tendre apparu à mes lèvres et de mon ventre également. J'étais hésitante même si je savais que je n'avais pas de choix à faire. Il me détestait et ça ne changerait pas en un éclair. Je ne tentait pas non plus de convaincre qui que ce soit. Je m'étais simplement libérée après des années à vivre derrière un masque de fierté et d'isolement protecteur. Même en cette seconde, j'avais cette frayeur de m'ouvrir pour en mourir aussitôt tel ses Dahlia étaient probablement morts dans le fond d'une ruelle.

« Que ce soit des roses ou des Dahlia, j'aurais apprécié l'attention. Même si je n'aurais pas compris pourquoi tu te donnais tout ce mal pour une fiancée avec qui tu souhaite rompre ton union. »

Mes mots tombaient avec douceur, nostalgie et sans amertume aucune. Ce n'était pas des reproches ni des railleries. Ma voix était paisible et franche. Ce n'était pas la voix d'une vipère vénéneuse souhaitant le mal de quelqu'un. C'était une pauvre enfant mélancolique qui n'avait rien à voir avec la femme versatile qu'elle avait su être. Je n'étais plus capricieuse comme j'avais su l'être. Je faisais même preuve de discernement face à l'attitude qu'il adoptait en ma présence. J'avais su être une déesse cruelle envers lui et surtout dans cette courte liaison que nous avions consumé. Passant de morsures cannibales à une étreinte chétif pour l'abandonner avec barbarie dans une couche défaite et encore bouillante. Je ne croyais pas que l'amourette allait se répéter ce soir malgré les rapprochements que pouvaient créer une nuit aussi polaire. Mon humeur frêle ne me laissait que cette envie de retrouvailles chaleureuses que je savais impossible.

« Tu avais raison, je préfère les Dahlia. Ce sont mes fleurs favorites. »

Et les pestes recevaient rarement des bouquets d'amours. Personne ne m'avais jamais offert de fleurs pour tout dire. Pourtant, il y en avait des tonnes dans nos jardins familiaux. C'était effectivement des Dahlia noirs qu'avaient fait planté mon père en l'honneur de ma naissance. Des roses blanches furent jadis pour mon frère. Je m'étais toujours plus à dire qu'ils n'avaient rien fait en l'honneur de ma sœur jumelle. Étrangement, même envers cette dernière je ressentais moins de fureur que j'avais su en ressentir tout au long de ma vie. J'étais convaincue que Ceadda ne me connaissait pas, mais ce serait peut-être différent à la fin de cette nuit à force de se faire des confidences. L'intimité créée par l'isolement aidait les mots à sortir des recoins habituellement bloqués.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyDim 29 Jan - 10:58

Une nouvelle fois, le timbre de Merveille se fit délicat, bien loin du ton corrosif qu'elle scandait habituellement. Je compris sur l'instant que ces fleurs qu'elle n'avait jamais reçu l'avaient touchée, et ce fut bien cette étrange espérance qui me fit frissonner d'appréhension. A la voir soudain si douce et si frêle, je me demandais si je n'avais pas porté de jugement trop hâtif sur sa personne... Quoique je ne pouvais décemment pas m'en vouloir, pas après cette relation acerbe et venimeuse que nous avions vécu. Mon regard fauve prisonnier de l'âtre de la cheminée se faisant geôlière grâce aux flammes captivantes ronronnant en son sein, je ne daignais plus le lever sur Merveille. Je ne supporterais pas de darder son regard chagriné, et de me demander une nouvelle fois si la garce en elle tentait de me manipuler. Je ne désirais pas parcourir ses traits fins par la pointe charmeuse de mes rétines, et admettre enfin que sa beauté obscure avait quelque chose de fascinant. En d'autres termes, je ne voulais pas m'abandonner à l'ennemie. Mais je n'avais pas encore compris, en ces troublants instants, que l'ennemi qui avait capitulé c'était dores et déjà elle. Abattue par une mésaventure qu'elle aurait préférée éviter, prostrée sous de lourdes chaînes froides comme un tombeau, secouée de larmes par un chagrin sournois dont je n'avais pas encore demandé la cause. Car l'intrigante s'était contentée de m'assurer que ce n'était pas son amant poufsouffle qui était en jeu... Et je n'avais pas trouvé décent, au vu de notre inimitié profonde, de lui demander clairement ce qui n'allait pas. Plus tard, peut-être. « Que ce soit des roses ou des Dahlia, j'aurais apprécié l'attention. Même si je n'aurais pas compris pourquoi tu te donnais tout ce mal pour une fiancée avec qui tu souhaite rompre ton union. » J'avais cette virulente envie de lui souffler de se taire, d'arrêter de muer son timbre habituellement si froid en une sonate délicieuse ; car je ne la reconnaissais pas, et cela m'effrayait. Non pas que je craignais cette nouvelle inconnue, j'appréhendais surtout l'envoûtement de ses charmes de douce martyr... Je n'avais jamais été un coureur de jupons, ni un don juan faisant chavirer les coeurs pour mieux me les approprier dans le creux de mon lit tel un goujat. Je n'étais pas pour autant dénué de charisme et de parfum envoûtant ; j'aimais seulement les beautés particulières, celles qui irradiaient de mélancolie poétique, celles qui malgré les ténèbres de leur regard parvenaient à clamer une douceur mordante et sensuelle. Tout ce que représentait Merveille en cet instant, quand me dardant de ses yeux charbonneux, elle me soufflait languissante toute la tristesse qui tambourinait la porte de son myocarde. Je luttais donc farouchement contre l'envie de la toiser, quitte à sentir mes épaules puissantes se crisper et ma nuque se raidir. Mon corps ainsi tendu par tant d'efforts, je demeurais pour le moment taciturne. « Tu avais raison, je préfère les Dahlia. Ce sont mes fleurs favorites. » « Je ne te comprends pas. » Dans un élan spontané, je lui avais répondu avant même qu'elle ne finisse sa phrase. Cette appréhension, cette crainte, ce trouble éclatant dans mes entrailles avaient fini par avoir raison de moi. J'avais ainsi brandi mes mots comme un bouclier, me protégeant de ces vagues de douceur et de sensualité humide avec panache... Mes paroles n'avaient pas tant été froides, sinon un peu sèches, claquant l'air dans un murmure plaintif. Je repris alors mes esprits, adoucissant ma voix et accrochant fiévreusement mes rétines sur les flammes dansantes. « Tu parles comme si ces fiançailles avaient soudain de l'importance pour toi. Tu parles comme si tu étais une autre toi... » Un bref signe de tête négatif, et j'eus un bref rire taquin éphémère. « Tu parles même comme si tu n'avais pas la moindre envie d'arracher la tête du premier venu. Avoue que c'était plutôt devenu ta spécialité. » fis-je dans un souffle taquin, avant de me résigner à enfin lever mes pupilles fauves sur sa silhouette frêle. Un silence s'interposa dans mon monologue, tandis que songeur, je peinais à enfin lui soumettre cette question me brûlant les lèvres. « Qu'est-ce qui ne va pas... Qu'est-ce qui s'est passé pour que je te retrouve dans un tel état dans la forêt. Pourquoi tu me regardes comme si tu ne m'avais jamais vu auparavant ? » J'avais noté bien sûr, ces oeillades curieuses qu'elle avait fiévreusement accroché à mon visage. Mais plus encore, je tentais de percer le mystère de cette nouvelle Merveille, de cette jeune fille que je ne connaissais plus. Ou que je ne connaissais pas.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyDim 29 Jan - 16:56


Me coupant dans mon élan, Ceadda s'empressa de répondre rudement : « Je ne te comprends pas. » Me volant la parole, me laissant la bouche entre-ouverte et le regard questionnant fixé sur lui. Il n'était pas difficile de croire qu'il ne me reconnaissait pas, je ne me reconnaissait plus non plus. Je découvrais une toute autre femme que celle qu'on avait fabriqué de toutes pièces. Peut-être que la garce reviendrait inévitablement pour se protéger à force de sarcasmes, mais je n'en savais strictement rien. J'avais probablement plus peur que lui de cette fille gracile, suave et aphone. Je devais apprendre à la dompter avant que qui que ce soit ne puisse le faire.« Tu parles comme si ces fiançailles avaient soudain de l'importance pour toi. Tu parles comme si tu étais une autre toi... » Il hocha négativement de la tête s'accordant à une rigolade sombre et provisoire. Il semblait avoir comprit. Il aurait été idiot de ne pas remarquer ce qui était pourtant frappant. À force de manipulations, il était difficile de croire à la sincérité d'une personne. Aujourd'hui, je regrettais plusieurs de mes actes commis par frustration et par envie de méchanceté pour me prouver que j'étais en vie. « Tu parles même comme si tu n'avais pas la moindre envie d'arracher la tête du premier venu. Avoue que c'était plutôt devenu ta spécialité. » Son ton avait quelque chose de la plaisanterie, même si ce qu'il disait n'était que la vérité toute crue. Son regard ténébreux daignait enfin se poser sur moi. Un silence fugitif s'installa alors que les deux animaux tentaient de se domestiquer du regard. La vipère caustique que j'avais su être avait changé de peau. Revêtant des airs céleste aux propriétés salutaires plutôt que meurtrières. J'avais encore cet affolement de dénudée mon cœur et mon passé sous ses yeux. J'avais peiné à agoniser cette autre Merveille qui hurlaient pour son délivrement dans les membranes opaques de sa prison de verre. Me révéler ainsi à lui sans artifices me faisais trembler. Je sentais la question pendu à ses lèvres lucifériennes. « Qu'est-ce qui ne va pas... Qu'est-ce qui s'est passé pour que je te retrouve dans un tel état dans la forêt. Pourquoi tu me regardes comme si tu ne m'avais jamais vu auparavant ? » Mon regard l'abandonna alors pour se perdre dans des limbes du passés lui étant inconnu. Le bourgeon était hésitant entre sa floraison ou sa barricade de quiétude. Mon palpitant tambourinait à mes temples, rageur. Mon souffle s'écourtait en se faisant haletant. J'avais cette impression qu'un parasite grugeait mes entrailles comme s'il allait le faire éternellement. La réticence de se confier à mon antagonisme me tenaillait. Cette torture causée par un manque de foi et de compréhension de sa personne. Je ne savais pas s'il allait exploiter de mes révélations avec jouissance ou les épouser tel un homme droit. Un infini et brusque silence se dressait en palissade entre nous. Je ne savais pas comment préluder mon problème. Il n'y avait aucunes certitudes qu'il embrasserait mes mots sans broncher plutôt que de flairer la traitrise à laquelle nous étions accoutumés.

« À quoi bon te raconter une histoire que tu pronostique déjà comme n'étant que fourberie ? »

Lui avais-je demandé de cette voix constamment saturnienne. Cette question ne cherchait pas conjecture, mais plutôt à gagner un moment paisible et serein de concentration et d'ouverture. J'inspirais longuement pour calmer l'orage larmoyant qui grondait en moi alors que tout ce refoulement faisait surface. Tant d'années de torture intérieure allaient bientôt se fracasser sur ce sol poussiéreux que mes yeux se brouillaient déjà de sentiments moroses. Mes lèvres frémissaient alors qu'une première goutte de chagrin perla à mes yeux pour glisser douloureusement sur mon visage innocent. Mon regard de jade était définitivement perdu dans les tréfonds d'un passé trouble tandis que se libérait doucement l'animal chétif à la confiance aveugle.

« Tu sais ce que c'est que de porter un masque ? Un masque fait pour toi, sur mesures, selon les exigences de la société. Certains on le courage de se faire chevaliers contre de vieux idéaux, moi, je ne suis qu'une froussarde. Je suis chétive, délicate et destructible. Un masque solide m'empêchait de subir quelque mal que ce soit. J'ai une telle fureur en moi face à la captivité don j'ai toujours été victime. J'étais si ennuyé d'être un martyr que ma frustration se déversait tout autour de moi. Je jouais au bourreau plutôt qu'à la condamné. Mon masque c'était déjà fissuré pendant les vacances, maintenant il est simplement tombé. »

Plusieurs larmes s'étaient livrées à la peine pendant mes aveux. Mon regard n'osait plus céder à sien. Il restait éloigné de ses yeux terreux et son expression que je ne souhaitais pas tenter de déchiffrer. Je ne m'étais jamais ouverte de la sorte avec qui que ce soit. Je lui donnais se pouvoir de plonger sa main au fond de mes entrailles et d'arracher mon cœur avec violence. J'avais pris ce risque et j'avais toujours cette peur de le regretter au bout des lèvres.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyDim 29 Jan - 18:15

« À quoi bon te raconter une histoire que tu pronostique déjà comme n'étant que fourberie ? » Je détournai aussitôt le regard sur le feu audacieux, ma mâchoire crispée dans un tic que je ne retenais plus. Il était toujours agaçant lorsque votre interlocuteur avait saisi le fond de votre suspicion, celle que vous ne souhaitez pas encore dévoiler. Et Merveille avait dores et déjà compris que derrière ma méfiance se dissimulait en vérité une simple question : me manipulait-elle ? Voilà pourquoi je peinais à accepter sa douceur comme un miracle ou quelque chose pouvant alléger notre peine... Je ne doutais pas que si la jeune fille ne jouait en vérité aucun rôle, j'aurais de ce fait bien plus de facilité à l'apprécier, malgré cette méfiance tenace qui me collerait à la peau. « Avoue que j'ai tous les droits de penser que tu voudrais m'amadouer. » Un murmure suave en guise de réponse, suivi d'un bref soupir frustré. Ce moment me paraissait chimérique et plombé d'émotions brutes, fussent-elles factices ; car en moins d'une heure à peine, j'avais secouru Merveille, recueilli un baiser de cette dernière, entrevu ses larmes, réchauffé son corps par quelques gestes galants, écouté sa voix habituellement cinglante se faire douce et posée. Et bien malheureusement, je redoutais le jour (ou bien l'heure) où l'autre Merveille ferait son apparition. L'autre, la reine des serpents, celle que je ne supportais décemment pas... Et dans un éclair de lucidité, je me souvins alors avoir entrevu cette autre jeune fille qui se dévoilait ce soir : je l'avais rencontrée ce jour où elle s'était offerte à moi bestialement, et qui sous le joug d'une respiration saccadée avait fini par déposer un baiser tendre et dévoué avant de redevenir cette petite garce que je connaissais tant. Je compris soudain mieux ce qui se déroulait sous mes yeux : Merveille avait fini par dévoiler son autre visage, celui qu'elle cachait à la face du monde et qui finissait par s'asphyxier et dépérir dans l'indifférence générale. Un frisson me parcourut l'échine suite à cette découverte : pas seulement parce que cela était troublant, mais parce que je trouvais cette Merveille... charmante. Je me gardais bien sûr de lui en faire part, car malgré ce rapprochement incongru entre nous je ne souhaitais pas qu'elle me toise comme si j'étais un fou à lier, et me contentais d'écouter ce qu'elle avait à me dire. Contre toute attente, ses aveux furent bien loin de ce que je m'étais imaginé... J'aurais pu penser à une dispute superficielle avec l'une de ses amies, à un chagrin d'amour peut-être, à une rage incontrôlée éventuellement. Tout, sauf ce qu'elle me susurrait à l'instant même. « Tu sais ce que c'est que de porter un masque ? » Les crépitements du feu accompagnaient ses tristes paroles secouées de larmes languissantes, et je ne pus qu'assister, impuissant à son chagrin lacérant ses entrailles avec véhémence. Reportant mon regard fauve sur Merveille, je ne la toisais qu'un instant avant de le perdre sur le sol, absent mais attentif à ses dires. « Non... » Un souffle si léger qu'il en était à peine audible. Touché et touchant. Coupable même. Tandis qu'elle continuait. « Un masque fait pour toi, sur mesures, selon les exigences de la société. Certains on le courage de se faire chevaliers contre de vieux idéaux, moi, je ne suis qu'une froussarde. Je suis chétive, délicate et destructible. Un masque solide m'empêchait de subir quelque mal que ce soit. » Je comprenais mieux, à présent, cette peur subite qui l'avait assaillie concernant ses parents lorsque j'avais abordé l'épineux sujet de son infidélité. Je ne m'étais jamais vraiment intéressé à la famille Parkinson, ne les connaissant qu'à travers les éloges de mon père, des visites hypocrites que je faisais parfois chez eux par obligation, par la valeur de leur nom également... Mais je ne m'étais jamais posé la question de savoir quels rapports Merveille entretenait-elle avec ses parents, pourquoi avaient-ils choisi de la marier avec un né-moldu, fortuné ou pas, pourquoi décidaient-ils de marier leur fille tout simplement. Je comprenais ce soir que la tyrannie régnait chez les Parkinson, au point de faire trembler la Serpentarde et de la rendre captive d'un cocon de ferraille qu'elle s'était forgé. « J'ai une telle fureur en moi face à la captivité don j'ai toujours été victime. J'étais si ennuyé d'être un martyr que ma frustration se déversait tout autour de moi. Je jouais au bourreau plutôt qu'à la condamné. Mon masque c'était déjà fissuré pendant les vacances, maintenant il est simplement tombé. » Durant les vacances ? De quoi parlait-elle ? J'eus l'égocentrisme de croire un instant qu'elle parlait de nous, évoquant ce rendez-vous raté ou bien cette étreinte charnelle mais bestiale que nous avions partagé ensemble... A moins que l'intrigante jeune fille ne parlait d'autre chose : après tout elle côtoyait suffisamment de jeunes hommes pour prétendre à une idylle ayant capturé son coeur et son âme. Peut-être donc, parlait-elle d'autre chose... Et ma fierté m'empêchait de lui demander clairement ce qu'elle voulait ainsi signifier, de crainte de comprendre que j'avais en vérité tout faux. « Je n'ai jamais eu à porter de masque... » soufflais-je d'une voix suave et grave tandis que je me mordais pensivement la lèvre. Mon aveu n'était pas une surprise, après tout ; j'étais un jeune homme spontané, indépendant, déterminé et forte-tête. Animal même, parfois... Mais j'étais moi-même. A une exception près. « Mais je sais ce que c'est, que de devoir faire semblant d'être 'normal'. » Une confession de trop, à mon sens. Car jamais je n'avais laissé mon secret se suspendre aussi près de mes lèvres désirables, jamais je n'avais été sur le point de tout confier. Et cette impression de me mettre à nu me fit frissonner, aussi je décidais de changer de sujet, tandis que mes yeux fauves toisaient de nouveau la jeune Merveille en pleurs. « Tu devrais dormir, le choc a été éprouvant pour toi. » Et mon regard de toiser la cheminée avant de rajouter dans un murmure : « Je surveille le feu, ça ira. » Ainsi plongé dans mes pensées, je me rendais compte que ce soir, j'apprenais à la connaître réellement.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyDim 29 Jan - 20:30

Si j'avais eu cette épouvante de lui ouvrir une partie de mon jardin secret, j'en ressentis également un certain apaisement. Comme si le seul fait de parler de ma souffrance agonisante à quelqu'un m'enlevait un peu de son poids sur mes maigres épaules. Ma vision était confondue par les perles dans mes yeux. Mes yeux larmoyant n'osaient pourtant plus ce poser sur le jeune homme qui été allé la où personne n'avait mis les pieds auparavant. Le premier sorcier à entretenir une telle intimité et confiance avec moi. J'angoissais par contre face à la traîtrise. J'avais longtemps vu son absence à notre rendez-vous comme une fourberie cruelle. « Je n'ai jamais eu à porter de masque... » Répondait-il, ne provoquant pas mon étonnement. Je ne l'avais jamais perçut comme étant quelqu'un de faux, aussi étonnant que cela pouvait-il sembler. Il était beaucoup trop fier et orgueilleux, comme tous les hommes. Il était également arrogant, mais il n'était pas pourvu d'une méchanceté comme j'avais su en faire preuve. Ses paroles étaient parfois cinglantes, mais c'étaient parce qu'elle disaient la vérité. Ainsi donc, il ne pouvait comprendre ce que je vivais et comprendre dans quelle douleur je combattais chaque jours qui s'offraient à moi. Il ne pouvait pas savoir comme c'était de se sentir quelqu'un qu'on nous a forcé à être. Il ne pouvait pas comprendre comme la méchanceté devenait une habitude, une voix facile d'accès pour éviter tout attachements ou explications. Par exemple, l'ancienne Merveille aurait pu lui dire que son seul problème était le fait que son imbécile de fiancé ne soit pas encore mort décapité par un loup. Elle aurait ainsi évité de devoir s'ouvrir et lui expliquer tout ce qui se mettait en branle. « Mais je sais ce que c'est, que de devoir faire semblant d'être 'normal'. » Mon regard pleurnichard se fixait sur lui. Cherchant à interpréter le sens de sa phrase avec le contexte de la personne qu'il était. Mes souvenirs encore récents de notre aventure dans la forêt étaient troubles. Je ne comprenais pas ce à quoi il pouvait faire allusion en suggérant qu'il faisait quotidiennement semblant d'être normal. Ressentant le même frisson de panique que moi un peu plus tôt, il s'était refermé en me zyeutant pour changer complètement de sujet : « Tu devrais dormir, le choc a été éprouvant pour toi. » Non, on ne m'aurais plus de la sorte. Me suggérant de partir, me suggérant un sommeil, m'obligeant à me plier aux désirs de tous et chacun. Je n'étais pas une catin qu'on manipulait aussi facilement. Ma force c'était muter en quelque chose de plus discret qu'on pouvait voir comme de la persévérance, sinon de l'obstination. Les dernières larmes séchaient sur mes joues alors que iris sombres se posaient de nouveau sur le foyer. « Je surveille le feu, ça ira. » Je ne bougeais pas. Restant concentrée sur sa personne. Je haussais doucement mes épaules, mordillant ma lèvre inférieure avant de simplement répondre.

« Je n'ai pas sommeil. »

Ma voix séraphique et calme s'était élevée avec délicatesse et franchise. Et c'était vrai. Ni ma tête ni mes yeux n'étaient lourds. J'avais envie de parler encore avec lui car je sentais de nouveau chemins s'ouvrant à nous. La tristesse semblait s'être évanouie avec les larmes qui avaient ravagées mes joues. Il ne restait plus que de l'onctuosité dans cette voix divine et paisible. Des souvenirs d'enfance refaisaient surface alors que je cherchais un moyen de continuer cette conversation. Le visage de l'une de mes grand-mère m'apparus en mémoire. Une femme aux yeux comme les miens, une femme ressemblant d'avantage à la vraie Merveille plutôt qu'à mon masque. Une femme douce, discrète, mystérieuse et polie. Une dame qui n'ouvrait pas la bouche pour dire des insanités, mais plutôt des vérités ébranlantes. Un jour elle m'avait sermonné sur ma relation avec ma sœur et quelques unes de ses paroles me revinrent en tête.

« Ma grand-mère maternel m'as un jour dit qu'une relation devait être donnant-donnant pour qu'elle fonctionne. »

Un léger silence plana alors que se firent entendre des froissements d'étoffes. Tannée de le regarder de haut, j'avais décidé de le rejoindre sur le sol. Je prenais doucement place à ses côtés, toujours emmitouflée dans sa veste me baignant de son arôme habituelle. Mon regard pervenche se posait de nouveau sur son visage pensif.

« C'est à ton tour de t'ouvrir. Fait-moi confiance, juste une fois. »

Je savais que je ne le décevrais pas. Ce qu'il allait me dire allait rester entre nous tout comme ce que je lui avais confié. Tout comme cette nuit que nous avions partagé. Lorsque je gardais un secret, j'étais un coffre fort dont on avait perdu la clé. Je savais que la confiance pouvait se perdre et se gagner en un clin d'œil.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyDim 29 Jan - 21:37

« Je n'ai pas sommeil. » J'aurais du me douter, bien sûr, que la demoiselle ferait sa forte tête malgré sa fébrilité apparente. Après tout elle n'était pas une Serpentard pour rien, et cette force caractérielle coulait encore et toujours dans ses veines bleues ; ce n'était pas quelques larmes qui viendraient effacer ce trait de tête brulée qu'elle avait. Mais soit, j'accueillais son refus sereinement, comprenant que de toute évidence il était encore trop tôt pour que Morphée ne l'accueille au creux de ses bras. J'avais seulement sournoisement espéré pouvoir me confesser à demi-mots avant de l'intimer de prendre du repos, et ainsi éviter savamment de reparler de tout cela le lendemain matin. J'avais néanmoins affaire à une Merveille terriblement résignée, qui malgré sa respiration suffocante et son corps tremblotant, me fixait comme pour mieux sonder mon âme et en extirper tous les monceaux de mon secret. Mon regard fauve toisant le feu, je refusais de nouveau lui offrir un seul regard ; je craignais en effet que les flammes voraces ne miroitent d'avantage cet éclat bestial dormant dans mes rétines fauves. Ce même éclat que l'on qualifiait d'inhumain voire d'animal, et qui glaçait les sangs lorsqu'il s'animait avec fureur. « Ma grand-mère maternel m'as un jour dit qu'une relation devait être donnant-donnant pour qu'elle fonctionne. » « Il fut un temps où nous ne voulions pas franchement que ça marche entre nous. » J'étouffais un bref rire éphémère tandis que se dessinait un sourire amusé sur mes lèvres blêmes. Sans doute que nos aveux respectifs nous plongeaient dans une sorte de complicité que nous n'avions jamais eu, pour autant je me sentais plus libre de répondre avec légèreté qu'auparavant. Si j'avais eu face à moi cette autre Merveille, insupportable et garce, mes propos auraient été tout autres. Virulents, cinglants, blessants même. Je m'étais contenté de soulever le voile de la vérité tout en prenant notre attitude en dérision légère...

Contre toute attente, la jeune intrigante vint s'asseoir à mes côtés. Si la veille, ce même geste m'aurait arraché un frisson de dégoût et poussé à m'éloigner de la demoiselle afin d'établir une distance physique hautement respectable, je restais ce soir immobile et toujours captif de mes pensées. Mon visage se voila de ténèbres et de traits sérieux, alors que j'appréhendais ces mots qu'elle voulait que je lui délivre en échange. Mon estomac se tordit d'anxiété à l'idée de lui souffler ne serait-ce qu'un ersatz de mon terrible secret, car je n'ignorais pas que si je l'avais toujours écœurée, elle me verrait à présent tel un monstre, une aberration de la nature. J'ignorais encore si son opinion sur ma personne m'était important, mais je ne doutais pas que si elle donnait mes secrets en pâture, j'avais bien de quoi en pâtir pendant des années durant. « C'est à ton tour de t'ouvrir. Fait-moi confiance, juste une fois. » Je fermai alors les yeux, sentant mon myocarde battre des tempos que je ne lui avais jamais connu, inquiet de la tournure des choses. Pire encore, je me sentais pris au piège... Car rien ne m'empêchait de me taire, cependant mon mutisme s'apparenterait légitimement à un acte de non confiance. De ce fait, c'était le moyen ultime de me mettre Merveille à dos, et avec ce que nous nous étions livrés je ne pouvais nullement me le permettre. Un bref silence s'installa entre nous, témoin de mon incapacité à articuler un mot jusqu'à ce que je ne trouve enfin le courage de le faire. « J'ai toujours vu le fait que tu ne me regardes pas, comme une chance en vérité. » Une pause de nouveau, renouant avec ce palpitant battant la chamade, refusant honteusement que je n'en dise d'avantage, tandis que Merveille s'étonnait de m'entendre murmurer ces étranges propos. Je ne cherchais guère à changer de conversation, pourtant. Je cherchais surtout à annoncer les faits sans brusquerie. « Sinon tu aurais vu... Tu aurais vu que je n'ai même pas un regard normal. » Je plantais pourtant mes rétines sur la ferveur d'un feu serein, refusant qu'elle ne toise ces éclairs bestiaux dans mes yeux, si proches des prunelles animales qu'elles méritaient bien d'être qualifiées d'atypiques. De monstrueusement atypique. Déglutissant lentement, j'humectai rapidement mes lèvres avant de continuer. « Simplement parce que je ne suis pas normal, depuis que je suis gamin. » Un froncement de sourcils, et je continuai dans un soupir las. « Je suis en symbiose totale avec les loups. Je les attire, je les comprends. Je peux aussi leur donner des ordres et ils m'obéissent comme de vulgaires chiens domestiqués... On n'a jamais su d'où ça venait, si c'était un don qu'aucun sorcier n'avait découvert encore. J'ai passé des tests pour savoir si je n'étais pas loup-garou. J'ai vu... des tas de pédopsychiatres qui n'ont jamais compris. Et finalement, j'ai eu un père qui a cru bon de me fiancer pour s'assurer que j'aurais une vie normale. » Un bref rire cynique passa la barrière de mes lèvres avant que je ne reprenne, pensif. « Une femme, des enfants, un boulot. Reprendre la société Holmes avec mon frère et me tenir le plus loin possible de ces bêtes. » Passant une main distraite sur ma nuque glacée, j'achevais mon monologue sans jamais daigner planter mes yeux dans les siens. « J'apprécierais que tu le gardes pour toi. » Et je conclus mes aveux sur une pointe d'appréhension. Appréhendant la suite, appréhendant sa réaction.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyDim 29 Jan - 23:17

« Il fut un temps où nous ne voulions pas franchement que ça marche entre nous. » C'était véridique. Nous n'avions pas pris la peine de se connaître avant de se détester. Comme deux pays en guerre, on s'étaient fiés aux rumeurs pour se détester. On s'attaquait comme deux bêtes de différentes espèces et de différentes meutes. On se faisait la guerre sans relâche. On s'épuisaient à force de se lancer des bombes. Puis on avaient finis épuisés au corps à corps, haletants, perdus, condamnés à une haine à perpétuité. L'amour et la haine étaient des sentiments si près l'un de l'autre. Il n'y avait qu'un pas entre les deux. Dans nos bousculades, il m'avait semblé que nous avions traversé le mur de la haine vers l'amour, mais je m'étais empressée de le faire retomber dans la haine. Se détester était plus simple. Se vouloir la mort me faisait moins frissonner et me semblait moins risqué que de rêver d'un paradis commun. Pourtant ce soir, nous étions bien loin de la luxure à laquelle nous nous étions adonnés. Notre abandon était tout autre ce soir. Quelque chose d'à la fois dangereux et excitant semblait s'être installé. Quelque chose d'éternellement fragile. La communication n'était plus la même entre nous. J'espérais entendre ses mots à lui. Ses confidences, ses tourments, ce frayeur dans son cœur. La collision des deux météores pour ne créer qu'un feu unique. J'attendais avec patience et quiétude. Les paroles vibrèrent finalement, même si elles étaient floues et préludaires : « J'ai toujours vu le fait que tu ne me regardes pas, comme une chance en vérité. » Il croyait donc que je n'avais jamais posé mes yeux sur les siens ? Au contraire, même si c'était avec une haine sourde, je l'avais regardé beaucoup trop souvent pour que cela ne soit passé sous silence. Je le fixais souvent de loin sans qu'il ne s'en rende compte. Pourtant je détournais mon regard dès que ses yeux terreux se sentaient observés. J'avais toujours trouvé qu'il y avait chez ce jeune homme un je ne sais quoi indescriptible et très attirant, magnétique. « Sinon tu aurais vu... Tu aurais vu que je n'ai même pas un regard normal. » J'avais remarqué que ses yeux étaient différents de ceux des autres. Je trouvais ses yeux magnifiques et mystérieux. J'expliquais cette différence par une attirance que je ressentais et que je noyais dans le mensonge et les insultes. Je ne lâchais pas son visage, scrutant chaque petites expressions qu'il pouvait avoir. S'humectant les lèvres avant de poursuivre : « Simplement parce que je ne suis pas normal, depuis que je suis gamin. » Leur premier point commun restait ici. Ils n'étaient pas de êtres qu'on considéraient comme étant normaux. Depuis son enfance, Merveille inquiétait par la cruauté dont elle faisait preuve. Cette facilité à regarder les autres souffrir et cette humeur versatile expliquées par un mal de vivre qu'elle ressentait face à ses parents, mais également à sa jumelle. Naître en même temps que quelqu'un d'autres. Quelqu'un de complètement différent à qui on était associé toute sa vie pourtant. Elle poussa un soupire éreinté avant de se jeter dans le vide. « Je suis en symbiose totale avec les loups. Je les attire, je les comprends. Je peux aussi leur donner des ordres et ils m'obéissent comme de vulgaires chiens domestiqués... On n'a jamais su d'où ça venait, si c'était un don qu'aucun sorcier n'avait découvert encore. J'ai passé des tests pour savoir si je n'étais pas loup-garou. J'ai vu... des tas de pédopsychiatres qui n'ont jamais compris. Et finalement, j'ai eu un père qui a cru bon de me fiancer pour s'assurer que j'aurais une vie normale. » Tout devenait maintenant plus clair. Si nous étions saufs s'étaient grâce à son don. Il avait empêché les bêtes de me dévoré. S'il n'était pas intervenu, ils n'auraient fait qu'une bouchée de ma personne. Pire, s'il n'avait pas eut ce don, nous serions morts tous les deux. J'étais soulagée qu'il me l'avoue maintenant. Si nous nous marions finalement comme prévus, j'aurais fini par le découvrir un jour ou l'autre. Un rire inconséquent le secoua avant qu'il ne reprenne : « Une femme, des enfants, un boulot. Reprendre la société Holmes avec mon frère et me tenir le plus loin possible de ces bêtes. » Il semblait bien maussade devant cet avenir qui se dessinait pour lui et qui ne lui disait rien qui vaille. Si je devenais sa femme, j'insisterais pour qu'il passe du temps avec ses bêtes s'il le désirait. Si elle ne s'attaquaient pas à moi où a nos enfants, je n'y verrais rien de mal. Nous étions bien loin de fonder une famille en se moment où nous tentions de nous apprivoisés, mais c'était une éventualité. Il avait passé un main sur sa nuque sans oser me regarder pour terminer son monologue. « J'apprécierais que tu le gardes pour toi. » Je souriais doucement alors que mon regard était rivé au sien qui se bornait à m'ignorer.

« C'est réciproque alors... »

Lui répondis-je toujours avec cette douceur. Il était évident que je n'allais pas aller raconter son secret à qui que ce soit et qu'il allait garder le mien également. Une certaine complicité c'était installée entre-nous. Doucement, l'une de mes mains s'aventura vers le visage du sorcier. Agrippant son menton avec délicatesse pour l'obliger à lentement tourné son visage vers le mien. Je fixais ses yeux profonds avec un sourire serein. Il n'avait pas à avoir peur ni à se détacher brusquement. Je ne lui voulais pas de mal, je voulais simplement observer ses iris pour approuvé ses dires. Je ne trouvais pas qu'il avait le regard d'une bête féroce, mais plutôt une bête sauvage et sur ses gardes.

« Tu as des yeux sincèrement magnifiques Ceadda... »

Je ne l'appelais que très rarement par son prénom. Holmes ou Shadow, comme tout le monde. Pourtant, j'étais la seule de ma famille à être capable de prononcer son nom avec exactitude en reproduisant l'accent de son pays d'origine. Un sourire délicat caressait mes lèvres pour ne plus les lâcher.
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MessageSujet: Re: Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé -   Keep calm and deny all [Merveille] - Terminé - EmptyLun 30 Jan - 19:22

Contre toute attente, je sentis la main froide de Merveille se poser avec tendresse sur ma joue râpeuse. Ce contact physique ne m'était guère familier ; un comble pour un jeune homme qui pourtant se trouvait face à sa fiancée. Mais plus encore, je n'avais pas envisagé une pareille réaction de la demoiselle : quelques mots d'approbation ou de crainte m'auraient suffi, un frisson éventuellement, mais aucunement ce toucher vivifiant venant conquérir ma peau pour mieux l'apprivoiser et capturer l'éclat bestial de mes prunelles. Je ne pus donc que me résigner à accrocher ses rétines satinées par la force de mes pupilles pénétrantes, lesquelles étaient plus dilatées que la norme humaine, plus flamboyantes, plus sauvages aussi sans doute. Et pourtant, j'accueillais en retour un sourire serein sur le galbe de ses lèvres cerise. Ni du dégoût, ni de la raillerie ; de la compréhension peut-être. « Tu as des yeux sincèrement magnifiques Ceadda... » Un frisson me parcourut sauvagement l'échine comme j'entendais un loup hurler à la mort dans le creux de ma poitrine : le charme de la jeune fille intrigante et sensible avait balayé d'un revers de main toute la haine et le mépris que je portais en la demoiselle serpent qui prévalait habituellement. Ses yeux charbonneux reflétaient cette lueur ternie, blasée par l'espèce humaine qui avait tant de mal à l'aimer et à la comprendre. La courbe de ses cils dessinait un arc délicat, mimant les arabesques de ses pommettes rosées. Et que dire alors de ses lèvres mutilées par le venin qu'elles avaient trop longuement porté, maigres mais délectables par le miel qu'elles promettaient. Ainsi je ne pus m'empêcher de glisser mon regard sur sa bouche cerise, mes rétines fauves l'embrassant à distance tandis que je demeurais captif de son envoûtement. Soudain une image pertinente vint frapper mon esprit : je connaissais la jeune Merveille volage et libertine, de ce fait l'imaginer offrir ses baisers à tant de prétendants me fut aisé à saisir. Rien que ces sept derniers jours, combien de lèvres affamées sa bouche avait-elle saisi avec gourmandise, combien de peaux frissonnantes avait-elle caressé, combien de personnes avait-elle profané... Je revins alors à mes esprits, sous le choc de cette vérité levant l'opium de ses charmes soudains : Merveille était une croqueuse d'hommes, et je ne considèrerais jamais d'apposer mes lèvres sur celles d'une jeune fille aux mille saveurs masculines. Je ne jugeais pas sa façon de vivre, j'appliquais simplement la mienne avec éthique : car et ensuite, que se passerait-il ? Parce que en l'instant je mourais d'envie de lui voler un baiser sucré, je me devais de céder à mes envies ? Et demain ? Je ne pouvais décemment pas considérer que cela irait plus loin, hors j'étais un jeune homme qui ne s'engageait que dans la durée. Ne serait-ce que pour deux semaines, pas moins – un délai considérable pour notre jeune âge.

« Merci mademoiselle mais je vous rends le compliment. » Je lui offris un sourire carnassier et complice en retour, avant de me dégager doucement de son emprise. A présent revenu à la réalité qui ne me plombait ni l'estomac ni même l'esprit, je reportais mon attention sur la cheminée non sans éprouver un grand soulagement. J'espérais pouvoir la croire quant à son mutisme concernant mon secret ; de toute évidence elle n'avait d'autre choix que de se taire, si elle ne souhaitait pas que j'en fasse de même avec elle... Par ailleurs j'eus une pensée vive qui traversa soudain mon esprit : si je me devais me taire quant à cette particularité qu'elle avait de jouer double jeu et de s'enfermer dans un cocon de fer, cela signifiait que demain et à la vue de tous, elle redeviendrait cette Merveille détestable qui m'insupportait. « La Merveille que j'ai avec moi ce soir va me manquer, demain... Un peu. » ajoutais-je d'un timbre suave et d'une moue taquine. « Mais je te promets que j'accueillerais l'autre Merveille avec beaucoup de virulence. Comme j'ai toujours su si bien le faire. » soufflais-je d'un timbre complice et dans un haussement d'épaules.
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