Juliet a lu beaucoup de choses avant d'entrer à Poudlard, et avec tous les souvenirs et les commentaires de son père sur cette école, elle était bêtement convaincue qu'elle ne serait pas désarçonnée comme tous les autres élèves de première année. Grossière erreur. Quelle fut sa surprise quand elle arriva sur place. Jamais elle n'avait ressentit une telle chose auparavant. Bien sûr, elle a eut le temps de s'en remettre et de découvrir des recoins du château plus d'une fois, toujours avec beaucoup d'émerveillement, mais si il y a bien une chose qu'elle retiendra toujours, c'est le réconfort qu'elle a put trouvé à Poudlard, dans certains moments comme dans son lit, dans le parc, dans la grande salle et encore dans beaucoup d'endroits. Mais ce que Poudlard lui a apporté avant tout, c'est la détermination de devenir totalement indépendante en apprenant l'art de la magie, tout comme l'ambition d'aller jusqu'au bout de ses études et de devenir médicomage accomplie. Dire que Poudlard aurait effacé sa famille et ses devoirs envers cette dernière en un instant lors des premiers jours dans cette école et d'une façon si facile serait simplement mentir. Car si Poudlard était un havre de paix, elle devait toutefois respecter son nom, et agir en tant que tel en ignorant les nés moldus et parfois même en les méprisant d'une façon qu'elle détestait au fond d'elle.

› Votre camp officiel : [] Le Cercle [x] Mangemort [] Ordre de Woodcroft [] indécis
› Pourquoi choisir ce camp : Avoir le choix de faire partie de ce camp est impossible pour un sang pur issu d'une famille conservatrice telle que la famille Rookwood. Evidemment, il n'y a que des fous pour braver tout afin de ne plus faire partie de ce camp. Juliet a toujours préféré garder le silence quand on lui demandait son opinion sur ce camp, si elle était heureuse ainsi .. Cependant, aujourd'hui, elle se pose des questions et remet en cause grand nombre de choses. Ce qui revient sans cesse dans son esprit, c'est pourquoi ce camp lui a été imposé et pourquoi elle est restée stoïque face à cela. Après, cela a toujours été ainsi avec sa mère, moins avec son père, ce qui fait sans doute la différence.
› Position sur la nature du sang & sur la création de Grindlemonk : Le sang est important. Juliet partage cet avis et trouve ce point de vue indéniable. Le sang sorcier ne doit pas couler et rester pur. C'est quelque chose qu'elle aurait bien grand mal à remettre en question. Cependant, par rapport à d'autres descendants issus de familles au sang pur depuis des générations, elle n'éprouve pas cette haine envers les nés moldus. Par conséquent, la création de Grindlemonk est une absurdité sans nom, juste un prétexte pour les écarter des autres, les isoler. Et puis quoi après ? L'extermination totale et définitive ? Ce n'est pas pour rien qu'ils sont reconnus comme ayant le don de la magie. Un don ne se refuse pas, et même si elle pense que les moldus n'ont aucun droit sur leur monde et la magie, Juliet estime que ce n'est pas un hasard.

« Juliet ! » La voix glaciale de ta mère te fait frémir. Tu lèves la tête, surprise et abasourdie à la fois. Tu ne sais pas ce que tu as bien pu faire pour la mettre dans tous ses états. Comme toujours. Tu cherches du regard ton père, le seul pouvant calmer les ardeurs furieuses de ton monstre de mère et qui arrive généralement dès que ta mère se met à crier. Mauvais choix. Elle le remarque et se met encore plus en colère. Tu es seule cette fois-ci, assise sur le sol du salon à jouer avec une vieille bricole que tu as trouvé. « Comment oses-tu toucher à cela ! Ce n'est pas à toi ! Rends le moi ! » Tu resistes. Pourquoi devrais-tu lui rendre alors que tu joues avec et que cet objet était dissimulé dans tes vieux cartons ? Tu sers ton emprise quand ta mère cherche à te l'arracher des mains. A cinq ans, on ne se rend pas vraiment compte de tout. Pour ta mère, cela ne semble pas être une excuse valable. Tu la vois sortir sa baguette, d'un regard innocent. Puis une détonnation. « ENDOLORIS ! » Tu ne comprends pas sur le coup. C'est comme si tu étais une spectatrice à la scène se déroulant actuellement. Tu vois le petit corps frêle se tordre de douleur en laissant échapper des cris de protestation, des hurlements stridents à en faire pâlir. Tu le vois, ce petit corps se rouler en boule et essayer d'arrêter la douleur. C'est toi. Mais toi, tu n'es plus là. C'est trop dur à accepter pour quelqu'un de ton âge. C'est trop tôt pour prendre conscience de la douleur, trop tôt pour se rendre compte de la méchanceté régnant dans ce monde sans pitié. Toi, alors encore emplie de rêves et d'espoirs. Tout est brisé au fond. Ta mère ne te laisse pas le choix. Cela semble durer une éternité avant que la douleur ne cesse. Tu perçois une voix plus grave, outrée, s'élever très fort autour de toi. Un cri, une bruit sourd et puis des bras entourant tes membres endoloris. Tu sens pleuvoir sur ta joue, et quand tu arrives à ouvrir les yeux de peu, tu souris. Ton père est finalement venu. Du coin de l'oeil, tu vois ta mère, au sol se tenant la joue en pleurant de colère.

« Dis lui Cornelius. » La voix brise le silence coutumier à chaque repas dans cette maison maudite. Levant les yeux de ton assiette à moitié remplie, tu lances un regard noir à ta mère puis un regard interrogateur à ton père, mal à l'aise. Tu devines ce qu'il va dire, tu as fais tellement de cauchemars à ce sujet que tu en as déjà imaginé toutes les possibilités. En tant que fille de famille de sang pur, on t'avait prévenu depuis longtemps. Tu ne peux pas prétendre le contraire. Mais tu ne peux pas non plus l'oublier lui. Préférant immédiatement cette pensée malheureuse, tu te concentres afin de ne pas avoir une réaction prévisible qui te vaudrait des ennuis. Crispée, tu attends la sentence, qui tarde à venir. Tu sais que ton père n'aime pas te voir malheureuse, ce vieux fou, ce vieil érudit aimant sa fille. Pourtant, il finit par s'y résoudre. « Juliet. Nous avons conclu un arrangement avec la famille Rosier. Et sii tout se passe correctement .. Puisque tu sais bien qu'il faut du t .. » Ta mère ne semble pas apprécier qu'il tourne autour du pot de cette façon puisqu'elle ne se gêne pas pour le couper et de se faire le plaisir de te voir malheureuse. Tu ne lui feras pas ce plaisir. « Tu vas épouser Anastasie Rosier, Juliet. » Malgré tous tes efforts pour garder ton sang froid et parvenir à esquisser un sourire heureux à tes parents, tu ne t'attendais pas à ressentir cela. Emprisonnée. Tu sais que c'est ton devoir, mais c'est justement cela qui ne te plaît pas. Silencieuse, tu parviens cependant à hocher la tête, pour montrer que tu avais compris. Mais cela est déjà trop pour ta mère qui se met une nouvelle fois en colère. « Espèce d'ingrate ! Tu pourrais montrer un peu de reconnaissance envers ton père qui a fait de tout son mieux pour négocier cela ! Tu sais qu'il n'est pas bien vu en ce moment, que tout le monde le considère comme une honte pour .. » Et avant même que tu n'interviennes, c'est déjà trop tard. Tu sais ce qu'elle veut dire. Tu sais que ton père n'est pas le parfait maître de famille, insensible et sans coeur, occupant une place enviée et bien placée. Ton père n'est pas comme les autres. Il préfère s'enfermer et faire des potions ainsi que de tout noter dans son carnet en cuir à longueur de journée. Il n'est pas vraiment extrême au niveau de ses points de vue, même tout le contraire en silence. Tu sais tout puisqu'il ne parle qu'à toi, te priant de ne pas être sans coeur et de suivre un minimum ce dernier, même si c'est tout à fait impossible. Tu l'aimes, au fond, ton père. Peinée, tu le vois quitter la table et tu l'entends claquer la porte de sa pièce, là où il aime se retrouver pour faire ses expériences. Tu ne regardes pas ta mère, furieuse contre elle, et sort de table sans te faire prier.

Un craquement sourd. C'est la première chose que tu entends en cette journée d'hiver dont tu profites depuis ton retour de Poudlard pour les vacances de noël. Un craquement sourd qui te rappelle un souvenir remontant à une période lointaine. Celle d'un corps tombant au sol. Le réveil est brutal. Tu penses même que ce n'était qu'un rêve, pourtant, un mauvais sentiment s'empare peu à peu de toi, implacable. Allumant la lumière, tu t'empares de ta baguette et sort avec empressement de ton lit tiède. Peu réveillée, tu descends directement l'escalier pour vérifier que ta mère n'a pas eu un problème ou qu'elle n'a pas fait sauter la cuisine en essayant de se faire chauffer un thé. Il n'y a que l'elfe de maison qui s'occupe de la vaisselle sale. Dès qu'il s'aperçoit que tu es là, il s'incline très bas et commence à marmonner des salutations royales. Tu préfères l'ignorer et tu poursuis tes recherches. Tu ne trouves pas ta mère, et l'espoir de la trouver morte s'ajoute à celui que tout cela n'était qu'un rêve. Une idée absurde réussit cependant à se glisser dans ton esprit, une idée effrayante et probable. Abandonnant toute convenance, tu te mets à courir. Tu arrives finalement devant la porte, et tu l'ouvres. Tes pires craintes étaient fondées. Tu te jettes sur ton père, inconscient au sol, sans prendre en considération les résidus autour de toi. En le retournant, tu t'aperçois qu'il est presque défiguré et que sa peau a viré au grisâtre. Cherchant ta baguette, tu réussis à envoyer un patronus d'urgence pour chercher de l'aide. Tout tourne autour de toi, comme dans un mauvais rêve. Tout devient flou, et tu tombes. Quand tu te réveilles enfin, le blanc immaculé ambiant te fait directement fermer les yeux. Portant une main à ta tête horriblement douloureuse, tu essaies à nouveau d'ouvrir les yeux. Une chose totalement impossible. La panique s'empare de toi quand soudain, des mains te retiennent. Des voix s'élèvent, nombreuses. Une attire ton attention entre toutes. « Mademoiselle Rookwood. Calmez-vous. Vous êtes à Sainte Mangouste. Vous êtes en sécurité. » Mais cela ne te permet pas de te calmer. Une question te turlupine et tourne dans ton esprit douloureux. « Où est mon père ! Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à ouvrir les yeux ?! » Tu es effrayée de connaître les réponses à tes questions. Pourtant, il le faut. Tu réussis à te calmer, et les emprises se desserrent jusqu'à ce que le mains te libèrent totalement. Tu devines qu'ils sont tous autour de toi, à se regarder d'un air gêné et à hésiter à te dire la vérité. La même voix s'élève. Mais cette fois, tu sens une main serrer la tienne. Mauvais signe. « Quand les médicomages sont arrivés, il était trop tard pour votre père. On a retrouvé une lettre. Quant à votre état, on vous a trouvé ainsi dans des vapeurs de potions inconnues renversées au sol. Nous n'en savons pas plus. Mais il se pourrait que vous ressentiez les effets de ces vapeurs à l'avenir. » Silencieuse, tu concentres tous tes efforts pour ouvrir les yeux. Qu'importe si cela brûle, pique, chauffe. La douleur est supportable, surtout après avoir appris que ton père était mort et qu'en faisant l'idiote, tu avais réussi à t'intoxiquer avec des vapeurs de potions mélangées qui ont du être projeté au sol dans la chute probable de ton père. Tu parviens à poser une question, malgré les sanglots menaçants. Ta voix est grave. « Et ma mère ? » La femme qui te parle est petite, âgée au vu de ses cheveux grisonnants, et à l'air réconfortant. D'après son expression, elle ignore absolument où se trouve sa mère. Une tête familière retient cependant ton attention. C'est lui. Lui que tu avais décidé d'ignorer jusqu'à présent. Lui que tu haïssais pour te faire ça à toi. Lui qui te regardais avec peine et quelque chose ressemblant à de l'affection. Tandis que tout le monde quitte la chambre, tu ne l'empêches pas d'entrer et tu t'abandonnes en pleurant dans ses bras.

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