Atlance; c'est
lui. Atlance; c'est
moi. Ce gars désormais grand qui fixe sa maison avec un petit air nostalgique ou peut-être même avec tristesse. C'est ma maison, le lieu de toute mon enfance, le lieu où la magie s'est opéré au sens propre et figuré. C'est là où était et demeure encore
une partie de moi. Le sac sur l'épaule, une valise à mes pieds encrés dans le sol, mes yeux observent et avalent chaque détails qu'ils connaissent pourtant déjà par coeur. Ce volet qu'il avait fallu rattacher après un gros coup de vent, ce toit où niche la nuit quelques jolies chauves souris, ces fleurs que la pluie arrosent par mauvais temps et cette porte qui, avant même l'avoir franchie, t'offre chaleur et gentillesse. Un cocon, un véritable cocon que n'importe qui envierait s'ils savaient. J'aimerais qu'ils comprennent, pourtant, qu'ils jugent par eux-même, rien qu'une fois. Mais j'imagine qu'ils ne pourraient pas. C'est à mes yeux le plus bel endroit de toute mon existence. Si je devais plus tard avoir à mon tour une famille, j'aimerais la voir s'agrandir dans la même maison.
La maison des Weasley.
Elle n'a rien avoir avec le soit-disant magnifique manoir des Malefoy, elle ne rivalise pas non plus avec le beau château de Poudlard, ni même avec la plus modeste des maisons de Londres, mais
c'est la nôtre. Ses murs se sont emprunt de nos joies, de notre quotidien, de nos rires, de nos tristesses aussi. Elle est plus riche que n'importe quel ouvrage de la bibliothèque, plus mystérieuse que les couloirs de l'école et elle renferme autant de secrets et de cachettes que cette dernière. C'est notre toit contre le monde.
C'est mon toit contre le monde.
Et mes piliers, c'est eux.
Maman, Papa, et les autres. Ceux avec qui j'adore m'attabler, ceux que j'aime écouter. Des gens formidables, et je dis pas ça parce que c'est ma famille. C'est juste. C'est juste la vérité. On ne peut pas penser que mes parents sont de mauvaises personnes. Pour moi, ce sont les meilleurs dans leur domaine. Ils sont à la fois strictes et vous offre la liberté ; ils sont attentifs et généreux. Je suis vraiment fier. Oui, je suis fier de faire parti de cette famille. Comment ne pas l'être, d'un côté ? Ces histoires de sang, de réputation n'ont aucune importance à mes yeux. On ne tire pas notre honneur de ces derniers points,
mais de nos valeurs. Bien entendu, tout ceci a tout de même un certain bénéfice : étant sang-pur, ma famille ne craint rien. C'est une chose qui me tient à coeur. Je ne souhaite pas les voir souffrir à cause de toutes ces injustices.
Je ne supporterais pas de les voir souffrir, tous. De plus, il y a
Linoa. Je ne peux pas, je ne dois pas la laisser, l'abandonner. Elle m'a toujours protégé, dès mon arrivée, dès ma naissance. Je me dois de faire de même, de lui rendre la pareille. Comme un vrai frère, un
bon frère. Tant pis si elle se plaint de mes attentions peut-être trop étouffantes, c'est qu'elle ne comprends pas. Mais un jour, elle saura que c'était nécessaire que je mette certaines limites à ses faits et gestes, que je me devais de le faire pour son bien. Je me dois de protéger les autres aussi, et j'espère le faire correctement, mais cette protection est d'autant plus marquée avec Linoa. C'est comme une
pulsion fraternelle poussée à l'extrême. Je n'aime pas ne pas connaître l'endroit où elle se trouve, avec qui elle est, ce qu'elle y fait.
Je suis arrivé parmi eux il y a dix sept ans et des poussières. Contrairement à la majorité, je n'étais pas seule dans le ventre de ma mère. Et non ! J'avais à mes côtés une vraie tête de linotte, celle qui était ma jumelle, ma chère Heïdi-Rose. Je suis passé le premier, et il ne fallut pas plus de trente minutes pour qu'elle sorte par la suite. Comparé aux autres jumeaux et aux clichés qu'on raconte sur eux, comme par exemple ce fait incroyable de s'entendre à merveille pour la plupart, et bien disons que ce n'est... pas spécialement le cas entre nous deux. Heïdi-Rose et moi sommes un duo assez explosif. Souvent en désaccord, parfois un peu jaloux, possessif, il est rare de nous apercevoir en train de nourrir une conversation pacifique. Disons que nous sommes assez contradictoires quelques fois, jamais vraiment bien d'accord sur tout et finalement, c'est devenu une habitude de s'envoyer des piques. C'est notre façon à nous de montrer notre attachement l'un envers l'autre, bien que certains penseront qu'on se déteste, ce qui m'amuse personnellement. Ils ne peuvent pas comprendre, c'est quelque chose de trop complexe. Il n'y a qu'une certitude : c'est que je ne pourrais vivre sans mes deux soeurs.
le mot 'résister' doit toujours se conjuguer au présent.
Je me suis souvent demandé ce que les gens pensaient de moi. Pas que ç'ait été primordiale à mes yeux, mais j'en avais l'infime curiosité. Je ressentais un léger besoin de la satisfaire, parce qu'on se demande tous un jour ce qu'il se passe dans la tête des autres, il faut l'avouer. Dans la mienne, je classais les quelques qualités que je me trouvais ; loyal, juste, honnête, travailleur... Je n'avais jamais manifesté un pur égoïsme vis à vis des autres, ni même de la méchanceté gratuite. Je n'étais pas égocentrique, ou tout du moins ça m'aurait étonné, ni même narcissique. Si je l'étais, c'est simplement par humour, sans doute. Tiens, l'humour. Oui, je crois que je suis drôle. Enfin, pas forcément tordant, le futur humoriste de Poudlard mais. Oui, je pense que j'arrive facilement à arracher un sourire à quelques uns d'entre tous. Je pense que je suis sympathique, d'une gentillesse appréciable. J'ai le sérieux où il faut quand il faut et la désinvolture bien placée elle aussi. Mais tout ceci, ce n'est que détail. Car finalement, quoique vous soyez, au fond de vous même, les gens ne retiendront de vous que vos défauts. C'est ainsi que nous sommes faits, faut pas s'illusionner. Tout le monde tire des conclusions vis à vis des apparences, même moi. Mais j'ai le recul, comme d'autres, de se dire qu'elles ne sont pas forcément fidèles et de ne pas me précipiter. Pour revenir aux défauts, les gens tiennent forcément beaucoup plus compte de ces derniers que de vos qualités. Parce qu'ils les atteignent plus facilement qu'elles, la plupart du temps. Et il faut savoir que j'ai un très, très gros défaut.
La rancune. Je suis, disons, impulsif et il n'est pas rare qu'un désir de vengeance m'anime à chaque injustice faite, à chaque faux pas effectué. Je n'exagère pas, j'ai beau être très souriant, ça ne fait pas de moi un Boursouflet. Dès qu'on s'attaque à mes proches ou des innocents, j'ai l'impression d'exploser des pieds à la tête et je perds un peu mes moyens. C'est moins marqué quand on s'en prend à moi, car j'essaie de garder un minimum de sang-froid, mais dans le cas contraire, j'ai tendance à agir plutôt que réfléchir. Je suis parfois d'une impatience assez. Chiante. Oui, je n'apprécie pas l'attente. Je suis assez pressé, pas assez paresseux pour rester des heures dans un fauteuil de la salle commune et pas non plus très motivé quand il est question de faire quelque chose qui ne me plairait pas. Je suis assez têtu, c'est difficile de m'enlever une idée de la tête. C'est comme lorsque j'attendais avec hâte l'arrivée de la fameuse lettre de Poudlard. Je n'étais pas spécialement inquiet, j'étais plutôt du genre décontracté mais je voulais avoir la preuve écrite que j'allais entrer à cette école. Ah, oui. Je ne crois que ce que je vois. Je ne suis pas du genre à me laisser embobiner. Je peux peut-être être quelques fois naïf, mais c'est très rare. Il faut dire que lorsque je fais confiance à quelqu'un, je ne le fais pas à moitié. La confiance mutuelle et la sincérité sont le maître mot d'une amitié valable pour moi ; une fois ceci prouvé, je l'admets, je mettrais ma vie dans les mains de cet ami. Bien entendu, il y a certain degré, je ne suis pas non plus du genre à aimer tout le monde, je m'appelle pas Jésus. Malgré tout, certains me disent quand même qu'ils faut plutôt que je me méfie plus de mes amis que de mes ennemis, chose que je n'arrive pas à concevoir.
Il paraîtrait que je suis souvent pris comme modèle. Je ne sais pas trop comment le prendre. Certes, c'est clairement un compliment, mais les gens ont tendance à se précipiter. Faut pas croire que je suis un ange quand même. Je serais partant pour faire une blague au concierge, encore plus pour une fête clandestine, ou une sortie nocturne. Encore une fois, je suis pas Jésus hein. J'ai pas envie de passer mon temps à servir de modèle. Choix difficile entre être celui qu'on aimerait que je sois sans arrêt et celui que j'aimerais être quelques fois, surtout que je déteste sentir que j'ai déçu ceux que j'apprécie. Ca a tendance à me miner le morale. Mais j'imagine qu'ils n'attendent qu'une chose ; que je sois moi-même.
Et s'il y a bien quelque part où je serais toujours Atlance Maddox Weasley, c'est dans cette putain de situation de merde. Pardonnez mon vocabulaire, quoique, ça reste MA description, donc en fait je peux jurer autant que je veux, surtout sur les récents événements. Cette histoire de pureté et toutes ces conneries. C'est pas très étonnant d'ailleurs que je me monte contre tout ça, sachant que je suis "un traître à mon sang". J'ai envie de rire. Toutes cette bande de coincé du cul qui s'imagine que le monde des sorciers survivra avec quatre clampins aux hémoglobines "purement sorcière". Ils sont en train de réhabiliter la théorie de Darwin avec leurs races supérieures et leurs valeurs de merde. De purs abrutis, des baratineurs de première. S'il y a une chose que je sais, c'est que je ne me plierais pas à leur vent d'idiotie. J'en fais le serment. Et comme la plupart le savent, je suis pas du genre à briser mes promesses. Au final, c'est à ces pro sang-purs qu'on devrait casser la baguette...
Emmerdez moi et je vous promets que je vous la ferais bouffer avant que vous ayez pu me désarmez.