Le dernier cours de métamorphose avec les quatrièmes années avait été une catastrophe, miss Almeida avait fait des siennes grâce à sa maladresse légendaire et avait foutu la classe dans un vrai bordel. Opale savait bien que Luz ne le faisait pas exprès, mais elle ne pouvait s’empêcher d’être dure avec elle. Opale voyait en Luz la fille qu’elle avait eue durant quelques minutes il y a de ça déjà douze ans. Opy semblait presque méchante avec la petite Luz et ce même devant les autres élèves, à toujours être extrêmement exigeante envers elle, la mettant souvent en retenue, alors que Madame Abbott était loin d’être une professeure qui donnait tout le temps des retenues, mais avec Luz tout était différent, son attitude, son allure, son ton. Elle évitait d’avoir une relation quelconque avec la jeune fille en dehors des cours, alors qu’elle disait à tous que sa porte était toujours ouverte pour n’importe quoi, pour parler, pour une question, pour deux questions, mais il semblait que pour Luz, la porte était très souvent fermée.

Après que Luz se soit appliqué à foutre la merde dans sa salle de classe, Opale se leva et termina la classe sur le champ, prévenant Luz qu’elle était collé le samedi qui suivait et qu’elle saurait ce qu’elle aurait à faire rendu au samedi. En fait, Opale avait eue un cours le vendredi d’avant et avait laissé la classe dans l’état que les huitièmes l’avait laissé, plusieurs choses traînait, certains dégâts avait été causés, certaines tables avait été transformées en d’autre chose, bref la classe ressemblait à un chaos quelque peu organisé. Opale était assise à son bureau et corrigeais des travaux de dixième année de cinq parchemins à dix parchemins, c’était long et fastidieux, mais elle certains travaux étaient tout simplement sublimes. Elle était extrêmement concentrée sur ce qu’elle faisait et en oublia que Luz devait arriver vers midi et donc dans quelques minutes. Le bruit de la porte qui s’ouvrit sortit Opale de sa concentration. Elle fit signe à Lu de venir s’asseoir en face d’elle, elle termina le travail qu’elle était en train de corriger et finit par lever le regard vers la Gryffondor. Elle ne lui sourit pas, Opale avait une expression dure. « Bon. Comme tu le vois, la classe est dans un chaos total, tu dois la replacer. Tu peux utiliser ta baguette si tu veux, mais si tu fais plus de dégâts qu’il y en a déjà, tu restera plus longtemps pour les arranger » Opale n’attendit pas de réponse de la part de son élève et se remit à corriger les travaux de ses étudiants. La jeune fille en aurait pour quelques heures et si elle empirait la chose pour peut-être quelques autres heures. Opale en profiterais pour corriger et peut-être aussi, si elle était tannée, finirait-elle par simplement roder en louve dans la classe. Elle n’était pas là pour faire la jasette avec Luz, elle avait du travaille à faire et la jeune fille aussi, alors valait mieux commencer tout de suite.

Jeudi après-midi, TD de métamorphose. Le cours le plus adulé (avec le TD de sortilèges) par tout mes camarades de classe, sauf moi. Pourquoi ? Parce que j'ai beau être une sorcière, je ne suis pas doué avec une baguette magique. Je sais, c'est pitoyable. Mais je sais faire un tas d'autres choses super cool et super bien sinon. Au Brésil, la manière d'enseigner la magie n'était pas la même parce que les traditions n'étaient pas les mêmes. J'avais rarement à me servir de ma baguette, ce qui était mieux pour mon entourage. Malheureusement pour moi, en Angleterre un sorcier ne pouvait rien faire sans l'aide sa baguette magique. Un TD de sortilèges ou de métamorphose étaient un calvaire pour moi. Mais en sortilèges, cela pouvait encore aller, Monsieur Corback était très gentil et patient avec moi, tandis qu'avec Madame Abbott... Elle était gentille avec les autres élèves, mais pas avec moi. Je ne savais pas pourquoi. Je faisais des bêtises je sais, mais ça arrive à tout le monde non ? J'essayais de m'améliorer, je voulais m'améliorer, mais lorsque que je levais la main pour poser une question, elle m'ignorait. Elle était dur avec moi et je ne savais pas réellement pourquoi. Quoiqu'il en soit, cette après-midi là nous devions venir avec notre animal de compagnie pour le transformer en valise. Chaque élève essaya à son tour et quand se fût à moi de transformer mon perroquet Guarana en valise, tout ne se passa pas comme prévu. Mais alors pas DU TOUT. Non seulement je ne transforma rien, mais en plus je multiplia mon perroquet en des dizaines d'exemplaires. Plusieurs se mirent à voler dans la salle de classe, ce qui effraya les autres animaux qui se mirent à courir et à sauter dans tout les sens. Je vous laisser imaginer le cirque dans la classe et je vous laisse imaginer dans quel état j'étais. Complètement bloquée et paniquée. Mais pourquoi ça n'arrivait qu'à moi ? Et puis soudain la pièce se gela. « Luz !!! » hurla une voix que je connaissais bien. Je fermais les yeux et me cachait derrière un livre. « Tu viendras en retenue samedi après-midi pour réparer toutes tes bêtises ! » cria Madame Abbott avant de libérer la classe. Et voilà, c'était repartie ! J'avais tout gagné...

Le samedi convenu, en début d'après-midi, je me présentais à al porte de la salle de métamorphose. Je respirais un bon coup et frappais. Je poussais la porte et entrais doucement. Madame Abbott, assise à son bureau en train de corriger des copies releva les yeux vers moi et me fit signe d'avancer. « Bonjour Madame » dis-je poliment. Elle ne répondit pas. Je m'avançais dans la pièce et constatais les dégâts. Elle était encore plus en désordre que l'avant veille. Je priais pour que Madame Abbott m'aide un peu. « Bon. Comme tu le vois, la classe est dans un chaos total, tu dois la replacer. Tu peux utiliser ta baguette si tu veux, mais si tu fais plus de dégâts qu’il y en a déjà, tu restera plus longtemps pour les arranger » me dit-elle d'un ton froid et dur. J'ouvrais alors grands les yeux et la bouche constatant l'ampleur de la punition. J'en avais pour des heures ! J'étais outrée, ce n'était vraiment pas juste. « Mais Madame, je...bon d'accord Madame » finis-je par capituler. Vu le temps que j'allais y passer, il fallait mieux que je ne ronchonne pas et commence tout de suite. Je posais mes affaires sur un pupitre et commençais à ramasser ce qui couvrait le sol. Si j'utilisais ma baguette pour cela, j'allais sûrement tout carboniser. « Vous savez Madame, je suis désolé, je ne fais pas exprès d'être comme cela » tentais-je de m'excuser timidement. Je fis une moue et continuais à ranger le désordre. Après avoir rendu le sol vierge, je m'attaquais aux pupitres et là encore ce n'était pas une mince affaire. Je venais de passer plus d'une demi-heure à nettoyer le sol et j'étais loin d'avoir fini de ranger la salle entière. Je soupirais bruyamment. J'allais chercher ma baguette afin d'essayer de réparer les dégâts causés par des sorts, mais lieu de rendre sa vraie forme à la table, je la faisais doubler de volume. Je soupirais de désespoir. Je m'approchais alors prudemment du bureau de Madame Abbott et m'arrêtais devant elle. « Madame ? S'il vous plait, est-ce que vous pourriez m'aider à retransformer les tables ? Le finite incantatem ne marche pas dessus... » demandais-je d'une petite voix. Je priais intérieurement pour qu'elle ne se mette pas encore en colère contre moi ou qu'elle ne ralonge pas ma punition. Je ne le faisais pas exprès, c'était vrai...

Il est plutôt étonnant de voir Opale agir de la sorte avec une élève, surtout un élève du genre de Luz. Opale c’était une prof exigeante certes, mais toujours là pour ses élèves, peu importe à quel point ils avaient de la difficulté, peu importe d’où il venait, ce qu’ils étaient. Elle était ici pour enseigner, un point c’est tout. Pourtant, avec Luz c’était tout à fait différent, elle était exigeante et pas aidante, mais pas du tout. Elle ne pouvait simplement pas l’être c’était au dessus de ses forces que de la voir. Luz, pour elle, ressemblait tellement à le fille qu’elle aurait voulu avoir, physiquement, psychologiquement et ça l’effrayait et lui faisait de la peine, alors elle préférait minimiser tout contact avec la jeune fille. Malheureusement, elle faisait tellement de bêtises qu’elle se retrouvait toujours en retenue avec elle. Luz entra dans la salle, un peu gênée, Opale ne voulait pas être méchante, c’était sa façon à elle de se préserver de la ressemblance qu’elle voyait avec sa fille, même si elle n’avait vécu que quelques secondes. Elle ne voulait simplement pas se laisser aller à voir que quelqu’un d’autre pourrait si on veut, combler le trou qu’Émeraude avait laissé. « Bonjour Madame » Elle ne répondit pas à cette dernière, elle sauta tout de suite à son explication de la retenue et retourna à ses travaux. Elle n’avait pas envie d’expliquer, de donner des détails, Luz devrait s’arranger seule. «« Mais Madame, je...bon d'accord Madame » Opale avait levé le regard, elle était froide, Luz n’avait pas intérêt à essayer de s’en sortir ou d’argumenter, ça ne ferait que rendre la situation pire qu’elle ne l’était déjà.

« Vous savez Madame, je suis désolé, je ne fais pas exprès d'être comme cela » Le problème c’est qu’Opale n’était pas une grande croyante de ce genre d’excuse, pour ce racheter avec elle, il fallait agir et non parler. « Luz arrête de t’excuser et met toi au travail si tu ne veux pas rester ici toute la nuit » Opale n’était pas dur, mais autoritaire. Elle n’avait pas besoin d’entendre une petite fille de quatorze ans s’excuser pour quelque chose qu’elle avait fait, même si elle n’avait pas voulu le faire, les dégâts avait été fait et elle devait en assumer les actes et voilà tout. Opy retourna aux travaux de ses étudiants de dixième année, c’était des travaux très avancés et surtout très intéressant, la matière était beaucoup plus intéressante que celle qu’elle devait enseigner aux plus jeunes. Elle prêtait vaguement attaention à ce que Luz faisait, elle semblait avoir nettoyé le sol, elle allait avoir de la difficulté avec les tables toutefois. Certaines avaient été transformé en roche, d’autre en fauteil, d’autre en table de salon, bref, aucune n’avait son allure original. Opale releva la tête quand elle entendit un grand bruit, une des tables avait doublé de taille. Elle leva les yeux au ciel, cette petite n,allait donc jamais y arriver seule ? « Madame ? S'il vous plait, est-ce que vous pourriez m'aider à retransformer les tables ? Le finite incantatem ne marche pas dessus... » Le finite incantatem ne marchait pas, parce que c’était le but de l’exercice qu’elle avait donné au huitième année. Elle était bien au courant que Luz ne le faisait pas exprès mais elle voulait que la jeune fille apprenne et Opale avait appris sur le tas, en essayant par elle-même et elle avait cette impression que Luz ne faisait absolument aucun effort. « Écoutez bien Mademoiselle Almeida, vous ne faites peut-être pas exprès pour mettre le bordel, mais vous ne faites aucun effort pour le réparer, alors vous allez vous débrouiller seule » Luz pourrait y arriver, si elle avait un peu plus d’aide d’Opale, mais elle ne voulait tout simplement pas donner tout crue dans la bouche de la jeune fille, alors elle ne lui donnait quasiment aucune aide, même pas ce qu’elle devait faire pour y arriver. Elle n’avait pas crier, elle n’était pas fâchée, elle était simplement exaspérée et beaucoup plus exigeante envers Luz qu’en vers n’importe qu’elle autre élève. Si Luz voulait une réponse ou de l’aidre, il faudrait qu’elle confronte Opale de façon un peu plus brutale ou du moins, moins timidement.

Mais qu'est-ce que j'avais bien fait pour mériter ça ? Enfin, je veux dire à part, avoir mit le souk dans la salle de métamorphose la veille, qu'est-ce que j'avais fait pour mériter d'être aussi maladroite avec une baguette ? Pourquoi lorsqu'on en avait une et qu'on naissait sorcier, on ne savait pas tout faire directement ? Et puis, qu'est-ce que j'avais fait pour que Madame Abbott, la professeure de métamorphose soit comme cela avec moi ? Bon, d'accord je n'étais pas très doué, mais dans la classe elle aidait tout le monde sauf moi. Comment elle voulait que je progresse dans sa matière si elle ne m'aidait jamais et ne répondait jamais à mes questions ? Si elle croyait que cela m'amusait de toujours tout rater lorsque je me servais d'un baguette ? Au Brésil, j'étais une des meilleurs de ma classe parce que personne n'avait ou presque à se servir de sa baguette. Ici, on vous prenait pour une moins que rien si vous ne saviez pas lancer un sort correctement. « Luz arrête de t’excuser et met toi au travail si tu ne veux pas rester ici toute la nuit » m'avait-elle répondu aussi fermement que d'habitude. Toute la nuit ? Mais même si je ne mettais pas jusqu'à la nuit pour remettre la salle en ordre, comment allais-je faire pour retransformer les tables et autres meubles métamorphosés ? Elle savait très bien que j'en étais incapable ! D'un, parce que j'étais nul et de deux, parce que je n'étais même pas sûre que les quatrièmes années savaient faire ça. Je pointais ma baguette vers les tables et essayais de leurs faire retrouver leur forme d'origine, mais rien à faire. Je tentais d'aller gentillement demander un peu d'aide à Madame Abbott en essayant d'être le plus poli possible. Un peu d'aide, rien qu'un peu, ce serait magnifique. « Écoutez bien Mademoiselle Almeida, vous ne faites peut-être pas exprès pour mettre le bordel, mais vous ne faites aucun effort pour le réparer, alors vous allez vous débrouiller seule » me dit-elle d'un ton sec avant de replonger le nez dans ses copies. Je baissais la tête et soupirais. Je tournais les talons et allais me réoccuper de ma table. Je commençais à en avoir marre. Le peu d'amis que j'avais ici étaient en train de profiter du soleil alors que moi j'étais cloitré ici à essayer en vain de retransformer des tables pour quelqu'un qui me détestait ! Je pointais à nouveau ma baguette sur la table en faisant le mouvement de poignet que Monsieur Corback nous avait appris. Lui au moins, il était gentil avec moi. Bloom ! La table changea de couleur. Je soupirais et mis ma tête dans mes mains. C'était quoi cette formule pour changer un objet en table déjà ? Je ne le savais pas. Fera...tabula ? Tabula voulait dire table en latin non ? Je pointais une dernière fois ma baguette sur la table et réessayais. Et rebelote ! Non, non, non ! « Não, merda ! » criais-je d'énervement en jetant ma baguette sur cette foutu table. J'avais les larmes aux yeux. J'en avais plus que marre. Je reprenais ma baguette et me dirigeais d'un pas décidé vers le bureau de Madame Abbott. Je posais violemment ma baguette sur son bureau, juste sous son nez et la regardais droit dans les yeux. « Tenez, vous avez gagné, je suis nul ! Je n'ai plus besoin de ça ! De toutes façons je ne progresserais jamais parce que à chaque fois que je lève la main pour poser une question ou pour demander de l'aide vous m'ignorez. Qu'est-ce que je vous ai fait, hein ? O que eu fiz ? Por que você não me ama ? » dis-je avec énervement en brézilien. Je voyais tout flou, mais je ne voulais pas baisser les yeux. Peu importe ce qu'elle penserait. Mes yeux étaient remplis de larmes prêtent à couler. Je fis une moue et me retins de toutes mes forces pour ne pas échapper un sanglot. J'allais sûrement me faire crier dessus, mais tant pis. Il fallait que cela sorte, cela faisait trop longtemps que je gardais cela sur le coeur. Au point où j'en étais, ça ne pouvait être pire.