A drop, a glass, a bottle and...an idiot man

Enceinte. Sofia était enceinte... Je n'arrivais toujours pas à m'en remettre. Les mots de Beatrice n'avaient cessé de résonner dans ma tête depuis qu'elle était venu nous annoncer la nouvelle. Sofia avait passé une analyse de sang et les résultats étaient tombés. Sa fatigue, ses nausées, ses faiblesses, tout cela était dû au simple fait qu'elle était enceinte. Par Merlin, je n'arrivais toujours pas à réaliser. Sofia et moi : parents. C'était comme un rêve. Nous y avions déjà pensé, déjà fait allusion ses derniers temps, mais je pense qu'aucun de nous deux n'avaient réellement pensé que c'était possible. Pourtant, c'était un fait. Les analyses ne laissaient peser aucuns doutes. Sofia était enceinte de bientôt trois mois. Je ne pouvais m'empêcher de penser (avec un certain sourire aux coins des lèvres) à notre lune de miel à Djerba durant l'été. Cela semblait encore surréaliste à mes yeux. Je ne savais pas encore si je devais me réjouir ou avoir peur. Sûrement un peu les deux. J'étais heureux de cette nouvelle. Seulement, je ne savais pas si j'avais le droit de le montrer, même à Sofia. Sa réaction lorsque nous avions parlé d'enfants avait été assez surprenante. Je voulais des enfants avec elle. Sofia était la femme de ma vie et avoir des enfants avec elle était sans doute la chose qui allait faire de moi un homme comblé. Tout se bousculait encore dans mon esprit. C'était incroyable, j'allais devenir papa... Sofia et moi allions devenir parents, c'était tellement inattendu. J'avais encore du mal à me dire que c'était vrai, mais ce n'était rien comparé à Sofia qui avait eu du mal à encaisser la nouvelle. Cela l'avait choqué encore plus que moi et la nuit précédente avait été mouvementé. Mêlée de larmes, de paroles, d'éclats de joie et de soupirs. Durant la journée qui avait suivi, j'avais affiché un sourire béat indéfectible. Les gens avaient l'habitude de me voir le sourire aux lèvres, mais celui que j'abordais était beaucoup plus large et étrangement naïf. Même le Directeur que j'avais croisé dans les couloirs m'avait demandé si j'allais bien. Oui, j'allais parfaitement bien et Beatrice pouvait lui confirmer que je n'avais pris aucunes substances qui pouvaient altérer mon jugement. Pourtant mon comportement aurait pu faire pensé le contraire. J'avais flané dans les couloirs de Poudlard toute la journée. Je ne savais pas vraiment où j'allais. Je crois même que je me suis retrouvé dans le couloir interdit sans le savoir. Un détour, imprévu de la vie (au sens propre comme au figuré). J'avais une irrésistible envie d'annoncer la nouvelle à mon meilleur ami, puisque Beatrice le savait déjà. Malheureusement, Julian n'était que très peu à Poudlard depuis la rentrée scolaire. Il avait repris son activité de brillant avocat pour le compte de l'école et enquêtait sur les attentats de l'année passée. Si il apprenait donc la nouvelle, c'était forcément par hibou. Peu importe, l'envie d'en parler à quelqu'un était plus forte que moi. Au risque de passer pour ridicule, je ne pus m'empêcher d'aller voir Hempstead-Hayes. J'avais un manuel à lui rendre et je savais que mon sourire béat lui donnerait sûrement d'excellentes raisons de se moquer de moi. Une chose qui ne manqua pas puisqu'à peine entrée dans sa serre, j'eus le droit à une jolie petite réplique cinglante. Oh je savais qu'il pensait que j'étais un imbécile heureux, mais peu importe. La nouvelle que je venais d'apprendre allait le faire sauter sur place ou alors...vomir. Sa réaction fût un mélange des deux. Je le vis se tenir à la table pour ne pas tomber et se mordre les lèvres à pleines dents pour ne pas prononcer quelques insultes. Depuis son retour à Poudlard, Hayes avait pris beaucoup sur lui et son comportement envers moi était devenu plus calme. Il essayait désormais d'être courtois envers moi et de me respecter, mais ce qu'il fit ensuite surpassa tout ce que j'aurais pu imaginer. Je crus rêver lorsqu'il me proposa un verre pour célébrer la nouvelle. J'acceptais après quelques instants d'hésitations et portais un toast avec lui. Une chose impensable il y a encore quelques mois de cela. D'ailleurs j'aurais peut-être dû refuser ce verre...

La nuit devait être tombé depuis un bon moment, lorsque je quittais la serre d'Aidan. Non d'un strangulos boiteux, la liqueur de gingembre est beaucoup plus forte qu'on ne le pense. Surtout lorsqu'elle est associée à du rhum pur. En même temps, ce n'est pas un mélange des plus désagréables. Il faudrait que je songe à le faire goutter à Beatrice un jour. Elle devrait beaucoup aimer. Je poussais la porte du Grand Hall et m'engouffrais dans le château en faisant un petit signe de la main à notre concierge, qui avait une tête beaucoup moins effrayante que d'habitude je dois dire. Par Merlin, les murs du château jouaient à cache-cache ce soir, je n'arrivais pas à les apercevoir lorsque j'en approchais un. Et puis pourquoi tout était toujours éteint en pleine nuit dans ce château ? On ne voyait rien du tout ! Je m'emparais de ma baguette dans ma poche et allumais toutes les coupoles qui se trouvaient à proximité. Je souris satisfait et étouffais un haut le coeur avant de reprendre ma marche. Je posais d'ailleurs mon pied sur l'une d'elle et poussais un juron lorsque je trébuchais. Non d'un chien, mais pourquoi y avait-il autant de marche à Poudlard ? « Oh, les élèves ont raison, les balais et les tapis volants devraient être aut-...orisés dans les couloirs pour se déplacer » pestais-je en me relevant. Après maintes efforts, une dizaine de chute, deux détours et une discussion très passionnante avec le chevalier du Catogan sur le rôle des elfes de maisons en Inde, je retrouvais enfin le chemin des appartements. Balançant ma cravate défaite par dessus mon épaule, je tentais de me diriger vers l'appartement de Sofia. Un sourire béat s'afficha alors sur mon visage. Hum, mia bella devait sûrement dormir à cette heure-ci. Il fallait mieux que je ne la réveille pas. Elle devait sûrement faire un gros dodo et junior ou juniorette dans son ventre aussi. « Vivo per lei da quando sao... » commençais-je à chantonner en tournant les talons vers mon appartement. « Da prima volta l'ho-...contrata » continuais-je en essayant d'ouvrir la porte. Je ronchonnais et fis la moue. Si c'était une blague, ce n'était pas gentil du tout. Je donnais un coup sur la porte qui ne voulait pas s'ouvrir puis étouffais une plainte. « Mademoiselle la porte...vous n'êtes pas très gentille » dis-je en levant un doigt menaçant en direction de la porte.

Sofia tu es enceinte c'est génial non ?! Depuis deux jours cette phrase ne faisait que me revenir en tête. Bien sûr c'était une bonne nouvelle, je voulais être maman et je voulais avoir des enfants avec mon mari mais... Je ne savais pas s'il était prêt. La seule fois où nous en avions parlé il ne m'avait pas dit s'il voulait des enfants maintenant ou plus tard. En fait, il avait éludé la question et je m'étais alors braquée. Alors maintenant que j'étais enceinte je me sentais coupable. Coupable mais aussi affreusement heureuse. Je me sentais sur un petit nuage à chaque fois que les nausées me laissaient tranquille. Je m'imaginais avec un petit garçon ou une petite fille dans mes bras. Bien sûr il ou elle aura la beauté et l'intelligence de son père mais aussi le sale caractère de sa mère. Oui je l'imaginais comme cela. Je voulais me sentir heureuse et le soir de l'annonce j'avais passé la moitié de ma soirée à pleurer parce que je ne voulais pas le forcer et puis je passais la deuxième partie de ma nuit à rire et à imaginer la suite de notre vie. Nous allions être des parents ensembles. Je ne pouvais pas rêver mieux. Je ne pouvais pas m'imaginer dans les bras d'un autre. Ce bonheur était le notre et pour rien au monde je ne ne voudrais le vivre avec quelqu'un d'autre. Il était irrémédiablement l'homme de ma vie. Je ne saurais pas ce que je deviendrais sans lui. Le lendemain, je me levais tranquillement. Mon mari était déjà debout et même partie. Je le soupçonnais presque de ne pas m'avoir réveillé pour que je me repose. En attendant à cause de lui j'avais déjà raté mes deux premières heures de cours. A celui-là si je l'avais en face de moi je crois que je lui crierais dessus avant de l'embrasser. Au moins grâce à cette grâce matinée j'avais pu me reposer un peu. Cependant mon époux pouvait s'attendre à ce que je lui en touche deux mots ce soir quand on se verrait. Bref c'est à onze au lieu de huit heures que je commençais mes cours en prétextant que j'étais malade et qu'il avait fallu que je me repose. Bien entendu mes élèves se moquèrent de moi et me demandèrent si le professeur Sweetlove était avec moi pendant ces trois heures là. Et comme d'habitude j'envoyais la moitié de ma classe chez le directeur. D'ailleurs à l'heure de midi, il vint dans mon bureau. Je fus d'abord surprise mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Béatrix à ce moment là. Un sourire en coin s'afficha sur mon visage alors que j'invitais mon patron à s'assoir. Dites moi Docteur vous avez presque battu votre record aujourd'hui ! Son sourire en coin m'arracha un rire. Oui j'avais presque battu mon record... En effet, demain je le battrais peut être. Je vous soupçonne de vouloir me faire entrer en dépression madame Sweetlove. Comme cela vous passerez beaucoup plus de temps avec notre infirmière... Je levais un sourcils et j'attendais de voir sa réaction. Il se leva alors et me sourit. On aurait presque dit qu'il me défiait de le raconter à qui que se soit. Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire en le voyant sortir aussi vite qu'il était entré. En fait le seul homme à qui je ne faisais pas peur c'était mon mari. D'ailleurs, il me tardait de le voir ce soir. J'avais des tas de choses à lui raconter.

Le soir même je ne descendais pas dans la grande salle pour manger. Je préférais me faire monter un plateau repas par un elfe de maison – qui m'avait assuré être bien traité. Je le mangeais rapidement en pensant que cette technique me permettrait de le garde plus longtemps en moi... Au final c'était une mauvaise idée parce que je suis quand même aller rendre tout mon dîner. Après avoir pester contre le petit être qui grandissait en moi, je m'assis sur un canapé et j'attendais. Je prenais un coussin contre moi et j'allais même chercher une des vestes de Timothy pour avoir son odeur sur moi. Il me manquait terriblement. J'avais besoin de lui. J'avais besoin de ses bras. Je me sentais fébrile et je n'aimais pas cela. Je prenais un bouquin et je commençais à lire. C'était l'histoire d'un détective super intelligent et de son acolyte un docteur émerveillé. Je finissais l'histoire un moins de deux heures et je commençais à m'inquiéter. Timothy n'était toujours pas là. Il était presque minuit et mon mari n'était toujours pas rentré. Je commençais à paniquer et les idées les plus folles me traversèrent l'esprit. Peut être était-il blessé ou peut être allait-il partir de Poudlard sans moi ? Non il ne fallait pas que je pense à cela j'étais vraiment ridicule. J'allais me coucher en tentant de me sortir de la tête toutes ses idées idiotes que j'avais eu. Je commençais à m'endormir quand j'entendis quelqu'un tambouriner à la porte. Je me levais alors d'un bond manquant d'avoir un malaise comme je n'avais pas mangé et j'allais à la porte de l'appartement pour ouvrir. J'entendis alors une voix que je connaissais très bien dire : Mademoiselle la porte... vous n'êtes pas très gentille. Avais-je bien entendu mon époux parlait avec la porte ? Je ne pouvais pas le croire qu'est-ce qu'il lui arrivait. J'ouvrais alors la porte et je le retiens de justesse. Chéri ça va ? demandais-je d'un air suspicieux. Il puait l'alcool et cette horrible odeur me donnait envie de vomir encore une fois. Je le relevais et tentais de le faire tenir contre le mur tandis que je fermais la porte. Il semblait vouloir marcher ou faire je ne sais quoi. Je m'exclamais alors d'une voix offusquée : Mais tu as bu !!! Je posais mes mains sur mes hanches et je lui faisais les gros yeux. Je crois qu'il allait falloir que mon époux s'abonne à dormir sur le canapé. Ce soir là j'étais à la fois déçue et perplexe. J'attendais de voir l'explication qu'il allait me donner.

Sofia Luna Ilithyia....etc, Sweetlove. La femme la plus parfaite du monde. La plus belle, la plus douce, la plus intelligente, la plus agréablement têtue des femmes de la terre entière. La femme que j'aime. Mon épouse. Avoir demandé Sofia en mariage était probablement la plus brillante idée que je n'avais jamais eu. Aurora disait souvent que j'avais parfois des idées stupides, malgré mon grand professionnalisme et ma maturité, mais je dois dire que pour celle-ci j'avais brillé. Par Merlin, l'alcool d'Aidan me faisait parler comme lui. Je n'aurais peut-être pas dû accepter de rester aussi longtemps dans sa serre pour fêter la grossesse de Sofia avec lui. Mon égo avait du gonflé en même temps que mon alcoolémie. Si une personne apprenait cela j'étais perdu. Ressembler à Aidan était la dernière chose qui pouvait m'arriver. Pourtant c'était dans sa serre que j'étais aller faire un tour ce soir. La nouvelle de la grossesse de Sofia avait vraiment dû me chambouler pour que j'aille voir la dernière personne en qui j'avais confiance dans ce château. D'un autre côté, il m'était difficile de fuir notre cher professeur de botanique, puisque d'une c'était un collègue et de deux c'était le meilleur ami de ma femme. Pourquoi ? Et bien, à vrai je ne le savais pas vraiment. Malgré toutes mes mésaventures avec Aidan, Sofia le considérait comme son meilleur ami. Quelque chose devait les lier fortement, mais je n'avais pas encore réussi à savoir quoi. De plus, ce n'était pas avec une femme têtue comme une mule et un collègue associable que j'allais pourvoir le découvrir. Il faudrait sûrement que j'use d'autres moyens pour cela. En ce qui concernait l'alcool sur Aidan, ça n'était d'aucunes utilités. Même après quelques verres, je n'avais pas réussi à le faire avouer ce qu'il avait bien pu faire à Sofia pour qu'ils soient encore amis aujourd'hui. En faite, l'alcool le rendait juste encore plus bavard et cynique que d'habitude. Mais le fait d'avoir moi aussi bu, m'avait aidé à le supporter.

Cela faisait un certain bout de temps que je n'avais pas bu, tout du moins pas autant que cela. Par Merlin, j'aurais du me souvenir que ne pas tenir l'alcool était un cadeau de famille. Je me permettais de faire la leçon à Aurora lorsqu'elle abusait un peu trop de la bierraubeurre, mais je n'étais pas mieux qu'elle. D'un autre côté, j'étais beaucoup plus âgé qu'elle et je n'avais pas à rendre de compte. Voilà ! Aidan s'était plains que je ne me lâchais pas assez et bien ce soir, je crois que je lui avais montré le contraire. Enfin, j'avoue qu'il n'y avait pas de quoi être fière, mais au moins j'avais du clouer le bec à notre professeur de botanique. Enfin, je crois... Minuit passé, je me décidais enfin à rentrer au château. Une journée de cours m'attendait malheureusement le lendemain. J'arrivais au sixième, à l'étage des appartements, sans réellement savoir comment j'avais réussi cette prouesse et me dirigeais vers celui de Sofia. Je m'arrêtais tout à coup, chancelant presque sur place, pris d'un doute. A cette heure-ci mia bella devait surement dormir, il fallait que je ne la réveille pas. Je faisais donc difficilement demi-tour, manquant de trébucher, pour aller vers mon appartement. Je tentais d'ouvrir la porte mais celle-ci semblait ne pas m'écouter. Je frappais mollement ma porte du poing et pestais contre elle. Les objets étaient décidément toujours contre moi. Je m'apprêtais à sortir ma baguette pour régler ce problème lorsque la porte s'ouvrit d'elle-même tout à coup. Je manquais de tomber en avant, mais je fus retenu par Sofia. Ah mauvaise pioche, pensais-je faisant la grimace. Ce n'était visiblement pas la bonne porte. Je tentais de me redresser en m'appuyant sur la porte et portais un regard perplexe sur celle-ci. J'aurais pourtant jurer aller dans mon appartement. Les pièces se mettraient-elles à changer elles aussi ? « Chéri ça va ? » demanda Sofia d'un air suspicieux. Je reportais alors mon regard sur elle et lui adressais alors un immense sourire béat et pâteux. « Mais toujours lorsque je te vois mon amour » dis-je d'une voix douce, mais un peu enrouée avant d'étouffer un relent d'alcool. Je perçus alors Sofia me fusiller des yeux et baissais la tête qui commençait à légèrement tourner. Je m'activais et commençais à marcher en direction de ce que je percevais comme être le canapé lorsque j'entendis la voix de Sofia raisonner. « Mais tu as bu !!! » s'exclama-t-elle offusquée. Je me retournais alors vers elle, me cognant contre une commode au passage. Je poussais discrètement un juron avant de m'appuyer sur le meuble afin de ne pas tomber. « Je...oui... » bafouillais-je en m'efforçant de rester droit. « J'ai bu un peu avec Aidan. Mais...ça ne partait pas d'une mauvaise intention » me justifiais-je en me pinçant la bouche. L'alcool encore présent dans mon organisme rendait ma vue floue et je n'arrivais qu'à percevoir la silhouette de Sofia de là où je me tenais. Malgré tout, je savais pertinemment que la colère devait monter en elle.

« Mais toujours lorsque je te vois mon amour » Je levais un sourcil suspicieux. Bizarrement je ne le croyais pas. Je savais qu'il m'aimait et que je le rendais heureux mais là je ne pouvais pas croire ce qu'il me disait surtout qu'il avait bu. Ma mère m'avait appris à me méfier des propos d'un homme bourré. Certains disaient un peu trop la vérité alors que d'autres mentaient. N'ayant jamais vu Timothy dans un état semblable donc je me méfiais de ce qu'il pouvait bien me dire. Bien entendu le voir dans un état aussi minable me m'était en colère. Pourtant j'essayais de ne pas me mettre en colère pour le bien du bébé mais là je savais que je ne tiendrais pas longtemps. Il me cherchait vraiment à vrai dire. Il s'éloigna même de moi pour se diriger vers le canapé. Monsieur voulait dormir ? Non, non, non, il était impossible qu'il dorme pas avant de m'avoir écouter ! Je voulais lui faire comprendre que la prochaine fois que je le voyais dans cet état il pourrait faire ses valises pour aller dormir chez Aidan. Je le regardais marcher ou plutôt tituber. Il était vraiment un idiot je n'aimais pas voir mon époux comme cela. Je m'approchais de lui et je l'aidais quand même à s'asseoir sur notre canapé. En fait, je le forçais même à s'asseoir, je le lâchais brutalement sans aucun ménagement à mes yeux pour le moment il fallait qu'il comprenne que ce qu'il avait fait été mal. « Je...oui... J'ai bu un peu avec Aidan. Mais...ça ne partait pas d'une mauvaise intention » Pas d'une mauvaise attention ? Mais bien entendu. Je levais les yeux au ciel mais je doutais qu'il puisse le voir. Oh pas d'une mauvaise attention ? Tu vas me donner l'explication alors à ton état pathétique Timothy. Je croisais mes bras sous ma poitrine en le regardant et en attendant surtout son explication. Il avait vraiment intérêt à ce qu'elle soit bonne sinon ça se passerait très mal. En fait non, je n'avais même pas envie d'entendre son explication bidon. Je voulais juste qu'il comprenne qu'il avait maintenant un abonnement à vie au canapé. Je ne pourrais pas lui pardonner de si tôt. Je l'aimais certes mais je ne voulais plus jamais le voir dans un état pareil. Tu vas peut être me dire que tu voulais t'amuser ou alors que tu voulais simplement fêter quelques choses ! Je me mettais à marcher en martelant le sol de mes talons. Je ne voulais pas qu'il puisse s'en sortir aussi simplement et aussi facilement. Il ne pouvait pas boire pas maintenant que j'étais enceinte. J'avais besoin de lui ! Et s'il revenait dans un état minable après la naissance de notre enfant ? Et si j'étais malade un soir et que lui il avait bu ? Oui je voyais le mal parce que ce n'était pas un alcoolique mais je ne voulais pas qu'il en devienne un et je voulais surtout qu'il s'occupe de moi. J'avais besoin de lui et là il n'était pas en état de m'aider ou d'aider qui se soit d'ailleurs. Peut être que je devrais écrire à sa mère pour qu'elle le remettre dans le droit chemin. Je sentais énormément de colère en moi et je n'arrivais pas à me calmer. Credi che vado ad accettare che sia riempito tanto facilmente! Credi che vada a scusarti? Ma francamente Timothy sei solamente un imbecille! Ti pensavo un uomo di diritto e pensavo che non saresti caduto mai tanto basso! Pensavo che mi avresti detto se fossi stato in ritardo! Sai che ho avuto paura per te? Ma no il Signore Timothy Sweetlove si disinteressa di ciò! Preferisce bere tranquillamente con un uomo che odia da ciò che mi dice al posto di ritornare vedere la sua donna che si faceva un sangue di inchiostro! Non pensi alle conseguenze dei tuoi atti! Avresti potuto riflettere francamente più lontano dell'estremità del tuo naso! Et voilà je me mettais à hurler en italien. En général quand j'étais dans cet état il ne fallait pas me contredire. J'étais en colère, une colère que je ne pouvais pas contrôler. En fait, si j'étais en colère c'était parce que je ne voulais pas le voir dans cet état là. Je détestais les hommes qui buvaient tout simplement.

Prendre un verre ce soir avec Aidan, pour fêter la grossesse de Sofia, n'était peut-être pas la meilleure idée que j'avais eu. En faite, je crois que c'est plutôt la chose la plus stupide que je n'ai jamais faite de ma vie. Sur le moment, bien sûr, je ne voyais pas trop ce que cela avait de mal. J'étais tellement surpris par le geste disons...amical de Aidan, que prendre un verre avec lui m'avait semblé une bonne idée. Comme il l'avait suggéré, il était temps de mettre nos querelles et nos différents de côté. Nous avions même passé un pacte durant cette soirée. Etant depuis cette année tout les deux directeurs respectifs de Serdaigle et de Poufsouffle, Aidan m'avait alors proposé une alliance entre nos deux maison pour gagner la coupe. Bien entendu, une seule maison pourrait la gagner et je savais que Aidan espérait secrètement que sa maison remporte la coupe. Mais je comptais sur la parole qu'il m'avait donné pour respecter notre marché. Ce pacte avait sonné comme une sorte de trêve entre nous deux. Mais, il ne fallait pas trop qu'il se fasse d'illusions pour autant. Jamais je ne pourrais lui pardonner ce qu'il s'était passé dans la forêt interdite, mais pour le bien de tous, j'allais l'oublier (pendant un temps). Je ne sais pas ce que toute cette histoire va bien pouvoir donner à l'avenir, mais sur le moment, trinquer avec Aidan ne m'avait pas semblé une mauvaise idée. Sur le moment bien sûr. Ce n'est qu'à partir du dixième verre que j'ai commencé à me dire que je devrais peut-être arrêter et puis au bout du quinze ou vingtième j'avais perdu trop la notion du temps pour m'en rendre compte. J'étais dans un état assez pathétique et c'est l'heure avancée qui sonna qui me rappela à l'ordre. Aidan, lui était quasiment aussi frais que lorsque j'étais entré dans sa serre, enfin je crois. Il faut dire qu'après deux mois entiers au whisky pur feu, il devait être habituer à l'alcool. Ce qui n'était vraiment pas mon cas. Une certaine ligne de conduite ? Certainement, les Sweetlove n'étaient pas du genre à boire à outrance. L'alcool n'était pas exclu, mais nous le consommions avec modération. Pour accompagner des repas ou pour des occasions. Bon, il est vrai que la grossesse de Sofia était une bonne occasion, mais j'avais peut-être un peu trop abusé. Je soupçonnais même Aidan de m'avoir fait un peu trop boire pour voir comment j'étais une fois ivre. Lui qui disait que je ne me lâchais jamais, ça ne serait pas étonnant de sa part.

Bref, j'étais sortis de sa serre dans un état presque second et malheureusement pour moi, j'étais tombé sur Sofia. J'avais toqué à la mauvaise porte et je savais dès à présent que c'était une grosse erreur. Contre toutes attentes Sofia m'avait laissé entrer. J'avais esquissé un sourire pour faire bonne figure et essayé vaillamment de me tenir debout ce qui n'était pas une chose facile dans mon état. Je m'appuyais sur une commode, mais Sofia me prit par le bras et m'aida à m'installer sur le canapé. Dieu des moldus, j'en avais besoin, car la pièce commençait légèrement à tourner autour de moi. Mais j'avais pensé trop vite, car Sofia me laissa tomber violemment sur le canapé plutôt que de m'y installer. Je m'écrasais sur celui-ci et échappais un grognement. La tête me tournait déjà assez pour qu'elle n'en rajoute pas. Enfin, je l'avais mérité à vrai dire. Je me calais comme je pouvais dans le sofa pour essayer de trouver une position quelque peu confortable. Pendant ce temps, je pouvais percevoir la colère de Sofia. Je voyais vaguement ses mouvements, mais en tout cas, je pouvais l'entendre. « Oh pas d'une mauvaise intention ? Tu vas me donner l'explication alors à ton état pathétique Timothy » dit-elle avec dureté. Je baissais lourdement la tête. J'aurais du mit attendre et je savais que son ton serait le même à chaque fois qu'une idée aussi stupide me traverserait la tête. « J'ai...j'étais avec Aidan et on a bu un verre ou d... » commençais-je en bredouillant. Mais ce que je semblais dire ne l'intéressait pas. Elle était furieuse. Le simple son de ses talons sur le parquet me le faisait comprendre. A travers ma vue embuée je la voyais faire de grands gestes et me demandais à tout moment quand j'allais apercevoir sa main se rapprocher de mon visage. Je priais pour que cela arrive le plus tard possible, même si j'avouais que je n'étais que je le méritais surement. « Tu vas peut être me dire que tu voulais t'amuser ou alors que tu voulais simplement fêter quelques choses ! » s'exclama-t-elle en faisant les cents pas. J'échappais un petit rire. Un petit rire qui mêlé à un haut le coeur, ressembla à un drôle de grognement. Elle n'avait pas tellement tort en faite. C'était un subtil mélange des deux. Les yeux à demi-clos, un étrange sourire penaud s'afficha sur mon visage. « Et bien justement... » commençais-je avec un petit rire. Je me mordais la lèvre inférieur à pleines dents et relevais la tête avec difficulté. « C'était pour fêter ta grossesse...on a juste trinqué comme ça entre amis » articulais-je en essayant de faire des gestes naturels qui n'étaient pas du tout synchronisés. A mon avis, mes paroles n'allaient pas beaucoup lui plaire. Mais bon... Je pressais une main sur mon front pour essayer de faire passer la douleur qui se passait dans ma tête, mais cela ne marchait visiblement pas. J'aurais du demandé des conseils à Aidan contre les vertiges et la gueule de bois avant de partir. Je ne me sentais pas bien du tout et cela n'allait pas s'arranger. Soudain Sofia se mit à hurler en italien et me fit sursauter. « ...Ma francamente Timothy sei solamente un imbecille!... ». Je fronçais les sourcils à l'entente du mot imbecille, mais dans l'état où je me trouvais, j'étais incapable de comprendre le reste. « ...Ma no il Signore Timothy Sweetlove si disinteressa di ciò!... ». Je soupirais silencieusement. Si je n'avais pas compris que j'étais un idiot, je devais aller tout de suite m'inscrire à St Mangouste. Quoique vu dans l'état ou je me trouvais, ce n'était peut-être pas une mauvaise idée. « ...Non pensi alle conseguenze dei tuoi atti!... ». Je me frottais les yeux et je sentis un nouveau relent d'alcool me traverser le corps. Oh, par Merlin, je n'allais pas bien du tout. Je m'appuyais sur le bord du canapé et commençais à me relever. Je m'accrochais difficilement aux rebords des meubles avec pour destin d'aller à la salle de bain. L'alcool n'était décidément pas ma tasse de thé.

« J'ai...j'étais avec Aidan et on a bu un verre ou d... » Alors là il y avait deux incohérences. Mon mari était allé voir mon meilleur ami et il avait même bu un verre avec lui ? Enfin, plutôt dix à mon avis voir même plus mais bon. Je ne voulais pas qu'il soit l'homme bourré que j'avais en face de moi. Je ne voulais pas qu'il se sente mal mais là maintenant je voulais qu'il comprenne qu'il avait fait une erreur. J'avais même l'impression d'avoir un ado en face de moi qui voulait se justifier alors qu'il n'avait pas aucune raison. Maintenant j'étais en colère. Je voulais qu'il comprenne qu'il avait eu tord. Je bouillonnais tout simplement. Je faisais de grands gestes pour lui faire comprendre que j'étais très en colère après lui. En plus il ne faisait qu'avoir des relents d'alcool et l'odeur me rendait malade. J'avais envie de vomir moi aussi. Franchement petit ce n'est pas le moment de te manifester, il faut que je dise à ton papa de bien se comporter. J'étais peut être folle de parler ainsi à notre enfant mais il fallait bien que je lui explique que j'irais vomir plus tard. Pour le moment, je pensais plus à Tim qu'à moi. En fait, je pensais toujours plus à Tim qu'à moi. Je ne pensais que par lui. Je ne voulais pas qu'il soit aussi pitoyable. Il était un homme très bien et le voir aussi bas me faisait mal au coeur. Avec Aidan ? Depuis quand tu lui parles toi ? Depuis quand tu es amical avec lui ? Je pensais que tu le détestais ? Il souriait bêtement à vrai dire mais il souriait. Je ne savais plus comment réagir face à cela. Je ne voulais pas m'énerver plus que de raison. Le stress n'était pas bon pour le bébé et je le savais. En plus j'allais aller chez mon médecin dans la semaine prochaine et s'il me voyait en colère ou même en pleine frustration il m'obligerait à arrêter de donner mes cours et ça je ne voulais pas que ça arrive. Et bien justement... C'était pour fêter ta grossesse... On a juste trinqué comme ça entre amis. Alors là c'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Je me retournais et je m'appuyais sur le rebord d'un meuble. Je sentais que j'avais mal à mon ventre. De toutes les façons si je me sentais mal il était incapable de faire quoi que se soit dans cet état. Je m'appuyais et je le regardais allonger sur le canapé. Je ne supportais pas de le voir ainsi mais je n'ajoutais rien de plus. Il m'avait entendu crier en italien normalement ça devrait lui donner envie de réfléchir. Enfin pour le moment il pouvait être sûr d'avoir gagné un abonnement au canapé. Il était hors de question que je le pardonne aussi vite à moins qu'il est de très bon argument. Je souriais en coin en l'imaginant essayer de se faire pardonner. En plus il disait vouloir fêter ma grossesse. Il commençait à se relever pour aller je ne sais où. Non mais il croyait quoi là ? Il n'allait pas s'en sortir aussi facilement. J'allais me poster devant lui et pourtant l'odeur de l'alcool me donnait vraiment envie de vomir. Non mais tu penses aller où comme cela hein ? On n'a pas fini de discuter Timothy. je me plantais devant lui. Pourtant je devrais me méfier, on ne s'approche pas d'un homme non habitué à l'alcool comme cela.

Je crois que ma femme ne se rendait pas toujours compte de se que je faisais pour elle. Je l'aimais plus que tout, c'était évident. Mais ce n'était parfois pas évident de lui montrer. Sofia doutait à chaque instant de l'amour que je lui portais, ce qui était parfois extrêmement pesant. Même énervant par moment. Je devais constamment lui montrer que je l'aimais, que je tenais à elle plus qu'à ma propre vie. C'était une chose normale pour moi et c'était totalement sincère. Mais ce doute qui l'envahissait, cette peur qu'elle avait constamment en son fort intérieur, bien souvent me le transmettait sans le vouloir. Je m'efforçais chaque jour de lui prouver que je l'aimais à en perdre la raison, tout en me disant par moment que c'était peut-être totalement inutile. Je n'entendais pas là que je le regrettais, mais plutôt que tout mes efforts étaient peut-être vains. Plus j'essayais de lui faire plaisir et de lui prouver combien je l'aimais, plus elle se dévalorisait et s'éloignait de moi. Pourtant, ce n'était pas peine d'essayer. Je la couvrais d'attentions, de baisers et d'amour. C'est un comportement qui est loin d'être une torture pour moi puisque chacun de mes gestes envers elle est des plus sincères et des plus amoureux. Mais voilà, parfois j'en faisais plus pour elle, plus que je ne l'avais jamais fait pour personne d'autre. Je me faisais violence pour la rendre heureuse. Mes paroles peuvent paraître bien dur et critiquable, mais c'était pourtant la vérité. En ce début d'année scolaire, j'étais allé me heurter à mon propre ennemi pour lui faire plaisir. Aidan Hempstead-Hayes, le professeur de botanique, l'homme responsable des blessures et de la torture de ma petite Aurora, mais aussi le meilleur ami de ma femme. Le lien qui les unissait m'était à l'heure d'aujourd'hui encore inconnu, mais le fait est qu'il existait. Sofia tenait à Aidan, pour je ne sais quelles raisons et je tenais à ma femme. Alors, pour lui éviter de souffrir, j'avais mit ma colère et mon égo de côté et était allé lui rendre une petite visite. Une visite dont Sofia n'avait rien su et où j'avais demandé à l'homme que j'aimais le moins de revenir à Poudlard prendre sa place de professeur. En faisant cela, j'avais permis à ma femme de ne pas perdre quelqu'un qui lui était cher, même si c'était à mon détriment. J'avouais. Malgré tout que cet acte n'avait pas été que pour elle et que je l'avais aussi fait parce que j'avais changé. Durant l'été j'avais réfléchi et en était venu à la conclusion que Hayes devait sûrement se détruire assez tout seul pour que je n'en rajoute pas d'avantage. Depuis ce jour, j'avais dressé un drapeau blanc entre lui et avais également aidé ma femme sans qu'elle le sache.

Ce soir-là, j'étais allé boire un verre avec l'homme en qui ma femme avait le plus confiance après moi. Cela avait-il une bonne idée ? Non. Avais-je trop bu ? Certes. Mais, malgré cela il y avait une chose pour laquelle Sofia devait me blâmer c'était la deuxième, certainement pas la première. « Avec Aidan ? Depuis quand tu lui parles toi ? Depuis quand tu es amical avec lui ? Je pensais que tu le détestais ? » hurla-t-elle sans comprendre. Je la toisais soudainement du regard. J'étais assez grand pour savoir ce que je faisais et pourquoi je le faisais. Avec tout ce qui s'était passé entre moi et le professeur de botanique, elle n'était pas heureuse que j'aille lui parler ? Je baissais les yeux pour ne pas répondre dans l'instant, sentant un nouveau flot d'alcool me traverser la trachée. Cela m'apprendra à être trop gentil. « Rassure-toi, je lui fais toujours aussi peu confiance... » marmonnais-je dans ma barbe. Je posais une main sur mon visage pour me frotter les yeux, afin de rester en éveil. L'alcool mélangée au stress et à la fatigue m'assommait. Voyant Sofia s'énerver, je savais que la soirée allait être encore longue. « Mais comme c'est ton meilleur ami, j'avais décidé de faire quelques efforts pour toi... » complétais-je en évitant son regard. Je pouvais la percevoir, appuyer contre un meuble, me fixant de ses yeux bleus, qui si ils le pouvaient, vireraient au noir obscur. Je savais que j'avais fait une erreur en buvant ce soir, mais si elle souhaitait me blâmer à cause d'Aidan, j'avais des choses à lui apprendre. Un nouveau relent d'alcool me traversa le corps et me donna la nausée. L'ivresse avait décidément très peu d'avantage et le sevrage commençait à se faire dur. Je me sentais mal et si je n'allais pas tout de suite dans la salle de bain, je ne donnais pas cher de ma peau, ni de celle du canapé. Je me levais de celui-ci et commençais à me diriger difficilement vers la salle d'eau en m'aidant des meubles qui se trouvaient à ma proximité lorsque Sofia me barra la route. Je relevais la tête vers elle, esquissant une grimace. « Non mais tu penses aller où comme cela hein ? On n'a pas fini de discuter Timothy » dit-elle plus irritée que jamais. Je fermais les yeux et soupirais, sentant une nouvelle nausée arriver. La fuite n'était pas une de habitudes, mais il valait mieux pour elle qu'elle me laisse passer. Je savais très bien que la discussion n'était pas fini. « Il...il faut que j'aille à la salle de bain... » arrivais-je à articuler. Je crus percevoir un éclair dans les yeux de mon épouse, mais n'en tenu pas compte. Je posais ma main sur une de ses épaules et la poussais délicatement, tentant de libérer le passage. « S'il te plait, laisse-moi passer... » ajoutais-je en la poussant sur le côté et en me précipitant comme je le pouvais vers la salle de bain. Ouvrant la porte et déversant quelques gouttes d'alcool dans le lavabo. Grossière erreur Timothy John Sweetlove, très, TRES grossière erreur cette soirée...

« Rassure-toi, je lui fais toujours aussi peu confiance... » C'était la première chose censée que j'avais entendu sortir de ses douces lèvres. Il n'avait pas confiance en Aidan. C'était une bonne chose, enfin je le pensais. Au moins il n'avait pas l'esprit aussi embrumé que je le pensais. « Mais comme c'est ton meilleur ami, j'avais décidé de faire quelques efforts pour toi... » Là je restais interdite. Il était vraiment craquant. J'en arriverais presque à lui pardonner. Oui j'ai bien dit presque. Je ne voulais pas laisser passer cela. Il ne devait plus recommencer à boire, ou du moins pas autant. Je lui jetais cependant un regard froid et dur. Je ne l'aimais pas comme cela. Je voulais qu'il soit comme d'habitude. Mais peut être lui répétais-je un peu trop qu'il devait se décoincer ? Peut être étais-je un peu trop fo-folle pour lui ? Et voilà que je me mettais encore une fois à douter de moi. Quand aurais-je enfin le courage de croire en moi ? Parfois je me dis que je ne devrais pas être la directrice de Gryffondor. Je ne suis pas aussi courageuse que le fondateur de cette maison. Enfin ce soir je prenais beaucoup sur moi. Je ne crierais plus de la soirée, enfin je vais essayer. Je posais mes mains sur mes hanches et je lui jetais des regards noirs très noirs. Je le détestais de s'être mis dans cet état là, mais je l'aimais quand même. Je ne voulais pas qu'il se sente mal même si là il l'avait bien cherché. Cependant quand il se levait je me plantais devant lui. Il n'allait pas s'en sortir aussi facilement. « Il...il faut que j'aille à la salle de bain... » Il croyait s'échapper comme cela ! Je le foudroyais du regard. Je détestais cela. Il posait sa main sur une de mes épaules et me poussait certes délicatement mais il me poussait quand même. Je commençais à me mettre en colère. Je ne voulais pas qu'il prenne cette habitude là. Il n'avait pas le droit de me pousser ! Sauf sur le lit mais là n'est pas la question. « S'il te plait, laisse-moi passer... » pourquoi il me demandait ? Il ne m'avait pas laissé le choix en me poussant. Enfin je ne dis pas un mot. Je ruminais et c'était mauvais pour moi de ruminer surtout dans mon état. Il ne pensait pas à moi ni au bébé à cet instant. Il n'avait pensé qu'à fêter ma grossesse. J'aurais pu être flattée s'il n'était pas revenu dans un état aussi minable. Je restais un moment appuyer contre le mur où il m'avait poussé gentiment. Je restais un moment interdite. Il était mal bien plus que mal. Je soupirais avant de me retourner et d'aller dans la salle de bain. Il était appuyé sur ses coudes la tête presque dans le lavabo de la salle de bain. D'un coup, je sentis mon sang tournait à l'eau. Je ne voulais pas qu'il soit aussi mal. Je ne le voulais pas. Je me retournais et j'allais dans notre chambre en pestant de rage. Comment avait-il pu se mettre dans cet état. Je mélangeais plusieurs poudre avec de l'eau puis je mettais le mélange dans un verre. Je retournais dans la salle de bain et je passais mes doigts sur sa nuque et je lui présentais le verre. Tu vas boire ce verre cul sec et aucune protestation! Je le regardais et l'obligeais presque à boire ma potion. Elle avait sale goût – et je le savais pour l'avoir expérimentée une fois ou deux – mais elle était très efficace alors il n'avait pas le choix. Je passais mon bras sous son épaule et je le tirais avec douceur contre moi. Tu devrais te coucher chéri, je vais t'apporter une bassine. Je sais un tel revirement de situation est bizarre mais il ne faut pas oublier que la vengeance est un plat qu'on mange froid, très très froid.

Ma femme savait que je ne portais pas son meilleur ami dans mon coeur. Je savais aussi qu'elle-même n'était pas toujours d'accord avec lui. L'an dernier par exemple, après un différent que j'avais eu avec Aidan, Sofia était allée lui rendre une petite visite afin de comprendre ce qui n'allait plus avec lui. Même si j'avoue avoir été flatté que mon épouse ait voulu me défendre, j'avoue avoir déchanté lorsque le Directeur m'avait convoqué. Sofia avait jeté un sort sur Aidan et l'avait envoyé valser contre un mur de la salle de duel, le blessant de façon assez significative. Non pas que cela ne m'avait pas fait plaisir sur le moment, quoique j'aurais aimé avoir la satisfaction de le faire moi-même, mais l'effet que cela avait produit sur moi avait bien vite été affaiblit lorsque j'avais réalisé ce que cet acte signifiait. Deux professeurs s'étaient battus en duel pour des raisons personnelles et le Directeur auraient pu nous renvoyer...tout les trois. Poudlard était déjà bien assez trouble pour que nous n'en rajoutions pas, de plus cet incident avait été totalement immoral. Ce qui après réflexion n'était pas vraiment faux. Snicklepitch était furieux. Il avait fait les cents pas dans son bureau en se grattant l'arrière de la tête et en faisant des grimaces plus impressionnantes les unes que les autres. Je me souvenais avoir passé de meilleurs moments dans son bureau. J'avais évité le blâme à Sofia en plaidant sa cause au près de Snicklepitch et m'était moi-même pris un avertissement de notre cher Directeur. Autant dire que la relation qu'entretenait Sofia avec son meilleur ami n'était pas toujours des plus simples, ni des plus saines. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien apprécier chez lui pour continuer à lui parler malgré tout ce qu'il avait fait ? Je n'arrivais pas à me l'expliquer. J'avais personnellement une bonne raison pour continuer de parler à Aidan, voir même deux bonnes raisons. La première était celle de faire plaisir à Sofia et la deuxième parce que j'avais décidé de mettre mon orgueil et ma colère de côté. Je ne sais pas si on peut qualifier cela de courageux mais, j'essayais juste de me contenir. La colère est un sentiment que je déteste ressentir tellement je le trouve humiliant et désarçonnant. La colère rend vulnérable et ronge de l'intérieur. Ce n'était pas ce que je voulais. J'aimais Sofia par dessus tout et je voulais faire cet effort pour elle, pour lui montrer que j'étais fort et que je pouvais faire la part des choses.

La part des choses justement, je l'avais peut-être un peu trop faite ce soir-là. Je n'étais pas habitué à boire autant. D'ailleurs, je ne l'avais jamais été. Du plus loin que je me rappelle, j'avais toujours soigneusement évité l'alcool. Bien sûr, un ou deux verres de vin en mangeant ne fait de mal à personne, mais boire une telle quantité en une seule fois m'avait été très rare. La dernière fois que j'avais bu autant devait être l'été de ma treizième année où j'étais partie fêter avec mes anciens camarades de l'Université notre diplôme de fin d'étude dans une auberge de jeunesse. Autant dire que j'avais vingt-trois ans à l'époque. Depuis, mon corps n'était plus habitué à absorber autant d'alcool en si peu de temps, surtout de l'alcool fort. Sofia était furieuse. Je le sentais. A vrai dire, vu mon état, il n'était pas difficile d'imaginer celui dans lequel mon épouse se trouvait. J'étais un idiot, s'était avéré et prouvé. Je ne me sentais pas bien du tout. L'alcool que j'avais bu me pesait lourd sur le crâne et sur l'estomac. Il fallait absolument que j'aille à la salle de bain ou sinon j'allais sûrement le regretter. Je m'étais levé du canapé dans lequel Sofia m'avait jeté et avait commencé à ne diriger vers la salle d'eau. Malheureusement, Sofia m'avait barré la route, prenant mon geste comme une fuite, alors que c'était simplement pour éviter un triste sort au canapé. Je sentais l'alcool remonter dans ma trachée et décidais finalement de pousser légèrement Sofia sur le côté pour aller rendre quelques gorgées de liquide dans le lavabo. La sensation était horrible, me brûlant la gorge et retournant mes entrailles. Le regard fixé sur la faillance, je ne pouvais m'empêcher de penser soudainement que j'étais l'homme le plus stupide de la terre. Quel idiot, quel égoïste et quel imbécile avais-je été de faire cela. Sofia devait me détester. Je me sentais minable, physiquement et mentalement. J'avais encore trop l'esprit embrouiller pour me gifler ou me confondre en excuse, mais rendre tripes et boyaux m'avaient permis d'y voir un peu plus clair. Je posais ma tête contre le robinet afin de reprendre une respiration normale lorsque je sentis la main de Sofia dans mon cou. Elle me releva légèrement la tête et me mit un verre sous le nez. « Tu vas boire ce verre cul sec et aucune protestation ! » dit-elle d'un ton sec en me redressant un peu plus. J'osais un regard vers elle et perçus que ses yeux étaient toujours aussi noir. Je portais timidement le verre à mes lèvres, mais Sofia accompagna ma main d'un geste vif pour m'empêcher de recracher la potion. Le liquide amer pénétra alors dans ma bouche, m'arrachant une grimace ignoble et une envie de rendre encore plus forte. C'était infecte. Je toussotais à plusieurs reprises en signe dépréciatif. Sofia passa son bras sous mon épaule et me tira doucement contre elle. « Tu devrais te coucher chéri, je vais t'apporter une bassine » dit-elle d'une voix maternelle. Même dans mon état je restais interdis. Un de mes sourcils se déforma sous l'effet de la surprise. Ce n'était pas une réaction digne de la Sofia que je connaissais, ni digne d'une femme dont le mari rentre tard le soir, complètement saoul. Je m'emparais subitement de l'un de ses poignets et la regardais droit dans les yeux, ou du moins essayais. « Pourquoi tu fais ça ? » demandais-je d'une voix simple et faible. C'est vrai, pourquoi m'aidait-elle dans l'état où j'étais ? « Pourquoi tu t'occupes de moi alors que je suis dans un tel état ? » ajoutais-je dans un soupir. Je ne comprenais pas pourquoi elle voulait soudain m'aider alors que deux minutes plutôt elle criait. Je n'étais pas moins minable que précédemment, bien au contraire.

Je n'avais jamais vu Timothy dans un état pareil. Je ne savais même pas pourquoi il c'était mis dans un état aussi minable. Je ne le comprenais pas. Pourquoi avait-il ressentit le besoin de boire avec mon meilleur ami ? Il ne l'aimait pas. Il ne voulait pas qu'il devienne le parrain de notre enfant – et j'arriverais à lui faire changer d'avis croyez moi sur parole – alors pourquoi voulait-il boire avec lui ? Pour moi il était évident qu'on ne buvait qu'avec des personnes qu'on appréciait et non l'inverse ; Ou alors on se sonde avant d'aller se frapper. D'ailleurs je me souvenais de ma dernière soirée de célibataire et de mon enterrement de vie de jeune fille. Bien entendu Anna-Maria, ma meilleure amie française, était présente et elle avait tout organisé. Je n'avais jamais aussi bu de ma vie qu'à cette soirée. Je crois que j'ai même battu le record de Mark-Antoine et pourtant dieu sait combien il est ami avec l'alcool. Mais au moins j'étais avec mes meilleurs amis et non pas avec la personne que je déteste le plus au monde... Ce n'était pas comme si j'avais bu un verre avec mon... Père ! Là, ça aurait été bizarre et je pense que Timothy aurait été en colère et moi je suis en comère contre lui. Cependant son état d' ivriété ne lui permettait pas de voir les limites et bien sur il les dépassa en me disant cette phrase tout à fait idiote ! « Pourquoi tu fais ça ? » Franchement pourquoi il posait cette question ! D'une la réponse était évidente Je ne voulais même pas lui répondre. Il voulait savoir pourquoi j'étais gentille avec lui ? Et bien parce que je l'aime et puis il se souviendra mieux de ma colère si j'attends qu'il déssoule un peu. Il était minable, vraiment minable de s'être mis dans un état pareil mais si je l'engueulais maintenant, il ne retiendrait pas la leçon. Voyant que je ne répondais pas il ajouta : « Pourquoi tu t'occupes de moi alors que je suis dans un tel état ? » Là il me cherchait vraiment. Je le lâchais d'un coup sec sans prendre le temps de me soucier qu'il tombe ou non. Je passais mes mains dans mes cheveux pour me calmer. Pourquoi me m'était-il dans une situation pareille ? Je n'étais donc pas celle qu'il pensait ? Il voulait peut être que je le laisse sur place se débrouiller tout seul ! Et bien soit il n'avait qu'à se débrouiller moi je n'étais pas sa bonne ou encore pire que cela ! Après tout je suis sa femme et je ne voulais pas qu'il pense que j'acceptais cette situation ! Qu'est-ce que tu as ? Ca ne te va pas ? Tu préférerais que je te renvois boulet ! Tu préférerais que je crie ! Et bien non Timothy John Sweetlove ! Ce soir je ne crierais pas ! Maintenant tu fais ce que tu veux mais sache que tu as un abonnement à vie au canapé ! Bonne nuit ! Si là je n'étais pas claire pour lui c'était qu'il avait vraiment trop bu ! J'entrais dans la chambre en le laissant en plan dans la pièce. Je le regardais du coin de l'oeil cependant pour voir s'il ne tombait pas et je claquais la porte en lui lançant un regard plus que noir. S'il passait la porte, je ne répondais plus de mes actes.

THE END - CLOSED