Cela faisait un bon mois que je ne me sentais pas très très bien. En fait c'était depuis la lune de miel à Djerba. J'avais dans un premier temps mis cela sur le coup de la fatigue mais cela faisait maintenant presque trois mois que j'étais fatiguée et ça ne pouvait pas continuer comme cela indéfiniment. J'avais donc demandé à Béatrix de me faire une prise de sang dans le plus grand secret. Je ne voulais pas que Timothy soit au courant parce que je savais très bien qu'il allait s'inquiéter et il devait avoir d'autre soucis en tête tout comme moi d'ailleurs. Depuis mon retour à Poudlard tout s'accélère. Premièrement je m'aperçois de plus en plus que Cassandre fait n'importe quoi. Je ne comprends pas pourquoi elle réagit comme cela, enfin elle est assez grande pour se débrouiller et si elle a besoin d'aide elle viendra bien me trouver. Deuxièmement je prend mon courage à deux mains et je vais enfin parler avec ma nièce la belle Ysolde Wilkes. Elle ressemble tellement à Amélia que je ne peux m'empêcher de la regarder avec tendresse. J'avais rendez-vous avec ma nièce le lendemain et je ne savais pas vraiment comment j'allais faire pour lui dire qui j'étais. Et pour finir, j'étais toujours aussi fatiguée. Pourtant je n'avais aucun signe évident. J'avais parfois envie de vomir mais rien de bien habituelle, je ne devais pas être encore totalement habituée à la nourriture anglaise. Après avoir passé un mois en Italie j'avais repris mes vieilles habitudes. Je n'avais mangé que des pâtes et des glaces, enfin le régime habituel pour une italienne alors rentrer ici ça m'avait une nouvelle fois dépaysée. J'avais repris mes cours mais il m'arrivait régulièrement de me sentir fatiguée et voir même d'avoir la tête dans les nuages. Je ne me reconnaissais plus. Et le pire dans tous cela c'était que je n'avais pas encore les résultats de mes analyses de sang. Je voulais savoir ce qu'il se passait avec moi. Normalement je n'étais pas comme cela. J'avais toujours la pêche et là non j'étais de plus en plus fatiguée. Le soir quand je rentrais je restais affalée sur mon canapé sans rien faire. Je ne faisais même plus la cuisine ! J'utilisais la magie pour la faire alors que je m'étais toujours jurée de ne pas utiliser la magie pour cuisiner. Enfin, je rompais beaucoup de mes promesses en ce moment. Cependant j'avais dit à Timothy que j'avais fait une prise de sang. J'attendais les résultats et j'essayais d'en parler le moins possible parce que je dois dire que j'avais un peu peur des résultats. Enfin c'était assez bizarre, c'était comme ci j'avais peur de quelques choses sans arriver à mettre un nom dessus. Ce jour là avait été des plus éprouvants. Mes élèves encore une fois essayèrent de me mener la vie dure mais comme d'habitude c'est moi qui gagnais comme cela j'ai pu continuer mon cours sans trop de grabuge. Le soir en rentrant chez moi je m'affalais sur mon canapé sans pouvoir bouger. Je mis une couverture sur mes épaules et je fermais les yeux. J'avais tellement envie de dormir. Je n'entendis même pas Timothy rentrer à l'appartement. C'est le bruit à la porte qui me réveilla en sursaut. Je me levais d'un bond en me demandant qui cela pouvait bien être. Je vis Tim qui voulait aller ouvrir, je lui fis un sourire pour lui dire que je m'en occupais et j'allais ouvrir. J'ouvrais la porte et je voyais Béatrix sur le pas de la porte. J'ouvrais de grands yeux. C'était vraiment inhabituel. Je lui souriais tout simplement en l'invitant de la main à entrer. Je la regardais incrédule et puis je l'invitais à s'assoir sur un des canapés. Que se passe-t-il Béatrix ? Je m'asseyais et j'attendais qu'elle m'explique le pourquoi de sa visite.

Bonsoir Sofia ! J'ouvrais de grands yeux. Comment pouvait-elle savoir que c'était moi qui allait ouvrir la porte ? Oui, je sais, je suis brillante... je savais que c'était toi parce que te connaissant.. Je lui disais de rentrer chez moi d'un geste de la main. Depuis que nous étions meilleures amies j'avais encore du mal à la cerner complètement. Bien entendu, nous ne nous faisions plus la gueule mais c'était toujours pareil, j'avais besoin de temps pour la comprendre mais je l'aimais pour cela, Béatrix était une fille extraordinaire et elle était ma meilleure amie tout simplement. Je lui demandais alors qu'est-ce qu'il se passait. C'était toujours comme cela, elle avait besoin qu'on la remette dans le bon sujet. Oui tu as raison, chaque chose en son temps. Je la laissais passer devant moi et je la regardais bizarrement. Elle était étrange comme si elle avait appris une super bonne nouvelle. Je pensais alors immédiatement au directeur peut être qu'il s'était enfin déclaré à elle. Enfin si c'était le cas elle finirait bien par me le dire. Je m'assis sur le canapé et je la regardais faire le tour de mon appartement comme s'il s'agissait d'une pièce fabuleuse. Un sourire s'afficha sur mes lèvres. Toujours aussi fatiguée n'est-ce pas ? Oui toujours. Réponse ferme et définitive. Je ne voyais pas en quoi ceci pouvait contribuer à la mettre de bonne humeur. Remarque ça se comprends tout à fait, vivre pour deux c'est éreintant ! Je ne comprenais pas où elle voulait en venir et en plus de cela, elle ne me laissait pas en placer une. Vivre pour deux, se nourrir pour deux, chose encore plus difficile quand on rend son petit-déjeuner presque tous les matins… Oh ! La collection de Saturne Parrond ! Je l’ai moi aussi, qu’est-ce que j’aime cet auteur ! l faudrait que je t’emprunte quelques uns de ces livres. Ce serait dommage de perdre les quelques mots que j’ai appris durant l’été, pas vrai ? Bien sûr, il y a beaucoup d’autres choses que j’ai appris depuis ! Enfin, non pas tant que ça, j’en sais déjà beaucoup trop pour encore apprendre. Je découvre plutôt… Mais j’apprends aussi, quelques fois, parfois… Surtout à ton sujet Sofia, comme aujourd’hui. J’ai les résultats de ta prise de sang d’ailleurs… Du thé ? Non ! Non je ne veux pas de thé ! Je veux que tu me dises ce qu'à dit l'analyse de sang ! J'avais parlé calmement mais on pouvait lire de la crainte dans ma voix. Je me levais et je me mettais à marcher dans l'appartement. Elle me stressait en ne me disant pas ce qu'il se passait. J'avais besoin de savoir de comprendre pourquoi j'étais aussi mal en ce moment, pourquoi j'avais envie de pleurer et deux minutes après envie de rire. Je vomis, je suis fatiguée, je ne tiens pas en cours, j'ai tout le temps envie de dormir. Béa dit moi ce qu'il se passe s'il te plait. Je m'asseyais à côté d'elle et je prenais la tasse de thé qu'elle me tendait et j'en buvais une gorgée avant de la reposer au loin devant moi. J'étais anxieuse je voulais savoir. Je la suppliais même du regard de me dire de quoi il s'agissait. Je voulais savoir, je voulais savoir maintenant.

J'adressais un dernier sourire aux élèves qui sortaient de ma salle de classe, puis je refermais la porte derrière eux. Quatre heures dix venait de sonner et la fin d'une journée de cours également. Je retournais à mon bureau et rangeais mes affaires à l'intérieur de ma sacoche. Aujourd'hui j'avais décidé de ne pas m'éterniser dans ma salle de classe pour aller à la bibliothèque. Je voulais emprunter un livre et je préférais que Sofia ne le sache pas. Pas parce que cela pourrait la choquer ou lui porter préjudice, mais parce qu'elle ne comprendrait pas ma démarche. Je quittais donc très rapidement ma salle de classe et me dirigeais vers la bibliothèque. « Bonjour Thomas » dis-je en arrivant devant le comptoir. Le jeune bibliothécaire enleva ses pieds du bureau et se leva de sa chaise. « Tim. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? » demanda-t-il en étouffant un bâillement. « Je sais que ce que je vais te demander est bizarre, mais est-ce je pourrais avoir le plus vielle édition que nous avons des contes de Beedle le Barde ? » dis-je tout doucement en baissant la voix à la fin de ma phrase. Le bibliothécaire manifesta son étonnement, mais s'exécuta. Il partit dans les recoins de la réserve et me ramena l'ouvrage que je lui avais demandé. Je le remerciais activement et lui demandais de n'en parler à personne si possible. Je prétextais alors plus une peur de la moquerie que du réel usage que j'allais en faire. Je tournais les talons et prenais la direction des appartements du personnel. Je frappais de faibles coups sur la porte de Sofia et n'ayant pas de réponse je posais ma main sur la poignet : c'était ouvert. Je poussais doucement la porte et entrais dans l'appartement. Sofia était allongée sur le sofa, profondément endormie, une couverture sur ses épaules. J'esquissais un sourire et allais caressais son visage quelques instants. Je me dirigeais ensuite dans la pièce d'à côté et m'installais au bureau pour me mettre à lire. Je m'enfonçais dans la chaise et commençais ma lecture. Une heure passa lorsque j'entendis frapper à la porte de l'appartement. Sofia se réveilla en sursaut et je me levais pour aller ouvrir lorsqu'elle me fit signe qu'elle allait s'en charger. J'entendis la porte s'ouvrir et des échos de paroles incompréhensibles venir à mon oreille. Il me semblait reconnaître une voix féminine et j'en eu la confirmation lorsque quelques instants plus tard je vis Béatrice apparaître dans l'encolure de la porte pour m'adresser un signe de la main. Je lui adressais un signe de la main en posant précipitamment mon livre sur le bureau. Je poussais un soupir, puis décidais de ranger définitivement l'ouvrage dans un tiroir du secrétaire. J'entendis alors des bribes de paroles entre mon épouse et ma meilleure amie principalement qui semblait s'extasier devant nos appartements. Le peu que j'arrivais à entendre n'avait ni queue ni tête et je reconnaissais bien là les longues tirades qu'avait l'habitude de débiter ma meilleure amie. Béatrice pouvait être une vraie pipelette lorsqu'elle s'y mettait. « ...Je découvre plutôt… Mais j’apprends aussi, quelques fois, parfois… Surtout à ton sujet Sofia, comme aujourd’hui. J’ai les résultats de ta prise de sang d’ailleurs… Du thé ? » dit Béatrice sur un ton joyeux. Je tressaillis. Par Merlin, la prise de sang de Sofia. Je me levais d'un bon et commençais à me diriger comme une bombe vers l'autre pièce. Mais je m'arrêtais tout à coup me souvenant de la réaction de Sofia lorsque nous avions abordé ce sujet. Peut-être ne souhaitait-elle pas que j'entende ce que Béatrice avait à lui dire ? Peut-être voulait-elle rester seule avec elle ? J'avais un doute, mais je ne pus m'empêcher machinalement d'aller dans l'autre pièce. « Non ! Non je ne veux pas de thé ! Je veux que tu me dises ce qu'à dit l'analyse de sang ! » disait Sofia d'une voix calme, mais peu assurée. Je m'approchais doucement du canapé où étaient assises Béatrice et Sofia. « Je vomis, je suis fatiguée, je ne tiens pas en cours, j'ai tout le temps envie de dormir. Béa dis-moi ce qu'il se passe s'il te plait » demanda mon épouse, exaspérée. Je me postais derrière elle et m'appuyait sur le rebord du canapé. Elle semblait anxieuse et elle n'était pas la seule. Cette histoire de prise de sang, d'enfants avait fait un tour dans ma tête depuis que nous avions parlé. Je n'avais rien dit à Sofia et lui avait caché mon inquiétude au vue de la réaction qu'elle avait eu. Je posais une main sur l'épaule de Sofia pour lui faire comprendre que j'étais là, dans tout les sens du terme. « Doucement, calme-toi chérie » dis-je d'un ton doux pour la rassurer. Je lui massais doucement l'épaule pour essayer de la calmer puis plongeais mon regard dans celui de Béatrice. « Il n'y a rien de grave Béatrice, n'est-ce pas ? » demandais-je avec sérieux. J'attendais un non, ferme et définitif. Si Sofia était malade, je ne sais comment je réagirais.

Cette visite de Béatrice était vraiment inattendu. Premièrement parce que Béatrice ne sortait presque jamais de son infirmerie. Les rares moments où elle le faisait, c'était pour aller s'occuper d'élèves mal en point qui ne pouvaient être déplacés, au risque d'aggraver leur cas. Sinon, elle quittait les murs de sa triste infirmerie pour se restaurer à la table des professeurs, se rendre à la bibliothèque ou encore voir le Directeur. Mais jamais au grand jamais elle ne sortait de son infirmerie par pur plaisir, c'était toujours par nécessité. Et cela se trouvait être la deuxième raison qui me faisait penser que sa visite était inattendu. Que se passait-il pour que Béatrice ait besoin de se déplacer jusqu'à l'appartement de Sofia ? Qui y'a-t-il de si spécial, de si urgent, de si différent pour que ma meilleure prenne le soin de se déplacer jusqu'ici ? Autant de mystère ne me donnait pas vraiment de raisons valables d'être serein. M'inquiéter était dans ma nature. Je ne pouvais faire autrement. Bien que d'une nature optimiste, j'avais cette fâcheuse tendance à avoir peur pour les autres. Peut-être un peu trop d'affection et trop de tendresse. Je posais une main sur l'épaule de Sofia qui s'était installée dans le canapé aux côtés de Béatrice. Je sentais à la structure de ses épaules qu'elle était tendue. Ses muscles étaient aussi dur que de la pierre. Ils avaient du se durcir depuis plusieurs semaines, attendant avec inquiétude les fameux résultats. Sofia n'avait osé en reparler après le froid que nous avions eu au glacier. Mais, je savais pertinemment qu'elle aussi avait passé ses nuits à y penser. Se demandant sans cesse ce qui pouvait bien lui arriver, dévisageant son reflet dans la glace lorsqu'elle allait rendre son déjeuner. L'anxiété n'avait jamais du la quitter. Je posais un regard sur ma meilleure amie qui avait fait tranquillement apparaître trois tasses pour servir le thé. Une chose bienvenue, mais qui était totalement inutile. Je doutais que Sofia veuille boire ne serait-ce qu'une goutte de thé, sachant que Béatrice possédait les résultats de son analyse de sang. D'ailleurs, mon épouse le fit savoir d'une réplique exaspérée. Je massais doucement l'épaule de Sofia pour essayé de la détendre, même si moi-même je commençais à l'être de moins en moins. J'espérais sincèrement que mon épouse n'ait rien de grave. « Et bien non, Sofia est juste… » répondit Béatrice en prenant la tasse de thé des mains de Sofia pour me la remettre. Je ne remarquais même pas son geste, trop accroché à ses lèvres et aux mots qu'elle avait prononcé. J'osais une furtive respiration à l'entente du mot "non", mais je ravisais très vite. Pourquoi s'était-elle arrêtée ? Que voulait dire ce silence qui ne lui ressemblait pas ? Elle détourna les yeux et s'empara brusquement des deux tasses que je tenais dans les mains pour les poser sur la table. « Elle a seulement un… » reprit-elle avant de s'interrompre à nouveau. Je m'avançais vers Béatrice comme attiré par ses lèvres. Pendu à son discours déstructuré qui me faisait perdre ma patience. Je sentais un sentiment étrange traverser mes veines. Un mélange de colère, d'impatience et de peur. Qu'avait-elle à s'arrêter à nouveau ? « Qu'est-ce qu'il y a Béatrice s'il te plait ? Seulement un quoi ? » demandais-je d'une voix anxieuse qui se voulait relativement douce. « En fait, vous allez… Oh ! C’est marrant ! » s’interrompit Béatrix avec un rire nerveux. Je soupirais d'impatience. Qu'avait donc Sofia pour que cela soit si drôle et si dur à dire ? Qu'avait-elle ? Un quoi ? Des noms de maladies plus terrifiantes que les autres me traversaient alors l'esprit. Me plongeant un peu plus profond dans la panique et la peur. Je m'apprêtais à manifester à nouveau mon impatience à ma meilleure amie lorsque celle-ci rompu le silence. Ce n'était vraiment le bon moment pour jouer avec nos nerfs, surtout pas ceux de Sofia. « Je pensais que ça sortirais plus facilement ! Sofia tu es enceinte ! » lâcha-t-elle enfin dans un sourire. Mes membres figèrent dans un mouvement ralenti. Qu'est-ce qu'elle venait de dire ? L'information avait fait l'effet d'une bombe en arrivant jusqu'à mon cerveau, bloquant tout mes muscles pendant quelques secondes puis en les faisant trembler irrésistiblement. Enceinte ? Sofia était enceinte ? Je...enfin nous allions avoir un bébé ? Je n'arrivais pas à le croire. Mon intuition avait été la bonne alors. La main que j'avais posé sur l'épaule de Sofia tomba le long de mon corps tel du caoutchouc. Nous allions avoir un bébé... J'osais porter un regard humide et pétillant sur Sofia puis Béatrice. Ce...ce n'était pas possible. Je portais mes doigts tremblant à mes lèvres et étouffais une succession de petit rire nerveux. Après tout ce qui s'était passé entre nous, nous allions devenir parents... C'était merveilleux. Je m'emparais de la main de Sofia pour y déposer un baiser plein d'émotion, puis relevais les yeux vers Béatrice. « C'est vrai...enfin, je veux dire...tu en es sûre ? » bafouillais-je à l'intention de ma meilleure amie. Je n'écoutais pas sa réponse, je me tournais vers mon épouse qui semblait dans un autre monde. Etait-elle seulement heureuse de cette nouvelle ? Je ne le savais pas. Je la forçais à me regarder en prenant son visage dans mes mains. Collant mon front contre le sien, je me laissais aller. Une larme roulant sur ma joue.« On va avoir un bébé chérie...un bébé... » murmurais-je du bout des lèvres. Par Merlin, j'allais être papa...

« Doucement, calme-toi chérie. Il n'y a rien de grave Béatrice, n'est-ce pas ? » Me calmer ? Franchement il se fichait de moi. Comment voulait-il que je reste calme alors que ma meilleure amie me cachait ce qu'il se passait avec moi. En plus, elle se fichait de moi. Alors que je lui disais que je ne voulais pas de thé elle m'en faisait un. Je ne bougeais cependant pas pour ne pas éveiller mon angoisse. De plus, Timothy avait posé ses mains sur mes épaules pour me déstresser mais ça n'a pas eu le bon impact sur moi. Au lieu de me détendre je me crispais encore plus. J'avais encore plus peur de cette nouvelle. Je ne voulais pas que mon mari soit malheureux. Je voulais son bonheur. Et puis si j'étais malade ? Qu'est-ce qu'il ferait ? Je ne voulais pas être tributaire de lui. Je ne voulais pas qu'il souffre par ma faute. Je restais donc sans bouger sans même battre des cils. Je voulais savoir maintenant. Il valait mieux pour elle qu'elle me dise ce que j'avais sinon... « Et bien non, Sofia est juste… » Juste quoi ? J'avais l'impression que je n'étais plus dans la pièce qu'il parlait de moi comme si je n'étais pas là. Pourtant j'étais toujours là. « Elle a seulement un… » Un quoi ?! Bazzart un quoi. Je voulais savoir maintenant tout de suite. Pourquoi étais-ce aussi dur à dire ? J'avais donc quelques choses de grave. « Qu'est-ce qu'il y a Béatrice s'il te plait ? Seulement un quoi ? » « En fait, vous allez… Oh ! C’est marrant ! Je pensais que ça sortirais plus facilement ! Sofia tu es enceinte ! » Enceinte ? Seul ce mot raisonnait dans mon esprit. Je n'entendais que cela. J'étais donc enceinte. Mon coeur s'emballait je voulais sauter de joie, je voulais rire ou même pleurer mais je ne pouvais rien faire. Je restais figer comme si le temps venait de s'arrêter. Je ne pouvais pas être enceinte ? Je n'avais pas le droit d'être enceinte c'était égoïste. Il ne voulait pas d'enfant. IL ne voulait pas d'enfant et moi j'allais lui en imposer un. Mes lèvres s'écartèrent et l'air qui aurait du être bénéfique pour moi me brûlait les poumons. Je ne savais pas quoi dire. Je vis Timothy se lever. Il s'empara de ma main et me déposa un baiser dessus. Il restait à mes côtés, me tenant les mains et moi je ne bougeais toujours pas. « C'est vrai...enfin, je veux dire...tu en es sûre ? » Je ne savais toujours pas ce que je devais faire. Mon regard était toujours au loin. Je pensais à l'avenir. Il ne voulait pas d'enfant, il n'en voulait pas et moi.... Je prenais une profonde respiration pour retenir des sanglots. Nous allions être parents. J'allais être maman avec l'homme que j'aimais le plus au monde et... On va avoir un bébé chérie...un bébé... » Il pleurait. Je voyais une larme couler sur ses joues. S'en était trop. Je me levais et je m'approchais de Béatrix le regard suppliant. Je t'en supplie dit moi que c'est faux Béatrix. Voyant le regard de ma meilleure amie qui ne disait qu'elle ne pouvait pas me dire cela. Je passais mes mains derrière ma nuque et je me mis à marcher. Ce n'était pas possible. Ce n'était pas possible. Je me retournais et je plantais mon regard dans les yeux de mon mari. Tu ne veux pas d'enfant. Tu ne veux pas d'enfant ! Tu n'en veux pas. Je me tournais et je m'appuyais sur le rebord d'un meuble. Je me sentais mal, tellement mal. Je me dégoûtais moi même de le mettre dans une situation pareille. Depuis combien de temps je suis enceinte Béa ? Je m'appuyais contre le meuble et je les regardais tour à tour. Je voulais que Tim vienne à mes côtés qu'il me prenne dans ses bras. Je ne voulais pas l'obliger à venir vers moi. Je me sentais vraiment mal, peut être même un peu trop mal. Je sentais que je perdais mes couleurs. Je m'appuyais de plus en plus sur le buffet. Je me sentais faiblir. Je ne voulais pas paraître faible... Trop tard j'étais déjà assise sur le sol, en sueur mais surtout en panique totale.

« Sofia tu es enceinte ! ». Ses quelques mots prononcés par Bea n'avaient cessé de résonner dans ma tête depuis qu'elle les avaient prononcé. Avec eux, le temps s'était arrêté. Le message nerveux avait produit comme une onde de choc électrique qui s'était propagée dans tout mon corps, de ma tête jusqu'à la pointe de mes pieds. C'était impossible...enfin incroyable. Sofia était enceinte. A cet instant j'hésitais encore entre le terme "déjà" ou "enfin". Je n'arrivais pas trouver un juste milieu qui me convenait car, je n'arrivais pas moi-même à savoir ce que je voulais. Mais cela n'avait pas vraiment d'importance pour l'instant, car je savais deux choses. D'une que Sofia était la femme de ma vie et de deux que je voulais des enfants, alors qu'ils arrivent maintenant où plus tard, ça n'avait pas réellement d'importance après tout. Cela faisait vingt ans que je connaissais le visage de Sofia, deux ans que je connaissais son caractère et dix mois que je savais tout d'elle. Maintenant était peut-être le moment idéal pour fonder une famille. J'en avais envie, je devais me l'avouer à moi-même. J'adorais les enfants et en avoir un avec la femme que j'aimais le plus au monde ne pouvait que me combler. Sofia enceinte était probablement la chose la plus surprenante, mais aussi la plus extraordinaire qui pouvait se produire cette année. J'avais peur bien sûr. Depuis l'an dernier, je ne m'étais jamais sentit aussi impuissant envers les personnes que j'aimais. Mais des enfants, c'est autre chose. C'est un choix, un aboutissement, un cadeau de la nature et le partager avec Sofia pouvait sûrement être la meilleure chose qui ne nous soit jamais arrivée. C'était tellement inattendu, mais c'était tellement merveilleux. Sofia et moi allions devenir parents pour la première fois, je ne voyais pas ce qui pouvait être plus beau en cet instant. Je m'étais emparé des mains de Sofia et avais collé mon front contre le sien pour partager mon bonheur avec elle. Je l'aimais tellement, qu'elle ne pouvait me rendre plus heureux comme homme. Je laissais une capricieuse larme couler sur mon visage sous le coup de l'émotion et regardais ma femme droit dans les yeux, semblant ne toujours pas comprendre ce qu'avait dit Beatrice. Après quelques instants, Sofia se leva d'un bon et alla rattraper ma meilleure amie qui se trouvait déjà près de la porte. « Je t'en supplie dit moi que c'est faux Béatrix » supplia Sofia en retenant Beatrice. Je secouais alors la tête et fronçais les sourcils sans comprendre. Sofia s'était mise à faire les cents pas dans la pièce s'enfonçant les mains dans son crâne d'un air mortifié pendant que Beatrice essayait de bafouiller quelque chose. Mais que lui arrivait-il ? J'avais soudain peur tout à coup et cela ne s'arrangea pas lorsque Sofia se retourna pour plonger son regard dans le mien. « Tu ne veux pas d'enfant. Tu ne veux pas d'enfant ! Tu n'en veux pas » hurla-t-elle avant d'aller s'appuyer sur un meuble. Un frisson me parcouru le corps tout entier. Par Merlin, mais où était-elle allé chercher cela ? Jamais je n'avais dit cela ! Je lui avais toujours confié par-ci par-là entre deux discutions et deux tasses de thé que je rêvais de fonder une famille et que j'aimais les enfants. Je lui avais dit que je voulais en avoir avec elle lorsque je l'avais demandé en mariage l'an dernier. Pourquoi réagissait-elle comme cela ? Pourquoi ? Je ne comprenais pas, absolument pas sa réaction. Elle se retourna, plongeant un regard glacé dans celui de Beatrice, les mains tenant fermement le meuble en bois. « Depuis combien de temps je suis enceinte Béa ? » demanda Sofia en nous regardant tour à tour. Je n'avais même pas songé à cette question, mais l'entendre prononcée par Sofia dans l'état dans lequel elle était, n'était nécessairement pas une bonne nouvelle. J'entendis Beatrice compter les secondes et je me rendis compte de leurs sens lorsque je vis le visage Sofia pâlir à vu d'oeil et son corps être attiré irrésistiblement par le sol. Je me précipitais vers elle pour la rattraper de justesse avant qu'elle ne heurte le sol. « Sofia ! » m'exclamais-je en attrapant sa main et en mettant un genou à terre pour la soutenir. Je l'aidais à s'installer doucement sur le sol, déposant son dos contre le meuble et soulevant légèrement ses jambes pour lui permettre d'être assise confortablement. « Sofia est-ce que ça va ? Réponds-moi chérie » demandais-je plus inquiet que jamais. Je m'accroupissais à ses côtés et posais une main sur son visage pendant que l'autre tenait fermement l'une de ses mains. Elle était exténuée, à bout de force, comme elle l'était depuis plusieurs semaines. L'annonce avait été de trop. Beatrice était allé chercher une tasse de thé et la présentait à Sofia en souriant. Je posais un regard inquiet sur elle. A présent, il n'y avait plus qu'un seul médicomage d'attaque dans cette pièce. Comme si ma meilleure amie m'avait compris, elle se rapprocha de moi et vint me murmurer quelque chose à l'oreille. « Alors maintenant tu as le choix entre lui dire que tout ira bien, ou que tu es le plus heureux des hommes, ou que tu l'aimes... Et ne t'en fais pas, c'est une question à choix multiples... » dit-elle aussi simplement qu'elle savait le faire. J'esquissais un furtif sourire amusé par sa phrase et regardais à nouveau Sofia. Je prenais le temps de caresser son visage quelques instants et de réfléchir à ce que j'allais bien pouvoir lui dire, même si cela semblait tellement évident. « Sofia, où est-ce tu as été cherché cela ? » demandais-je d'une voix encore peu assurée. « J'ai toujours rêvé d'avoir des enfants... » Je m'approchais doucement de son visage et vins coller mes lèvres juste à côté de son oreille. « ...mais tu es la seule femme au monde avec qui je suis sûr d'en vouloir. Tu es la seule femme que je veux pour être la mère de mes enfants. Tu es la seule avec qui je veux en avoir et personne d'autre. Je veux un enfant avec toi Sofia... » lui murmurais-je du bout des lèvres sur la voix la plus faible et la plus douce qu'il m'était possible. Je me décalais d'elle pour planter mon regard dans le sien afin de lui faire comprendre toute la sincérité qui accompagnait ce que je venais de lui dire. Je déposais ensuite baiser sur ses lèvres et prononçais un je t'aime qui voulait tout dire...

"Alors je crois que ce que tu veux dire, c'est je t'en supplie, dis-moi que c'est vrai... Parce que dans ce cas je crois que je peux te dire ce que je crois que tu veuilles que je te dise, mais je ne crois pas que je puisse te dire ce que tu crois que tu as dit... que tu veuilles... que je te dise..." J'avais beaucoup de mal à la suivre. Je me levais subitement et je n'entendis pas l'avertissement de ma meilleure amie et je me levais précipitamment pour crier à Timothy qu'il ne voulait pas d'enfant. Et bien entendu c'est Béatrix qui me répondit à la place de mon mari ; Je souriais à sa réponse. Elle voulait des enfants ? Il allait falloir que j'en touche deux mots au directeur. Enfin j'avais du temps pour cela. Il fallait d'abord que je pense à moi et au futur bébé qui grandissait en moi. Comment avais-je pu ne pas m'en rendre compte ? J'étais médicomage après tout et j'aurais du le savoir ! Je m'en voulais de ne pas m'en être rendue compte plus tôt. Après tout j'aurais pu faire quelques choses pour ne pas l'imposer à Timothy. Il m'avait déjà dit qu'il voulait des enfants mais il n'avait jamais dit qu'il en voulait tout de suite. Il voulait des enfants mais plus tard. Pas tout de suite. Lors de notre ballade au glacier il n'avait pas voulu me dire s'il voulait des enfants ou pas. Bien au contraire ! Il avait même fait la tête quand j'avais émis l'hypothèse que j'étais enceinte et maintenant que je l'étais j'avais l'impression de lui imposer un enfant qu'il ne voulait pas. D'ailleurs je demandais à Béatrix depuis combien de temps j'étais enceinte. J'attendais sa réponse quand je l'entendis dire : "Trois... Deux...Un..." Elle avait compté les secondes avant que je ne m'écroule. Il était vrai que j'avais beaucoup de mal à tenir en place après cette nouvelle et je devais juste être un peu moins impulsive maintenant que j'étais enceinte. Je devais faire attention à moi hors je faisais tout le contraire. « Sofia ! » Il m'attrapa la main et m'aida à m'asseoir sur le sol doucement. Je fermais les yeux. Je m'en voulais. J'avais vraiment été stupide ! J'aurais dû faire cette prise de sang beaucoup plus tôt ! Au moins je ne serais pas prise par le temps. « Sofia est-ce que ça va ? Réponds-moi chérie » Si je lui répondais, je me mettais à pleurer. Je vis Béatrix se pencher vers lui et lui murmurer des mots. Je ne les percevais pas mais je me doutais bien sur de ces propos. Elle devait lui dire qu'il devait me rassurer et pourtant j'avais beaucoup de mal à me dire que nous allions être parents et qu'il était heureux de ce sort. Il me caressa le visage alors que moi je blemissais encore plus. « Sofia, où est-ce tu as été cherché cela ? J'ai toujours rêvé d'avoir des enfants... ...mais tu es la seule femme au monde avec qui je suis sûr d'en vouloir. Tu es la seule femme que je veux pour être la mère de mes enfants. Tu es la seule avec qui je veux en avoir et personne d'autre. Je veux un enfant avec toi Sofia... » Je relevais des yeux larmoyants vers lui. Il voulait des enfants ? Et en plus il était sincère. Je ne disais rien pour ne pas gâcher ce moment là. Je relevais mes yeux vers Béatrix et je levais la tasse à mes lèvres. Il y avait encore pas mal de choses que j'avais envie de dire mais une question me brûlait les lèvres. Je regardais ma meilleure amie droit dans les yeux avant de lâcher très vite : Tu voudrais être la marraine ? C'était sorti tellement vite de mes lèvres et je n'avais même pas consulter Tim avant de poser cette question.

C'était une petite voix au loin. Une petite voix presque inaudible, aigüe et perçante. Elle raisonnait, raisonnait, tel un écho incessant au loin. Mais la voix était suave et rassurante. C'était une douce mélodie apaisante, aussi douce qu'un ruissellement d'eau. Les échos parvenaient tels une série de bulle de savon, venant chatouiller mon oreille. La petite voix se rapprochait, devenant plus claire, plus intense, mais toujours aussi douce. C'était la plus belles des mélodies. Elle me faisait tellement de bien. J'avais l'impression d'être moi, pour la premier fois, d'avoir une place dans cet univers. Mais qu'essayait-elle de me dire ? Les échos s'affaissaient pour laisser place à cette petite voix aigüe. Ce ton, je l'avais déjà entendu. J'avais l'impression de le connaître, il avait quelque chose de familier, mais une chose était différente. Etait-ce moi qui parlait ? Non, ce n'était pas mon écho, c'était autre chose, cette voix... Elle avait quelque chose de moi. Elle se rapprochait à nouveau et les mots devenaient enfin compréhensibles. Non, ces mots, ces syllabes, elles ne pouvaient être pour moi. Pourtant elles avaient un impacte incroyable, elles allaient directement au coeur. Je les écoutais avec bonheur. « Pa..pa...pa...pa » disait la petite voix. Elle avait quelque chose de malicieux et de rieur. « Papa...papa... » continuait-elle en riant. Je souriais béatement. Cette petite voix, je savais ce qu'elle était. C'était une partie de moi et une partie de Sofia. « Papa, papa, réveille-toi ! » ordonna la petite voix en me secouant. J'ouvrais les yeux et découvrais les traits ronds et fins d'un enfant. Les yeux bleus et quelques boucles auburns. Sur ses lèvres un sourire pétillant, aussi radieux qu'un rayon de soleil. « Papa, tu dors comme une grosse marmotte ! » se moqua la petite bouille en se jetant sur moi pour m'entourer de ses bras d'enfants. Quelle bouffée de plaisir ! Quel plongeon !...

(...)

J'ouvrais les yeux, redécouvrant la chambre dans laquelle je dormais depuis des années à Poudlard. Ce n'était pas l'aurore dehors, mais la pleine nuit. Il n'y avait aucun enfant dans mes bras, mais simplement Sofia à mes côtés. Elle dormait paisiblement, après avoir pleuré et englouti six boules de glaces au Chemin de Traverse. C'était un rêve, un doux et angélique songe. Je me redressais et posais mes coudes sur mes genoux, pensant au rêve que je venais de faire. J'échappais alors un petit rire béat. Je voyais clair maintenant. Avec ce rêve j'avais tout compris...

Fin du Flash-Back

Je me demandais parfois où Sofia pouvait aller chercher ses idées. Bien sûr que je voulais devenir père. Bien sûr que je voulais des enfants avec elle. Bien sûr que je voulais fonder une famille, notre famille. Je croyais qu'elle le savait, mais visiblement je ne lui avais pas dit assez souvent. Visiblement, ce jour-là au glacier j'aurais du répondre et ne pas contourner la question. Une question qui pour moi ne méritait pas de réponse tellement elle était évidente. Aujourd'hui, face à l'annonce de la grossesse de Sofia, j'avais du me rattraper (et la rattraper elle, au sens propre). Je m'étais approcher d'elle pour lui murmurer à l'oreille les mots que j'aurais du lui dire depuis longtemps. J'espérais être le plus convainquant possible et accompagnait même mes paroles d'un tendre et sincère baiser. Je regardais ma femme dans les yeux, essayant de voir sa réaction. Elle sembla à première vue surprise, puis je pus percevoir sa joie en voyant les couleurs revenir sur ses joues. Sofia sourit et porta à ses lèvres, redevenue rose, la tasse de thé que Béatrice lui avait apporté. J'entendis alors cette dernière se lever et commencer à débiter un flot de paroles interminables. J'esquissais un sourire et quittais Sofia des yeux quelques secondes pour les poser sur ma meilleure amie. Elle s'éloignait, s'isolait dans ses paroles et ses grands allers-retours comme elle en avait l'habitude lorsqu'elle était face à une situation qui la mettait mal à l'aise. Il fallait qu'elle bouge et qu'elle s'occupe les mains. Mais malgré ses mouvements, j'arrivais à percevoir au ton de sa voix et au rouge de sa peau qu'elle semblait heureuse et euphorique. Elle débitait une liste imaginaire de choses qu'elle avait à faire, comme pour oublier ce qu'elle ressentait. « Béatrix, tu voudrais être la marraine ?... » dit tout à coup Sofia dans une respiration. Je me retournais vers ma femme, surprit de cette question. Pourtant, elle semblait sincère. J'entendis Béatrice étouffer une expression de surprise et reprendre son discours fleuve, visiblement trop gênée pour répondre. « C'est vrai. Voudrais-tu être la marraine Béatrice ? » renchéris-je à l'intention de ma meilleure amie. Elle ne semblait pas écouter. Fuyant nos regards et traversant la pièce au pas de course, comme si elle avait pris la place de sa grand-mère en temps que Reine et avait un tas de responsabilités à tenir. « … refaire le lit de Miss Evers qui a quitté l'Infirmerie ce matin... rien ne me ferait plus plaisir Sofia... faire les examens médicaux des Elfes de Maison de la rentrée... » dit-elle au fil de son discours, comme si der rien n'était. Je souris à sa réponse, jetant un bref regard à Sofia. Béatrice contourna le divan et traversa la pièce avant de quitter celle-ci et de refermer la porte de l'appartement derrière elle. Je restais bouche-bée quelques instants. Venant d'une autre personne, j'aurais été vexé de cette action, mais Béatrice n'était pas une autre personne, c'était ma meilleure amie, mon première amour et aujourd'hui la future marraine de notre enfant. Je savais que montrer ses sentiments n'étaient pas dans ses habitudes. Je reportais mon regard sur Sofia et lui souriais tendrement. Je déposais un baiser sur son front et caressais tendrement sa joue. J'étais vraiment heureux à ce moment-là, littéralement heureux. J'entendis les pas de Béatrice s'éloigner dans le couloir et me redressais brusquement. « Ne bouge pas, je reviens » dis-je à Sofia en la laissant deux minutes seule sur le sol. Je me dirigeais vers la porte de l'appartement et passa mon buste à l'extérieur. Je vis à quelques mètres la silhouette de Béatrice qui s'éloignait dans le couloir. « Béatrice ! » scandais-je à haute voix à son intention. Je la vis s'arrêter, hésitante. « Merci » ajoutais-je simplement en souriant. Elle reprit alors sa marche et je savais qu'elle savait alors qu'elle avait compris. Je refermais la porte et retournais rejoindre Sofia, toujours sur le sol. Je m'accroupissais et glissais mes mains sous les jambes et le dos de Sofia afin de la porter comme une mariée jusqu'au canapé. Je plongeais mon regard dans le sien, la regardant intensément, au plus profond de ses yeux. Je m'asseyais dans le fond du canapé, avec elle sur mes genoux, posant mon front contre le sien. « Je t'aime. Je t'aime Sofia Sweetlove » lui murmurais-je en souriant. Je posais une main sur sa joue et l'embrassais tendrement. Je savais à présent qu'elle me faisait le plus beau cadeau du monde et je l'aimais plus que jamais. « On va avoir un bébé tout les deux, un bébé à nous. Une famille » dis-je avec émotion en posant une main et un regard sur le ventre de Sofia, qui d'ici quelques mois serait magnifiquement rond.

THE END